Avril 2004 - n°87
Le LEEM crée un Comité Biotechnologies
Pour rassembler et mobiliser sur l’Hexagone tous les acteurs
des biotechnologies impliqués spécifiquement sur le médicament,
et pour que la France dispose d’une structure unitaire qui traite particulièrement
des enjeux en la matière, le LEEM (Les Entreprises du Médicament)
crée son Comité Biotechnologies.
Les biotechnologies : un pilier de la révolution
thérapeutique
Développées depuis près de 20 ans par des entreprises
de toute taille, dont un tissu de sociétés émergentes,
en liaison avec de nombreuses équipes du secteur public, les biotechnologies
constituent l’une des voies essentielles de la recherche, de la conception,
du développement et de la production du progrès thérapeutique
du futur.
Aujourd’hui, plus d’un médicament sur trois en est issu,
offrant des solutions innovantes dans des pathologies graves ou rares. Des
anticorps monoclonaux aux interférons ou aux produits recombinants,
ils ont bouleversé les stratégies thérapeutiques de certains
cancers (leucémies, lymphomes), de maladies auto-immunes (sclérose
en plaques, polyarthrite rhumatoïde), de pathologies chroniques sévères
(diabètes).
Demain, ces médicaments seront plus nombreux encore. Ils constitueront
l’un des piliers de la révolution thérapeutique sans précédent
qui s’annonce pour les prochaines décennies. La multiplication
des connaissances liées à ces techniques, leur intégration
et association avec d’autres technologies, vont permettre la mise au
point de médicaments très sophistiqués pour une médecine
" sur-mesure ", ciblant des populations très personnalisées,
avec des délais de production probablement raccourcis.
En retard, mais pas trop tard pour la France
En 2002, la France ne représentait que 7 % des molécules développées
par des sociétés émergentes en Europe. L’Europe,
elle-même, a accumulé en une décennie un retard croissant
sur les Etats-Unis, qui se traduit dans le nombre plus faible de dépôts
de brevets (7700 aux Etats-Unis contre 4300 en Europe en 2002).
Il n’est cependant pas trop tard pour réagir. " Il reste
50 % de maladies encore sans traitement dans le monde ", souligne M.
Pierre LE SOURD, Président du LEEM. " Pour relever le défi
d’une participation effective de la France à cette mutation technologique
et industrielle, il faut capitaliser sur les efforts faits récemment
à l’échelle nationale pour créer un environnement
plus favorable et développer les réseaux d’intelligence
en biotechnologies du médicament, par ailleurs gisements majeurs de
croissance économique. "
Les contraintes spécifiques liées à l’activité
biotechnologique d’une part, au contexte français d’autre
part, sont en effet importantes et doivent être levées.
Quatre objectifs pour le nouveau Comité
En s’appuyant sur l’expertise et les compétences déjà
développées par les grandes entreprises, le nouveau Comité
Biotechnologiques du LEEM rassemble tous les acteurs concernés par
les biotechnologies du médicament en France. Au cœur de ses ambitions,
un objectif global (fédérer, mobiliser, proposer) et, quatre
priorités majeures :
1/ Faciliter les échanges entre acteurs et coordonner
les opérations, études et formations correspondantes,
2/ Permettre un travail commun approfondi de tous les acteurs
sur les contraintes spécifiques liées à l’activité
(nouvelles ingénieries thérapeutiques, développement
de la bioproduction…),
3/ Permettre un travail similaire sur les contraintes liées
au cadre français et proposer des optimisations à partir du
cadre réglementaire national et européen (loi sur les jeunes
entreprises innovantes, ANVAR, EUREKA, 6ème PCRD),
4/ Valoriser dans le paysage français ces biotechnologies
appliquées aux médicaments (optimisation des bases de données,
vulgarisation des enjeux).
A la tête du Comité Biotechnologies du LEEM, ont été
nommés M. Marc de GARIDEL, Président d’AMGEN, et quatre
vice-présidents, chacun chargé d’une tâche propre
à son domaine d’expertise :
Manuel GEA (Président
de Bio-Modeling Systems et de Centrale Santé) se voit confier la mission
de faciliter les échanges entre les acteurs des biotechnologies du
médicament en France,
Annick SCHWEBIG
(Directrice d’Actelion pharmaceuticals) : l’optimisation des spécificités
liées à l’activité des biotechnologies en France,
Laurent ARTHAUD
(responsable Venture Capital d’Aventis Pharma et président d’OrganiBio)
: la coordination des actions nationales et européennes,
Alain CLERGEOT (Président
de Chugai Pharma France) : la valorisation des biotechnologies du médicament
en France.
Le Comité Biotechnologies du LEEM est ainsi structuré en groupes
de travail autour d’un plan de charge précis. Citons à
titre d’exemples celui intitulé " BioProduction " dont
l’objectif vise à développer en France un environnement
favorable à la production de médicaments issus des biotechnologies,
ou encore, le groupe de travail " Génération Biotechs "
qui entend proposer aux pouvoirs publics des mesures permettant d’améliorer
le cadre financier, juridique et réglementaire des sociétés
de biotechnologies, en particulier pour les entreprises émergentes.
" Cette organisation doit permettre au Comité Biotechnologies
du LEEM de devenir un interlocuteur privilégié de l’Etat
et de rendre compte régulièrement de l'avancée de ses
travaux pour cette mobilisation commune ", ajoute Marc de GARIDEL.
Deux rendez-vous sont d’ores et déjà donnés par
le LEEM, en juin et septembre prochains. " Nous pourrons vous faire
part des résultats de deux études conduites actuellement en
France : la première, centrée sur l’apport thérapeutique
de certains médicaments issus des biotechnologies ; la seconde, relative
à la bioproduction et plus particulièrement aux mesures que
pourrait prendre l’Etat français pour inciter à la production
de médicaments issus des biotechs ", conclut M. Pierre LE
SOURD.
A suivre…
SD