Juin 2005 - n°100
L’Ecole doctorale Normande Chimie – Biologie
Pour découvrir, créer et tester les molécules
de demain, les chimistes, biologistes, pharmacologues, tout comme les spécialistes
de l’agro-industrie et de l’environnement, unissent leurs efforts
et partagent leurs savoirs. Forte de près de 500 enseignants-chercheurs
et 400 doctorants, l’Ecole doctorale Normande Chimie – Biologie
(EdNCB) se veut résolument transdisciplinaire. A la clé, la
mutualisation des équipements de pointe et le renforcement des collaborations
scientifiques…
Un environnement fédérateur…
L’Ecole doctorale Normande Chimie – Biologie a une devise : décloisonner.
Et un objectif : fédérer !
Créée en 1992, elle s’appuie sur toutes les équipes
de recherche des universités de Caen, Le Havre, Rouen (dont un institut
fédératif, l’Institut fédératif de recherches
multidisciplinaires sur les peptides, IFRMP 23) et de deuxécoles d’ingénieurs
de Caen et de Rouen (ENSI et INSA).
L’EdNCB s’articule ainsi autour de six pôles fédérateurs
de recherche :
- trois en Basse-Normandie : Chimie organique, thérapeutique et catalyse
; Biologie médicale etépidémiologie ; Biologie fondamentale
et appliquée ;
- trois en Haute-Normandie : Chimie-biologiesanté ; Environnement ;
Imagerie cellulaire.
Résultats ? Des co-tutelles de thèse, des échanges au
sein de réseaux de recherche régionaux et nationaux, et quatre
masters
recherche communs (Chimie organique, Polymères et surfaces, Biologie
cellulaire, Géologie).
… pour des laboratoires labellisés…
Forte de 40 laboratoires labellisés (9 unités ont le label du
CNRS, 8 de l’INSERM, 3 de l’INRA, 1 de l’IFREMER…),
l’EdNCB réunit quelque 500 enseignants-chercheurs et 390 doctorants,
pour 100 doctorats délivrés en moyenne chaque année.
L’Ecole offre de fait à ses étudiants en thèse
un encadrement scientifique de qualité au sein d'équipes reconnues.
Son ambition : l’excellence scientifique.
Soulignons que l’Ecole doctorale Normande Chimie –Biologie participe
à trois réseaux de recherche :
- LARC – Neurosciences (31 laboratoires fédérés
de Lille, Amiens, Rouen, Caen, Rennes, Brest, Ile-de-France et Leuven en Belgique,
Nijmegen aux Pays-Bas) ;
- Pôle Universitaire Normand de Chimie Organique fine (PUNCH Orga) ;
- Matériaux, Polymères, Plasturgie (MPP) – Normandie,
Pays de Loire.
… dans un espace international :
Bourses européennes, thèses en co-tutelle, stages dans les laboratoires
étrangers : l’EdNCB favorise par ailleurs la mobilité
scientifique et professionnelle de ses étudiants, au sein de l’espace
européen de l’enseignement supérieur et dans le monde
entier, via des échanges en Asie et en Amérique.
Citons ainsi, parmi les pays partenaires des programmes d’échanges
: l’Algérie, l’Allemagne, l’Argentine, la Belgique,
le Brésil, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, Cuba, l’Espagne,
les Etats-Unis, la Hongrie, l’Islande, l’Italie, le Japon, le
Maroc, le Niger, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Royaume-Uni,
la Suède, la Tunisie,…
Des technologies de pointe
Grâce à ses plates-formes de recherche complémentaires
en Haute- et Basse-Normandie, l’Ecole doctorale dispose d’un équipement
unique en France. Parmi les équipements de pointe qu’elle réunit,
figurent notamment :
deux plates-formes
de recherche en imagerie :
- en imagerie cellulaire (à Rouen) : microscope électronique,
microscopes confocaux à balayage laser, stations de microscopie dynamique,
synthèse de biomarqueurs, patch-clamp couplé à l’imagerie
calcique, dissection laser, analyseurs d’images…
- en imagerie in vivo (à Caen) : caméras à positons,
IRM 3, IRM 7…
des centres universitaires
de ressources biologiques.
une plate-forme
technologique (Evreux) : matériels de biologie moléculaire et
pilote de lumière pulsée.
un plateau technique
de protéomique (spectrométrie de masse, RMN, séquençage
peptidique…).
“ Ces parcs instrumentaux, à la pointe de la technologie,
constituent de remarquables supports de développement, mais s’imposent
également en tant que lieux d’échanges et centres de formation
”, remarque M.Hubert VAUDRY, Directeur de l’EdNCB.
Etudiants : quatre atouts pour une Ecole
“ Les atouts de cette Ecole sont sa cohésion et son interdisciplinarité
qui va des sciences dures, physico-chimiques aux sciences médicales
et humaines ”, nous confie M. Patrice LEROUGE, professeur de biochimie,
UMR CNRS 6037, Rouen. “ Elle offre au doctorant une vision élargie
de la recherche, au-delà de sa propre spécialité ; une
formation complémentaire de celle acquise au sein du laboratoire et
une ouverture sur le monde professionnel… ”
Un cadre
de vie privilégié
“ Ici, le long de la vallée de la Seine,
entre Paris et la Manche, le doctorant travaille dans un environnement exceptionnel
”, ajoute M. VAUDRY.“ Il bénéficie de la
proximité des entreprises et des laboratoires qui coopèrent,
implantés dans l’une des premières régions françaises
pour les industries liées à la pharmacie / santé, à
la chimie médicinale et aux produits cosmétiques… ”
Des soutiens financiers
Durant sa thèse, l’étudiant bénéficie
d’une allocation de recherche ou d’une bourse, régionale
ou nationale, financée par le secteur public ou privé à
travers des contrats de recherche avec les laboratoires.
Citons pour exemple le cursus de Mme Isabelle AMMAR-KODJA, ingénieur,
1ère année de thèse en chimie organique (Le Havre). Un
diplôme de l’Ecole Centrale de Lyon en poche, l’ingénieur
originaire de Lille a en effet décidé de mettre le cap sur la
recherche. Au laboratoire de Chimie Macromoléculaire du Havre, où
elle apprécie “ le dynamisme de l’équipe et la modernité
des équipements ”, Isabelle mène sa thèse dans
le cadre d’une Convention industrielle de formation par la recherche
(CIFRE). Au sein d’un grand groupe industriel aéronautique, elle
caractérise et analyse le vieillissement des matériaux composites…
Un parcours
balisé
La politique pédagogique de l’Ecole a deux principes
: l’encadrement et la responsabilisation.
- le livret du doctorant constitue une expérience unique en France.
Le thésard y répertorie les formations suivies et évalue
lui-même chaque module. Les publications, les brevets, les stages en
industrie ou dans des laboratoires étrangers, les organisations de
colloques et de journées scientifiques y sont pris en compte.
- la soutenance à mi-parcours, étape importante, se tient devant
un jury qui évalue l’état d’avancement des travaux
du doctorant et en rapporte au tuteur.
- les Doctoriales sont des séminaires de sensibilisation et d’initiation
au monde de l’Entreprise.
- la journée de l’Ecole doctorale, en alternance à Caen,
au Havre ou à Rouen, est organisée chaque année par et
pour les étudiants. A la clé, la présentation des travaux
et l’intervention de professionnels, l’occasion d’échanges
interdisciplinaires.
“ La 8ème Journée de l’Ecole Doctorale Normande
Chimie-Biologie s’est tenue à l’Université du Havre,
le 18 mars dernier, en présence du Pr Alain PIEL, Directeur de l’UFR
des Sciences et Techniques du Havre, et de Mme Annabelle BANCE, Service Recherche,
technologies, TIC du Conseil Régional de Haute-Normandie ”,
précise M. Hubert VAUDRY.
Au programme de cette journée, notamment, deux tables rondes ont permis
de débattre sur le thème des “ Débouchés
de la formation doctorale et modalités de recrutement dans les secteurs
public et privé en Chimie et Biologie ”. Une conférence
plénière intitulée “ TMC278 : nouvel inhibiteur
non nucléosidique de la reverse transcriptase (INNRT) du VIH-1 ”
a ensuite été présentée par le Dr Jérôme
GUILLEMONT (société JANSSEN-CILAG), suivie par plus de 30 communications
orales exposées par les doctorants de l’EdNCB.
Une
insertion professionnelle optimum
Concevoir et développer les médicaments ou les
produits phytosanitaires de demain, travailler dans le domaine de la propriété
industrielle ou de la gestion de l’environnement, former de nouvelles
générations de scientifiques… : les débouchés
professionnels des docteurs sont diversifiés.
Ils sont ingénieurs, maîtres de conférence, chercheurs
dans les domaines chimie, pharmacie, cosmétologie, agro-alimentaire,
biotechnologies, imagerie, ainsi que dans les grands organismes de recherche
(INSERM, CNRS, CEA, INRA, IFREMER) et de développement industriel.
“ L’Ecole doctorale répond aux attentes des recrutements
dans les métiers des sciences de la vie et de la santé où
sont recherchés des spécialistes sachant valablement communiquer
avec le monde scientifique et économique qui les entoure ”,
assure M. Sylvain RAULT, Directeur du Centre d’études et de recherches
sur le médicament de Normandie, CERMN (Caen). “ Les portes
ne sont pas fermées pour de jeunes chercheurs dynamiques, prêtsà
affronter les réalités de la “ compétition intellectuelle
”…”
Une enquête récente de la direction de l’Ecole doctorale
révèle d’ailleurs un taux d’insertion professionnelle
de 95 % sur un échantillonnage de 159 doctorants en biologie ou en
chimie, diplômés de 1999 à 2002.
SD