Novembre 1995 - n°2

COPARLY : UNE ASSOCIATION AU SERVICE DE LA QUALITE DE L'AIR

COPARLY*, c'est le Comité de Coordination pour le contrôle de la Pollution Atmosphérique dans la Région Lyonnaise. 24 heures sur 24, l'ordinateur de COPARLY centralise les données en provenance de 84 capteurs répartis sur 43 sites de mesure.

Les polluants mesurés sont : le dioxyde de soufre, les particules en suspension, les oxydes d'azote, les hydrocarbures totaux (HCT), l'ozone, le monoxyde de carbone, les mercaptans et le plomb. La nature elle-même est responsable de rejets de polluants dans l'air mais la plus grande part de la pollution provient des activités humaines : automobile, industrie, production d'énergie, traitement des déchets, agriculture. Les composés mesurés sont donc des indicateurs de ces différentes pollutions, ils ont chacun leurs caractéristiques.

Les appareils de mesure se trouvent soit dans des édifices publics (école, mairie...), soit dans des cabines adaptées. L'emplacement d'une station de mesure et les polluants mesurés sont choisis en fonction de la nature du phénomène à surveiller. On distingue des sites de mesure plus spécialement dédiés à la surveillance de polluants industriels et d'autres plus spécialement dédiés à la surveillance de polluants urbains. Parmi les stations urbaines, il y a ce que l'on appelle :

* les sites de proximité, là où la pollution automobile est intense (GARIBALDI, BERTHELOT).

* les sites de fond (où la pollution est dite "moyenne"), éloignés des sources mobiles.

Une station, dite site de référence, est implantée en zone rurale loin de toute source de pollution. Tous ces sites de mesure, entièrement automatisés, fonctionnent sur le même principe : l'air extérieur est prélevé à hauteur d'environ 2,5 m à l'aide d'une pompe et d'un tuyau téflon directement relié à l'analyseur. Chaque station est équipée d'un ou plusieurs analyseurs mesurant chacun un polluant spécifique :

Seul le plomb n'est pas mesuré sur place, il est collecté sur un filtre et est ensuite dosé à l'Ecole des Mines de DOUAI. Des paramètres météorologiques sont également mesurés. Les conditions météo (vent, humidité, température) ont en effet une incidence importante sur les niveaux de pollution observés au sol. Chaque minute, l'analyseur intègre des données et tous les 1/4 d'heure la «moyenne quart-horaire» est calculée, stockée sur place puis transmise à l'ordinateur central de COPARLY par simple liaison téléphonique. L'Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie -ADEME- stocke toutes les données au niveau national dans la Base de Données sur la Qualité de l'Air -BDQA.

La maintenance du réseau de mesure est assurée par le Laboratoire de l'Environnement du Département Ecologie Urbaine de la Ville de Lyon (35 rue Bossuet Lyon 6è). Quatre techniciens, encadrés par un ingénieur chimiste, sont employés à plein temps pour l'entretien des analyseurs (étalonnage à l'aide de gaz témoins, réparations, actions correctives...).

COPARLY fait la synthèse et le traitement statistique des résultats relevés sur l'agglomération lyonnaise, notamment dans le cadre des directives européennes. Mais son action est aussi de développer la concertation entre les élus, l'administration, les industriels et les associations de protection de l'environnement. Ainsi a été mise en place en 1984 la Procédure de Préservation de la Qualité de l'Air -PPQA-. Cette procédure permet de réduire les émissions de SO2 lorsque sont prévues des conditions météo défavorables à une bonne diffusion. Selon le taux de SO2 enregistré, l'heure, les conditions climatiques (vent, température, humidité) le calculateur de COPARLY, programmé pour faire l'analyse de ces données, peut déclencher la PPQA. En cas d'alerte, un message est envoyé automatiquement aux industriels et chaufferies urbaines concernés (les plus gros émetteurs de la région). Ces derniers doivent alors passer du fuel lourd (1% de soufre en

masse) au fuel à très basse teneur en soufre (0,5% SO2) ou au gaz.

La PPQA est suspendue automatiquement dès qu'aucun des capteurs n'enregistre de valeurs élevées de SO2. La dernière alerte à SO2 sur la région lyonnaise date de février 1993. En effet, la pollution soufrée est en baisse (- 50% sur 15 ans). Cette diminution est due au développement du nucléaire, à l'utilisation de combustibles moins chargés en soufre et à des systèmes de dépollution des cheminées d'évacuation de fumées. Il n'y a pas que les polluants soufrés qui subissent une variation. En plus de 15 ans d'existence, COPARLY a pu voir évoluer la qualité de l'air. Le CO est en baisse lui aussi grâce au meilleur réglage des moteurs. Les émissions d'oxydes d'azote sont quant à elles peu variables, le pot catalytique permet bien une diminution des rejets émis par chaque véhicule mais pas suffisamment face à l'augmentation du parc et du trafic auto (+5% par an à Lyon). Les pointes de pollution à l'ozone sont de plus en plus fréquentes surtout en zones péri-urbaines. Le plomb a baissé de façon spectaculaire avec la généralisation de l'essence sans plomb mais cela a provoqué une augmentation des hydrocarbures aromatiques (benzène/toluène/xylène). Prochainement des capteurs spécifiques à ces composés viendront donc s'ajouter aux mesures existantes.

Toutes ces informations sur la qualité de l'air lyonnais sont disponibles sur minitel 3615 CODE COPARLY. Et si vous n'habitez pas la région lyonnaise sachez qu'il existe 29 autres associations en France au service de la qualité de l'air. D'ici l'an 2000, il est prévu que toutes les agglomérations de plus de 100.000 habitants possèdent un réseau de mesures.

*Créé depuis 1979 sous la forme d'une association loi 1901, regroupant l'administration, les collectivités locales, les industriels.

 

V. CROCHET

 

Retour aux archives de la gazette du LABORATOIRE