Avril 2008 - n°131
SIDACTION 2008 - Soyons solidaires pour l’égalité des chances !
Les 28, 29 et 30 mars derniers, s’est tenu le
SIDACTION 2008, mobilisant 11 chaînes de télévision et
5 radios. L’occasion pour nous de présenter cette Association
et de faire le point sur ses actions, en particulier dans le domaine de la
recherche…
14 ans d’engagement pour soutenir la prévention,
l’accès aux soins et la recherche
Association reconnue d’utilité publique, SIDACTION a été
créée dans l’urgence en 1994, alors que l’épidémie
du sida générait peurs, indifférence et décès
en nombre. SIDACTION réunit dès lors des malades, des chercheurs
et d’autres associations autour d’un même combat, s’inscrivant
dans la durée et sur tous les fronts : la prévention, l’aide
à tous les malades (en France et dans les pays en développement)
et le soutien à la recherche.
Cette année encore, c’est donc sur ces trois axes que SIDACTION
poursuit son action, plaçant en 2008 son engagement tout particulièrement
sous le signe de l’égalité des chances. L’ensemble
des fonds nets collectés lors du SIDACTION 2008 permettra à
l’Association de mener à bien ses objectifs en redistribuant
cette somme à raison de 50 % à la recherche, et 50 % à
des programmes de prévention et d’aide aux malades, en France
et dans 29 pays en développement.
Financée majoritairement par des dons privés, SIDACTION a soutenu
en 2006 156 projets de recherche, 117 programmes d’aide aux malades
et de prévention, et 107 programmes dans des pays en développement
concernant 59 structures partenaires.
L’Association pérennise ainsi le lien avec les équipes
de recherche, et continue à attirer toujours de nouveaux laboratoires.
En 2006, 45 bénéficiaires de ses aides étaient des post-doctorants,
20 des doctorants et 11 des pharmaciens ou des médecins…
Une place privilégiée aux côtés
des chercheurs dans la lutte contre le VIH/sida
Soutenant des projets en France et dans les Pays en développement,
SIDACTION couvre tous les types de recherches sur le VIH/Sida : recherche
fondamentale, appliquée et clinique dans des domaines très variés,
de la virologie et l’immunologie aux traitements, vaccins préventifs
et thérapeutiques, ainsi que des travaux en sciences de l’Homme
et de la société (épidémiologie, sociologie, anthropologie…).
Ce dernier domaine, les sciences sociales représentait en 2006 14 %
des projets financés, alors que la recherche fondamentale, avec 58
% des aides aux équipes et 64 % des bourses versées, reste prépondérante.
Ce type de recherche et notamment la virologie, majoritaire dans les financements
de SIDACTION en recherche fondamentale, permet une meilleure connaissance
du VIH, de la pathologie sida, des dérèglements physiologiques
qu’elle engendre et des stratégies visant à la limiter,
et opère en amont de la découverte de nouvelles pistes thérapeutiques
et vaccinales.
Ces avancées dans la mise à disposition de nouveaux antiviraux
donnent un nouvel espoir aux malades, notamment à ceux qui, traités
depuis longtemps, sont infectés par des virus résistants aux
classes de médicaments aujourd’hui disponibles…
L’égalité des chances pour
la recherche
La recherche dans le domaine du VIH/sida ne bénéficie pas du
même intérêt que celui accordé à d’autres
pathologies. Très peu de structures, et aucune autre association de
lutte contre le sida en France, ne finance en effet la recherche publique
contre le VIH/sida. Mais, SIDACTION tient à son engagement dans ce
secteur et privilégie les financements des idées innovantes
et concrètes. Aujourd’hui comme hier, l’Association s’impose
aux côtés des chercheurs pour renforcer les moyens humains et
les équipements des organismes de recherche, tout en incitant les jeunes
chercheurs à poursuivre leur carrière dans la lutte contre le
VIH/Sida.
En 2007, SIDACTION a traité 161 demandes de financement, dont 78 ont
été acceptées pour un montant total de près de
3,7 millions d’euros.
Pour les jeunes chercheurs
SIDACTION a toujours veillé à stimuler la recherche publique
contre le VIH/sida. L’Association donne aux jeunes chercheurs la possibilité
d’exercer leurs compétences dans ce domaine et d’y rester,
en finançant leurs revenus et les laboratoires où ils pourront
travailler.
Précisons que SIDACTION s’est mobilisée depuis 2004 pour
que doctorants et post-doctorants effectuant leurs travaux grâce aux
bourses des organismes caritatifs puissent bénéficier d’un
contrat de travail. C’est chose faite aujourd’hui. La prise en
charge de SIDACTION est désormais versée aux jeunes chercheurs
sous forme de salaires ; ce qui leur offre une situation moins précaire,
mais implique pour l’Association des coûts beaucoup plus importants.
La transformation d’une bourse de recherche en contrat représente
en effet un surcoût de 71 % par rapport au montant initial de la bourse.
SIDACTION devra donc impérativement augmenter ses ressources…
Pour l’intérêt de tous
Le bénéfice thérapeutique et l’intérêt
pour les personnes constituent la préoccupation première des
experts du Comité scientifique et médical de SIDACTION. Dans
toutes les disciplines, en recherche fondamentale comme en recherche clinique
ou en sciences sociales, leur ambition est de sélectionner des projets
aux objectifs concrets. Par exemple, pour l’expertise d’un projet
qui propose le développement d’une nouvelle méthode, le
Comité va tenir compte de son potentiel d’efficacité,
mais aussi des risques de toxicité et du potentiel de diffusion de
cette molécule. Aussi innovante que soit son idée initiale et
aussi fondamentale que soit la recherche proposée, ses objectifs doivent
permettre des perspectives accessibles à tous ceux qui en ont besoin.
Ainsi, dans les PED, le financement de projets de recherche s’est largement
développé en 2007, avec 7 projets d’aide aux équipes
de recherche acceptés, soit autant qu’en trois ans, entre 2004
et 2006. Le thème phare de ces projets, « les traitements
antirétroviraux », participe directement à l’égalité
des chances…
Le Comité scientifique et médical est chargé d’instruire
les demandes de bourses de recherche et d’aides aux équipes émanant
des chercheurs. Il est constitué de bénévoles :
de cliniciens, de chercheurs fondamentalistes et de chercheurs en sciences
sociales, mais aussi de deux représentants d’association de malades,
afin d’intégrer la vision des malades dans la réflexion
du comité.
SIDACTION propose un appel d’offres scientifique et médical annuel
comprenant trois sessions. Les chercheurs peuvent ainsi présenter leurs
projets tout au long de l’année et recevoir une réponse
dans un délai de quatre mois.
L’appel d’offres scientifiques est ouvert aux recherches se déroulant
en France ou dans les pays en développement dans le cadre d’une
collaboration avec une structure française.
Le témoignage du Dr Olivier SCHWARTZ,
directeur de l’Unité « Virus et Immunité »
à l’Institut Pasteur…
A la suite de sa thèse, le soutien de SIDACTION a permis à Olivier
SCHWARTZ de poursuivre ses recherches dans le domaine du VIH/Sida en France
et d’intégrer le réseau de la recherche française.
En 2006, l’équipe d’Olivier SCHWARTZ a bénéficié
d’un co-financement de SIDACTION et de la Fondation de France d’un
montant de 94 710 euros pour 18 mois, ainsi que d’une bourse associée
de 91 770 euros pour 24 mois, pour un travail sur le mécanisme d’activation
du système immunitaire par les cellules infectées par le VIH.
« En m’attribuant une bourse en 1994, SIDACTION m’a
permis d’effectuer un post-doctorat sur le VIH/sida. Depuis, l’Association
n’a jamais cessé de soutenir mes recherches », nous
confie M. SCHWARTZ. « A l’Institut Pasteur, j’ai
pu former un groupe de travail sur la multiplication du VIH dans les lymphocytes
et les conséquences de cette multiplication sur le système immunitaire.
L’équipe est actuellement composée de 10 personnes :
chercheurs statutaires, étudiants en thèse, post-doctorants
et techniciens. SIDACTION a largement participé au développement
du Laboratoire et aux bons résultats qui en sortent régulièrement.
Elle m’apporte un soutien majeur pour l’achat de matériel
onéreux, nécessaire à une recherche de pointe, et pour
le renforcement du personnel. Par exemple, en 2006, le salaire d’une
technicienne supplémentaire et la bourse d’une post-doctorante
ont été intégralement payés par l’Association.
D’une façon générale, SIDACTION est devenue l’un
des piliers indispensables aux équipes de recherche françaises
qui travaillent sur le VIH/sida. Le très grand nombre de travaux publiés
et reconnus ayant bénéficié du soutien de l’Association
en témoigne… »
Soulignons que pour répondre aux dispositions légales en vigueur
et par volonté d’amélioration des conditions de travail
des chercheurs, SIDACTION et l’Institut Pasteur se sont rapprochés
en 2006 afin de mettre en œuvre un partenariat permettant à deux
boursiers de conclure un contrat de travail.
S. DENIS