Juin 2005 - n°100
AFM : Une association moteur et accélérateur de la recherche
Créée en 1958 par des malades et leur
famille, l’Association Française contre les Myopathies (AFM)
se bat pour guérir les maladies neuromusculaires et réduire
le handicap qu’elles engendrent. En 1976, l’AFM est reconnue d’utilité
publique. En 1987, pour se donner les moyens d’atteindre son objectif,
elle crée le Téléthon qui, chaque année, fait
appel à la générosité du public durant le premier
week-end de décembre.
Tous les ans, ainsi, l’AFM finance quelque 400 programmes de recherche…
Deux axes prioritaires pour le développement
des thérapeutiques
La politique de l’AFM pour le développement des thérapeutiques
s’articule autour de trois axes majeurs :
- la recherche fondamentale, permettant de progresser dans la connaissance
du muscle, des gènes et des protéines
- la recherche appliquée dans le domaine des thérapies : les
techniques de transfert ou de réparation de gènes, la thérapie
cellulaire, la mise au point d’outils d’évaluation dans
le cadre des essais cliniques chez l’Homme.
Utiliser les gènes pour guérir, c’est la voie dans laquelle
l’AFM s’est engagée dès 1989 pour atteindre son
objectif de guérison. Dix ans plus tard, en 1998, elle lance la "
Grande Tentative " ; un programme scientifique ambitieux de cinq ans
qui vise à démontrer la faisabilité des génothérapies.
Le pari est gagné bien au-delà de ses ambitions, avec les premiers
résultats contre des maladies génétiques héréditaires
graves (bébés-bulle, maladie de Huntington) et un espoir à
confirmer pour une maladie très fréquente, l’infarctus
du myocarde… En 2002, l’AFM lance un nouveau défi de cinq
ans, la " Nouvelle Frontière ". Objectif prioritaire : multiplier
les essais thérapeutiques sur l’Homme.
Avec l’investissement de 577 millions d’euros, depuis le premier
Téléthon (1987) à la fin 2003 pour sa mission Guérir,
l’AFM est devenue un acteur incontournable de la recherche médicale.
Au-delà des maladies neuromusculaires
Depuis le 1er Téléthon, l’AFM a choisi d’intervenir
au-delà du champ des maladies neuromusculaires. Parce que ces maladies
sont des pathologies minoritaires, l’AFM mène une politique d’intérêt
général pour une plus grande efficacité. Elle intervient
donc sur des problématiques plus globales :
Parce que les maladies
neuromusculaires touchent le muscle et le neurone, l’AFM s’attache
à faire progresser la myologie.
Parce que les maladies
neuromusculaires sont d’origine génétique, l’AFM
développe des outils d’intérêt général,
des moyens et des savoirs pour accélérer la compréhension
des maladies génétiques et ouvrir le chemin aux thérapies
issues de la connaissance des gènes.
Parce que les maladies
neuromusculaires font partie des maladies rares, négligées par
le système de santé publique, l’AFM a développé
une stratégie globale pour la reconnaissance de ces maladies.
Parce que les maladies
neuromusculaires sont des maladies chroniques et lourdement invalidantes,
l’AFM développe des actions pour favoriser l’autonomie
et la citoyenneté des personnes en situation de handicap.
Les structures de recherche créées
par l’AFM
Au-delà des quelque 400 programmes de recherche financés chaque
année, l’AFM a également choisi de se doter et de développer
des structures de recherche directement dédiées à ses
axes stratégiques.
Généthon
: fer de lance des thérapeutiques innovantes
Créé et financé par l’AFM depuis
1991, Généthon est un laboratoire unique au monde, un accélérateur
de la recherche génétique capable de se réorganiser pour
s’adapter à chaque nouvelle étape sur la voie de la guérison.
Après avoir publié les premières cartes du génome
humain et soutenu la découverte des gènes responsables de plus
de 750 maladies, après avoir fourni des vecteurs de thérapie
génique à la communauté scientifique, Généthon
explore les nouvelles pistes thérapeutiques (thérapie cellulaire
et génique). Il prépare notamment plusieurs essais thérapeutiques
de phase I, sur l’Homme, qui concerneront des maladies neuromusculaires
et du système immunitaire.
Notez qu’il y a quelques mois (fin 2004), une équipe de Généthon
a obtenu des résultats prometteurs en utilisant une technique innovante
de thérapie génique, le saut d’exon. A son actif : la
réparation des muscles de souris atteintes de myopathie de Duchenne.
Un essai sur l’Homme est prévu pour 2007 et un important programme
d’identification de malades candidates à la technique du saut
d’exon a débuté…
l’Institut
de Myologie : fer de lance de la science et de la médecine du muscle
Fondé par l’AFM en 1997, l’Institut de
Myologie est implanté au sein du groupe hospitalier de la Pitié-Salpétrière
à Paris, en collaboration avec l’AP-HP et l’Inserm. Ce
centre international d’expertise se consacre à toutes les questions
relatives au muscle : ses pathologies, ses accidents, son vieillissement.
Trois grandes missions structurent son organisation :
- la recherche fondamentale et clinique (quatre laboratoires et seize études
cliniques en cours ou prévues),
- la prise en charge médicale (une consultation pluridisciplinaire
sur les maladies neuromusculaires),
- l’enseignement de la myologie (trois cycles de formation et un centre
de documentation à la disposition des chercheurs, des médecins,
des étudiants, mais aussi des malades).
Le Programme Décrypthon
C’est en toute logique que l’AFM a porté la première
opération Décrypthon, lancée lors du Téléthon
2001. Les résultats ont illustré l’intérêt
du grid computing calcul partagé en grilles) dans l’accélération
de l’acquisition d’informations et de connaissances, nécessaires
aux progrès de la recherche et de la science. En 2004, l’AFM,
IBM et le CNRS ont décidé de lancer un nouveau projet Décrypthon,
plate-forme de calculs partagés entre ordinateurs, cette fois-ci sur
trois ans. L’appel d’offres est ouvert à tous les programmes
de recherche en biologie, sous réserve qu’il nécessite
de gros besoins informatiques avec une proportion raisonnable et justifiée
de partage des calculs ou de données, et qu’il présente
à terme une application à grande échelle. Ils doivent
porter sur le développement des connaissances liées directement
ou indirectement aux maladies neuromusculaires, telles que la complexité
en biologie, la protéomique ou la génomique…
Appels d’offres et bourses d’études
A travers ses appels d’offres, l’AFM entend inciter les équipes
de recherche à travailler sur les thématiques qui intéressent
l’Association : comprendre les maladies neuromusculaires et mettre au
point de nouvelles thérapeutiques. En 2003, l’AFM a soutenu 351
projets issus de 5 appels d’offres.
Les appels d’offres propres à l’AFM portent sur les sujets
suivants :
- " Myologie fondamentale et physiopathologie des maladies neuromusculaires
" : 157 subventions et 68 aides aux études pour un montant de
5 530 000 euros.
- " Développement des thérapeutiques " : 75 subventions
et 40 aides aux études pour un montant de 4 452 000 euros.
- " Décrypthon " : 4 projets retenus pour un montant de 91
000 euros.
D’autres appels d’offres ont été lancés conjointement
avec plusieurs institutions :
- " Essais cliniques maladies rares " (AFM / Téléthon
italien) : 3 projets de thérapie génique et cellulaire (un pour
l’épidermolyse bulleuse jonctionnelle et deux pour des déficits
innunitaires) financés pour trois ans (2002 – 2004) pour un budget
de 1,8 millions d’euros.
- " Cellules souches adultes " (AFM / Inserm / JDRF / Ministère
de la Recherche) : 4 projets de réseaux concernant différentes
approches préalables à la thérapie cellulaire du muscle
financés par l’AFM pour un montant de 375 000 euros pour l’année
2003.
Un appel d’offres " Interactions protéiques dans la physiopathologie
neuromusculaire " a également été émis par
l’AFM en 2005. Concrètement, ce programme vise à faciliter
l’exploration des interactions protéiques potentiellement impliquées
dans la physiopathologie des maladies neuromusculaires et permettre ainsi,
à terme, l’identification de cibles thérapeutiques potentielles.
L’objectif de cet appel d’offres est de favoriser l’accès
à des technologies qui ne sont pas toujours à la portée
d’un laboratoire, mais qui sont aujourd’hui souvent disponibles
auprès de plates-formes ou d’entreprises de biotechnologie…
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter l’AFM
ou reportez-vous - pour ce qui concerne le Programme Décrypthon - à
notre article publié en mai 2005.
SD