Avril 2002 - n°67

Le paysage actuel des biotechnologies
Situation française au sein de l’Europe et dans le monde
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Accompagner l’essor des entreprises de biotechnologie en Europe

Selon une étude menée par le cabinet de conseil Ernst & Young (Life Science Report 2001), à fin 2000, les entreprises de biotechnologie étaient plus nombreuses en Europe (1570) qu’aux Etats-Unis (1273).
Mais les entreprises européennes n’ont pas la même envergure, notamment en terme de chiffre d’affaires – 6 millions d’euros en Europe en moyenne à fin 2000 contre 19 millions d’euros aux Etats-Unis - ainsi qu’en matière d’effectif – trois fois moins qu’aux Etats-Unis (Europe : 40 personnes par entreprise / EU : 127). Autre chiffre significatif, le nombre de sociétés de biotechnologies cotées en bourse était de 105 en Europe contre 300 Outre-Atlantique.

Selon cette même étude, la France était à la troisième place du classement européen fin 2000, avec 240 sociétés. La Grande-Bretagne comptait 271 entreprises, mais comptabilisait le plus gros effectif du domaine – 18 000 personnes contre 5 000 en France – soit une soixantaine de personnes employées en moyenne dans chaque entreprise outre-Manche contre une vingtaine en France. De plus, si les sociétés de biotechnologie sont en phase de consolidation économique en Grande-Bretagne, beaucoup d’entreprises françaises dans le domaine des sciences de la vie sont encore en phase d’émergence.
Enfin, sur la première marche du podium européen : l’Allemagne avec 333 entreprises à fin 2000. Cet essor est le résultat d’une politique fédérale très incitative, engagée par nos voisins germaniques pour amorcer une phase de rattrapage vis-à-vis des Etats-Unis sur le terrain des biotechnologies. L’aide publique de l’Allemagne a en effet doublé en cinq ans. En 2000, elle était sept fois supérieure à celle de la France.

Pour combler son retard, la France multiplie les initiatives. Le Ministère de la Recherche a ainsi lancé en 1999 le Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes. En 2001, 24 % des jeunes pousses primées étaient dédiées aux biotechnologies.
En 1999 également, le Ministère proposait un appel à projets qui a abouti à la sélection de 31 incubateurs d’entreprises. Dix de ces incubateurs sont fortement impliqués dans les sciences de la vie et trois d’entre eux sont spécifiquement dédiés aux biotechnologies : Paris Biotech, Eurasanté et Biotechnimes. En octobre 2000, les “ dix ” se sont regroupés au sein de la “ Fédération Française des Bio-incubateurs ”. Sur l’ensemble des incubateurs, la prédominance du secteur des biotechnologies est indiscutable, puisqu’il représente 37 % des projets incubés.

Aujourd’hui, les Pouvoirs Publics entendent continuer d’œuvrer en faveur des biotechnologies. Ainsi, en 2002, 90 millions d’euros ont été prévus pour des garanties de prêts bancaires dédiés à l’acquisition et à l’investissement en recherche et développement. Ces prêts vont aider des entreprises de biotechnologie françaises à acquérir des sociétés étrangères propriétaires de technologies complémentaires aux leurs. Le Ministère veut ainsi permettre aux entreprises françaises d’atteindre plus rapidement leur phase de consolidation économique. Par ailleurs, 60 millions d’euros vont être alloués à un nouveau fonds d’amorçage pour aider le démarrage des jeunes pousses.

Le paysage des biotechnologies se structure

Malgré la chute des valeurs high tech, au Nasdaq américain ou sur les marchés européens, les entreprises de biotechnologie ont plutôt bien résisté et ont passé le cap tourmenté de 2000. En France, les sociétés dédiées aux sciences de la vie attirent de plus en plus les fonds de capital-risque : + 45 % d’investissements au cours du premier trimestre 2001 (source Chausson Finance).

Ainsi, 58 millions d’euros ont été levés pour les entreprises de biotechnologies durant cette période, soit 16 % de la totalité des placements réalisés début 2001, alors qu’à la fin 2000, les sommes engagées dans les sciences de la vie ne dépassaient pas 8 % de celles consacrées à l’ensemble des secteurs industriels.

Une autre évolution notable est la structuration de ce secteur. De nouveaux partenariats ont été scellés avec l’industrie pharmaceutique et 2001 a vu se concrétiser des rapprochements entre sociétés de biotechnologies. Pour accélérer la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques, la tendance est en effet aux réseaux : les PME dédiées aux biotechnologies se regroupent, profitant ainsi d’une fertilisation croisée des différentes disciplines ; les grands groupes pharmaceutiques scellent des alliances avec leurs prestataires, leur proposant de devenir copropriétaires du produit développé en commun. De plus, certains grands groupes ont mis en place un fonds de capital-risque pour financer de jeunes sociétés à potentiel, comme Aventis par exemple, avec le fonds Genavent.

 

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