Février 2002 - n°65
CIPHERGEN Biosystems Inc.
The ProteinChip® compagny
Fondé aux USA en 1997, implanté sur l’Hexagone depuis
près d’un an et fort de l’acquisition de la société
française BioSepra, le groupe CIPHERGEN Biosystems enregistre une croissance
rapide. Ses effectifs européens ont plus que doublé depuis janvier
2001.
Clé de cette réussite : un système particulièrement
novateur qu’il développe, produit et commercialise dans le monde
entier - le système ProteinChip® SELDI-TOF.
Un système dédiè à la séparation, la détection
et l’analyse des protéines, et ce très rapidement, à
partir de quelques microlitres d’échantillons biologiques bruts
et avec un seuil de détection de l’ordre de la femtomole.
Véritable alternative aux méthodes traditionnelles telles que
l’électrophorèse 2D, l’analyse d’ARNm ou les
tests immunologiques, la technologie ProteinChip® se révèle
particulièrement efficace pour la découverte de biomarqueurs
cellulaires, l’étude d’interactions moléculaires
spécifiques (anticorps/antigène, récepteur/ligand, protéine/ADN),
mais aussi pour la purification et la caractérisation de protéines.
Des études qui nécessitaient des jours, des semaines, voire
des mois, peuvent désormais être réalisées en un
après-midi !
Séparation – Analyse – Détection, sous une seule plate-forme technologique
Séparation – Détection - Analyse : ces trois étapes
sont indissociables lors des études protéomiques et elles étaient
jusque là réalisées sous trois plates-formes distinctes,
souvent difficiles à mettre en œuvre et à optimiser. Plate-forme
unique combinant la technologie des puces à protéines, la chromatographie
d’affinité par retention, la spectrométrie de masse et
les logiciels d’exploitation informatique, le système ProteinChip®
de CIPHERGEN Biosystems révolutionne la protéomique.
“ Une précision, tout d’abord, sur les “ ProteinChip®
” ”, expose le Dr Isabelle BUCKLE, Directeur CIPHERGEN Biosystems
France. “ La technologie des puces à protéines fait
référence à deux formats de puces bien distincts. Le
premier concerne les puces à haute densité (“ High density
” spotted arrays ), analogue des puces à ADN ; ses applications
se limitent aux interactions protéine-protéine et impliquent
une détection par colorimétrie ou fluorescence.
Le système CIPHERGEN repose quant à lui sur une technologie
tout à fait différente, bien que portant aussi le nom de “
puces à protéines ”. Il s’agit de puces à
basse densité personnalisable (“ low density ” customizable
ProteinChip Arrays) ”, également appelées “ chips
” ”.
Eléments clés de la technologie ProteinChip®, elles
se présentent sous la forme de barrettes sur lesquelles sont alignés
8 à 24 sites actifs (ou “ spots ”). Ces spots , d’un
diamètre de 1 mm, peuvent être constitués de surfaces
très variées, tant sur le plan chimique (surfaces anioniques
ou cationiques, hydrophobes ou hydrophiles…) que biologique (anticorps,
récepteurs ou ADN…), d’où leur capacité à
retenir par affinité des protéines d’intérêt,
qui pourront ensuite être éluées selectivement par des
conditions de lavages plus ou moins stringentes et caractérisées
par combinaison de la chromatographie d’affinité et de la spectrométrie
de masse (SELDI – TOF MS). Ainsi un seul echantillon pourra générer
plus de 96 spectres differents en quelques heures.
Notons que 8 barrettes de 8 spots constituent une plaque 96 puits, utilisable
dans la technologie ProteinChip® via une interface Bioprocesseur. Au-delà,
une plaque de 192 puits peut également être employée grâce
à la robotisation du système.
Zoom sur la préparation de la puce ProteinChip®
Après une phase de préparation (mise au point de protocole,
fractionnement des échantillons…), la technologie ProteinChip®
repose sur trois étapes :
1- La première étape consiste à déposer sur chaque
spot quelques µl d’un extrait brut (de 1 µl à 400
µl de sérum, d’urine, d’extraits tissulaires…).
Grâce à des interactions par affinité, les protéines
de l’échantillon se lient aux “ sites d’amarrage
” chimiques ou biologiques dont est dotée la surface de la puce
ProteinChip®.
2- Seconde étape : le lavage de la ProteinChip®. Chaque spot est
lavé pour éliminer les protéines retenues de manière
non spécifique ainsi que toutes substances qui peuvent interférer
(sels, détergents…). Le “ bruit ” de fond de l’échantillon
est ainsi éliminé, quel que soit le tampon utilisé pour
sa préparation.
3- Addition de l’EAM (Energy Absorbing Molecules). La puce est séchée
et l’EAM est appliquée sur chaque spot pour faciliter la désorption
et l’ionisation générée par laser dans le lecteur
SELDI (Surface Enhanced Laser Desorption/Ionization) – TOF (temps de
vol) - MS.
En quelques secondes, sont ainsi déterminés les masses moléculaires
des différentes protéines capturées. Un logiciel spécialisé
permet de comparer simultanément les profils d’expression de
protéines obtenus sur les différents spots. Trois types de visualisation
sont alors proposés : tracé MS, cartographie ou gel virtuel.
|
La protéomique clinique :
Au-delà de l’avancée technologique générée
par le système ProteinChip®, c’est l’approche clinique
elle-même qui est révolutionnée.
Dans un développement clinique “ classique ” tel que celui
conduit par Gel 2D / MS pour la découverte et la validation de nouveaux
biomarqueurs, la phase Découverte de molécules est immédiatement
suivie par celle d’Identification. C’est là que
commencent souvent les difficultés, avant même le Développement
d’essai, puis la Validation finale.
“ Avec la technologie ProteinChip® SELDI-TOF, cette succession
d’étapes est entièrement chamboulée ”,
affirme Mme Isabelle BUCKLE, “ La phase Découverte permet
de repérer les protéines dont l’expression varie d’une
population à l’autre, grâce à l’analyse d’un
nombre restreint d’échantillons. Une fois le marqueur d’intérêt
découvert, le système SELDI offre l’opportunité
de traiter un grand nombre d’échantillons (une centaine par semaine)
dans des conditions de Validation. La phase d’Identification n’est
alors réalisée qu’en fin d’étude ”
Premier atout évident : la réduction
des temps et des coûts de développement clinique.
L’analyse différentielle des profils d’expression protéiques,
obtenus à partir de différents liquides biologiques ou extraits
tissulaires, s’est déjà montrée particulièrement
performante dans la mise en évidence de protéines en tant que
marqueurs dans le diagnostic des cancers de la prostate, de la vessie ou encore
de l’ovaire.
Dans le cas du cancer de la prostate, par exemple, 3 jours ont suffi pour
découvrir plusieurs marqueurs potentiels de la maladie. Des échantillons
de sérum ont été prélevés chez des patients
au stade avancé du cancer et chez des patients témoins. Avec
1 µl de sérum de chaque patient déposé par “
spot ”, les chercheurs ont pu tester les différentes surfaces
ProteinChip®. En utilisant une surface hydrophobe, 4 protéines
dont l’expression était sur-exprimée et une protéine
dont l’expression était réprimée au cours du cancer,
ont été immédiatement mises en évidence.
La recherche protéomique
En recherche, également, la protéomique connaît déjà
des résultats intéressants. Ainsi, la technologie ProteinChip®
s’est-elle révélée très efficace pour l’étude
des interactions moléculaires spécifiques dans des domaines
aussi variés que les neurosciences, l’étude des maladies
infectieuses ou encore le contrôle de transgènes dans les espèces
végétales.
Citons, à titre d’exemple, l’utilisation du système
CIPHERGEN, à l’hôpital St George de Londres, pour capturer
“ on chip ” avec un anticorps, puis détecter quantitativement
différents peptides b -amyloïdiques, marqueurs potentiels du diagnostic
de la maladie d’Alzheimer. Plusieurs nanomoles de ces peptides ont été
détectées à partir de quelques cellules seulement. Après
ces travaux réalisés en une semaine, la mise au point d’un
diagnostic pré-symptomatique de la maladie d’Alzheimer est étudié.
“ L’avantage majeur de la technologie ProteinChip® réside
ici dans la possibilité de mesurer quantitativement la présence
d’un ensemble de peptides à l’aide d’un seul anticorps
”, souligne Mme BUCKLE.
Le process protéomique
Le développement de process en biopharmaceutique repose traditionnellement
sur les compétences de plusieurs départements : R&D - Optimisation
de procédés et Changement d’échelle - Production
et Contrôle-qualité. Une organisation discontinue qui pose parfois
quelques problèmes de communication entre les différentes équipes.
Aussi, l’objectif de CIPHERGEN Biosystems est-il d’adapter sa
technologie au changement d’échelle : de la R&D aux applications
industrielles. C’est dans le but de renforcer son pôle Séparation
et de créer une véritable continuité avec la production
industrielle, que CIPHERGEN Biosystems a procédé en août
2001 à l’acquisition de la société BioSepra.
“ Spécialiste du process analytique, l’équipe
BioSepra développe et commercialise des gels pour colonnes chromatographiques,
en parallèle d’une activité de conseils et de services
”, précise Isabelle BUCKLE.
Désormais, grâce à la combinaison de son système
ProteinChip® SELDI-TOF et des outils de séparation BioSepra, CIPHERGEN
Biosystems est en mesure de proposer une approche protéomique globale
: de la recherche à la clinique, jusqu’à la purification
et l’analyse protéique à l’échelle industrielle.
SDenis
Contact :
CIPHERGEN Biosystems France
Mme Isabelle BUCKLE