Avril 2004 - n°87

Le cuivre ? Un matériau bactériostatique qui a de l’avenir…

En 2003, environ 45 000 tonnes de tubes en cuivre ont été posées en France, ce qui représente une distance de 120 000 km. Le Centre d’Information du Cuivre, dirigé depuis peu par Olivier Tissot, est chargé de promouvoir et de développer les vertus de ce matériau ancestral qui a encore de beaux jours devant lui…

Le cuivre existerait depuis l’époque néolithique (environ 5000 ans avant JC) sous la forme d’outils et d’armes. Les vieilles civilisations utilisaient le bronze, alliage de cuivre et d’étain, depuis 3 500 ans avant JC, le fer n’apparaissant que plus tard vers 1 800 avant JC. D’ailleurs, l’une des 7 merveilles du monde, le Colosse de Rhodes, réalisé en 290 avant JC, fut exécuté en martelant des feuilles de cuivre sur des moules de bois. Les premiers instruments scientifiques tels la boussole ou les balances étaient en cuivre ou en laiton, alliage de zinc et de cuivre. Il fallut attendre les temps modernes pour que le cuivre connaisse un essor important avec le début de l’électricité au 20e siècle.

Un Centre précieux

Le Centre d’Information du Cuivre est l’organisation professionnelle des producteurs et des transformateurs de cuivre, chargée de promouvoir les applications du cuivre et de ses alliages sur le marché français.

C’est à la suite d’un voyage aux Etats Unis où il a découvert l’existence du CABRA (Copper and Brass Research Association), que Robert Chevaleau décide de fonder son équivalent en France en 1935. Le Centre d’Information du Cuivre est donc né grâce au père de Jean Chevaleau, ancien Président de Desnoyers, une entreprise reconnue dans la fabrication des demi produits cuivreux. A l’époque, le Centre s’intéressait exclusivement au développement des tubes de cuivre.
A partir de 1937, il s’est également tourné vers la toiture en cuivre en présentant notamment à l’Exposition Universelle cette année-là un pavillon doté d’une couverture de cuivre.

Le Centre a depuis décembre 2003 un nouveau directeur, Olivier Tissot, Docteur en " Chimie Organométallique et Catalyse " qui succède à Pierre Blazy, partant en retraite après 17 ans passés à la Direction du Centre et une longue carrière dans l’industrie du cuivre.
Le Centre du Cuivre a pour vocation de produire et de diffuser l’information technique relative au cuivre et à ses alliages, de faire connaître les meilleures méthodes de mise en œuvre des produits dans chacun de leur domaine d’emploi et d’en promouvoir l’utilisation dans les grands secteurs d’application.

Les aides que perçoit le Centre proviennent d’une part de l’ICA (International Copper Association - New York) qui regroupe les 32 centres du cuivre dans le monde et qui perçoit des cotisations des producteurs de cuivre. D’autre part, de l’ECI (European Copper Institute), basé à Bruxelles, qui rassemble 11 centres du cuivre au niveau européen et qui reçoit des fonds des fabricants de demi-produits.

Le Centre du Cuivre français conçoit et réalise des programmes de développement dans un certain nombre de secteurs clés relatifs au monde du bâtiment, de l’industrie et de l’électricité.
Cela passe par l’utilisation du cuivre dans ses applications toiture et façade (bâtiment), en architecture intérieure et décoration, en sanitaire, en chauffage, pour les installations électriques et l’amélioration de la qualité de distribution électrique en secteur industriel et tertiaire. Ces programmes sont coordonnés par les 2 structures internationales (ICA et ECI).

Le cuivre, un agent efficace dans la lutte contre la prolifération des légionelles

Reconnu aujourd’hui comme un agent bactériostatique efficace, le cuivre présente d’importants avantages pour la santé et la sécurité des individus. En effet, il inhibe le développement d’un certain nombre de parasites infectieux, d’algues, de bactéries (Légionelle) et conserve à l’eau toutes ses qualités.
Le cuivre est parfaitement imperméable car les tubes mettent l’eau à l’abri de toute pollution par des agents contaminateurs extérieurs tels que des produits de ménage, les insecticides, les solvants organiques ou encore les gaz.
Ces constatations ont été vérifiées dernièrement lors de deux études, celle du " Public Health Laboratory Service " de 1994 et celle du groupe de travail suédois sur l’environnement publiée en 1999. Ces deux études montrent que le nombre de bactéries diminue de façon significative avec l’utilisation du cuivre, alors qu’il stagne ou croît avec d’autres matériaux.

Plus récemment en février 2003, l’institut néerlandais de recherche en qualité de l’eau KIWA confirme cette action bénéfique du cuivre. Pendant plus d'un an, il a testé l’usage domestique de l’eau dans différents systèmes de distribution d’eau chaude. Les tubes en cuivre présentent un taux de légionelles 10 fois moins important par rapport à celui observé dans les tubes en polyéthylène réticulé (PER). Le cuivre a non seulement une action bénéfique sur la réduction du nombre de bactéries mais il dispose également d’une résistance exceptionnelle à de très hautes températures qui sont utilisées comme traitement dans la lutte contre la prolifération des légionelles.

La mise en œuvre des tubes de cuivre est plus facile et rapide grâce aux nouvelles techniques de sertissage, la généralisation du tube demi dur et l’élargissement de la marque NF à de plus gros diamètres (de 54 à 108 mm). Par ailleurs, le marché du tube de cuivre pour le plancher chauffant basse température croît régulièrement.

Le Centre d’Information du Cuivre se compose actuellement de son Directeur, d’une secrétaire et d’une ingénieur qui répond aux demandes d'informations techniques (1 500 demandes annuelles) et qui participe aux programmes de développements du Centre.
Par ailleurs, le Centre du Cuivre coopère activement avec les autres centres du cuivre implantés à travers le monde. Il entretient des relations étroites avec les centres techniques, les organisations professionnelles et les entreprises spécialisées mais aussi avec la presse, l’enseignement et toutes les sources d’information existantes dans le domaine du cuivre. Il organise, entre autre, des séminaires dans le domaine de la qualité de l'énergie dans le cadre du programme Leonardo Power Quality qui a pour but d’informer et de former sur les problèmes de qualité et de continuité du courant. En 2004, le Centre d’Information du Cuivre a l’intention d’organiser 3 séminaires de ce type à Aix-en-Provence, Nantes et Toulouse.

Il compte aussi poursuivre ses différentes missions et notamment, de promouvoir le tube de cuivre dans le cadre du remplacement des canalisations en plomb. En effet, depuis le 25 décembre 2003, la teneur maximale de plomb admise dans l’eau au point de puisage passe de 50 mg/l à 25 mg/l, ce qui incite au remplacement des canalisations existantes… Par ailleurs le problème important de santé publique qu’est la prolifération des légionelles pourrait amener des changements profonds dans la prescription des matériaux de canalisation et donner un rôle essentiel au cuivre grâce à ses propriétés bactériostatiques.

M. HASLE

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