Juin 1996 - n°9
A.F.G. Association Francophone des Glycogénoses.
Créée en 1992, I'A.F.G. est avant tout un pôle d'entraide et de soutien pour toutes les personnes concernées par les glycogénoses, mais elle vise aussi une meilleure diffusion des différentes informations disponibles et souhaite inciter la recherche à s'intéresser encore davantage aux glycogénoses. Les glycogénoses sont relativement rares et de ce fait peu connues du grand public. Cependant, ces maladies sont loin d'être bénignes, car elles impliquent des traitements lourds.
Les Glycogénoses.
Le terme "glycogénose" est utilisé de façon
large pour décrire les situations dans lesquelles des erreurs congénitales
du métabolisme font que le corps est incapable d'utiliser correctement
les sucres comme source d'énergie. La conséquence en est une concentration
anormalement élevée en glycogène ou le stockage d'une molécule
de glycogène structurellement anormale. Il y a au moins huit types d'anomalies
responsables de glycogénoses, chaque groupe comportant de nombreux sous
types. Toutes les formes de glycogénoses sont génétiquement
transmises et dans virtuellement tous les cas, les gènes responsables
proviennent des deux parents, eux-mêmes porteurs sains de I'anomalie.
Le mécanisme des glycogénoses.
Lorsqu'une personne mange, elle avale des aliments qui apportent une certaine
quantité de sucres (glucose). Le sucre est indispensable au bon fonctionnemènt
du corps. Il est le premier "carburant" de nos cellules. Au moment
de la digestion, le sucre passe dans le sang et peut alors soit être utilisé
par les cellules qui travaillent, soit être mis en réserve (glycogène)
pour être utilisé plus tard, c'est le cas de la plus grande partie
du glucose. Les cellules travaillent constamment et consomment donc du sucre
qui sera alors puisé dans les réserves au fur et à mesure
des besoins jusqu'au repas suivant.
Du glycogène au glucose et inversement, il s'effectue de nombreuses transformations
qui sont réalisées par des enzymes différentes à
chaque étape .
Dans le cas des glycogénoses, une de ces euzymes est absente ou ne fonctionne
pas correctement, ce qui a pour conséquences de diminuer la libération
du sucre dans le sang à partir des réserves et d'augmenter ces
mêmes réserves.
Ceci entraine les manifestations suivantes:
On distingue deux grandes catégories de glycogénoses:
Les glycogénoses hépatiques:
la forme la plus fréquente est la maladie de Von Gierke (Type D, dûe
à un déficit en glucose -6- phosphatase. Les malades ne peuvent
maintenir leur taux de glucose dans le sang (I'hypoglycémie est à
l'origine d'une faim chronique, d'une fatigabilité importante et d'une
grande irritabilité, en particulier chez les nourrissons... si la glycémie
s'abaisse en dessous d'un certain niveau, les malades peuvent présenter
des convulsions semblables à celles observées dans l'épilepsie).
La seconde forme est dûe à un déficit en amylo -1-6- glucosidase
(Type lIl). Les symptômes cliniques peuvent être proches de la maladie
de Von Gierke ou presque inexistants. La plupart des malades développent
des problèmes musculaires. Le type IV des glycogénoses est connu
sous le nom de maladie d'Andersen. A ce type s'associe une cirrhose du foie.
Il existe d'autres formes hopatiques dont les symptômes cliniques sont
moins sévères.
Les glycogénoses musculaires:
la forme la plus dramatique est la maladie de Pompe (Type II). Dans cette forme,
les enzymes habituelles intervenant dans la synthèse et la dégradation
du glycogène ont une activité normale. Il y a cependant une énorme
accumulation de glycogène de structure normale dans tous les tissus.
Ceci est dû au défaut d'activité d'une enzyme Iysosomale,
I'alpha 1-4- glucosidase. La forme la plus connue de cette maladie est la forme
infantile. Les nourrissons présentent durant les premiers mois de la
vie une faiblesse musculaire et semblent s'affaisser. Ils sont incapables de
tenir leur tête et n'ont pas les activités motrices normalement
présentes à cet âge. La taille du foie est augmentée,
le cur est très gros. Les muscles ne sont pas diminués de
volume. La faiblesse musculaire, qui touche également les muscles respiratoires,
et l'atteinte cardiaque conduisent habituellement au décès au
cours des premiers mois de la vie (I'âge moyen du décès
est d'environ 5 mois 1/2). La maladie peut également débuter plus
tardivement. Elle progresse alors plus lentement. La durée de vie de
ce groupe est plus longue mais il n'y a pas de publications concernant des enfants
ou adolescents ayant survécu au delà de l'âge de 19 ans.
La forme adulte ne montre habituellement pas de signes d'atteinte des organes
mais seulement une faiblesse musculaire qui peut simuler les autres myopathies
chroniques.
La thérapie génique représente très certainement le futur traitement des Glycogénoses, mais reste néanmoins un espoir à long temme. Actuellement les traitements utilisés sont d'ordre palliatif appliqués au cas par cas (Nutrition entérale, régime alimentaire spécifique, voire médicaments adaptés à chacun). Les progrès réalisés grâce à ces thérapies permettent une meilleure évolution à long terme des Glycogénoses.
En 1995 I'A.FG. a financé deux projets de recherche à hauteur de 45 000 FF détemminés par le Conseil Scientifique de l'Association présidé par Monsieur le Professeur Michel ODIEVRE. Ces deux projets avaient pour intitulés:
"Diagnostic des Glycogénoses de Type 1b et 1c sur biogsies congelées". Projet présenté par Messieurs T. de BARSY et E. Van SCHAFTINGEN de l'Université Catholique de LOUVAIN et l'lntemational Institute of Cellular and Molecular Pathology (Avenue hippocrate 75, B -1200 BRUXELLES, BELGIQUE). Le diagnostic est à l'heure actuelle confirmé.
"Etude des anomalies lipidiques, de la lipido peroxydation et de leur influence sur les propriétés rbsologiques des globules rouges dans les glycogénoses hépatiques". Projet présenté par Madame Christiane BAUSSANT du Laboratoire de Biochimie, de l'hôpital BICETRE (78 Avenue du G. de GAULLE - 94275 LE KREMLIN BICETRE).
Cette année, I'Association Francophone des Glycogénoses
souhaite fixer de nouveaux objectifs de recherche en rapport avec l'amélioration
de la qualité de vie des patients glycogénoses (améliorations
techniques, nutritionnelles...).
L'Association fait donc appel aux laboratoires et chercheurs intéréssés.
Tout projet présenté sera bien sûr soumis au Conseil Scientifique
de l'A.F.G. pour être validé.
Pour en savoir plus, vous pouvez vous procurer auprès de l'A.F.G. un livre intitulé "Les Glycogénoses: mieux vivre le quotidien". Ce manuel expose de manière simplifiée les désordres du métabolisme et apporte les données de base concernant les glycogénoses.
CD