Novembre 2002 - n°72

L’essentiel sur les métiers et les formations


Production, Commercialisation et Marketing, Etudes et Ingénierie, Recherche et Développement…, dans toute entreprise chimique, les chimistes exercent des métiers variés, évolutifs et passionnants, liés à chaque étape de la vie d’un produit.
Avec plus de 230 000 salariés dont 165 000 dans la Chimie et 65 000 dans la parachimie, les Industries Chimiques emploient 8 % de la totalité des effectifs de l’Industrie Française. Malgré une baisse des effectifs (1,5 % par an), elles continuent d’embaucher 12 000 personnes par an dont 60 % de jeunes, en partie par la voie de l’apprentissage et de l’alternance.
L’UIC - Union des Industries Chimiques – et le C2P – organisme paritaire collecteur agréé commun aux industries chimiques, pétrolières et pharmaceutiques – se sont associés pour faire connaître les métiers des Industries Chimiques et les formations pour y accéder. Un Guide a été édité, présentant plus de 40 de ces métiers et les niveaux de compétences requises. Extraits…

LES METIERS DE LA PRODUCTION

Dans les industries chimiques de base, la production s’effectue généralement en service continu (24h/24h). A ce stade, il s’agit d’assurer une fabrication et une livraison parfaites, en tenant compte d’exigences de délais, de coûts, de sécurité, d’environnement. La production exige donc des niveaux de performances élevés, qui conditionnent non seulement l’avenir du produit, mais aussi la relation de confiance que les industries chimiques ont établi en signant l’»Engagement de Progrès».
Ainsi en interaction toujours étroite, les départements Fabrication, Maintenance, Logistique industrielle, Hygiène - sécurité - environnement - qualité et le Laboratoire de Contrôle font appel à des compétences très diversifiées, du CAP au Bac +5 expérimenté.
Au sein du Laboratoire de Contrôle, deux postes clés s’imposent : celui de responsable et celui de technicien.

Le responsable de laboratoire de contrôle organise, gère et coordonne, en liaison avec les responsables d’ateliers, les opérations nécessaires au fonctionnement du laboratoire de contrôle, dans le respect de la réglementation. Il planifie le travail à l’intérieur du laboratoire. Sa formation : ingénieur chimiste, expérimenté en chimie analytique (3 ans environ).

Le technicien chimiste, collaborateur direct du responsable de laboratoire, doit être titulaire d’un Bac Technologique STL CPLI ou Bac +2 (BTS ou DUT) et posséder des compétences spécialisées dans les domaines propres aux produits de son entreprise. Sa qualification évolue selon trois degrés : le premier correspond à une période d’initiation (travail selon des consignes précises), le second à une période au cours de laquelle de plus en plus d’initiatives sont laissées dans l’exécution des tâches, le troisième voit cette initiative s’étendre à la conception des expériences à effectuer.
L’évolution technique rapide et les changements organisationnels des industries chimiques requièrent de solides compétences et des facultés d’adaptation importantes. La production est une école, celle de l’opérationnel et des relations humaines, qui prépare bien à des évolutions de carrière vers des fonctions de sécurité, de ressources humaines, de protection de l’environnement.

LES METIERS DE LA COMMERCIALISATION ET DU MARKETING

Aujourd’hui, la concurrence est mondiale. Il s’agit de bien produire, mais aussi de vendre des produits de qualité, répondant au mieux aux besoins des clients. La fonction commerciale assure le relais entre les unités industrielles et les utilisateurs des produits. Ceux-ci appartiennent tant au public professionnel pour les produits issus de la chimie de base ou de certains produits de la parachimie qu’au public des particuliers qui est amené à acheter des produits de consommation courante.
L’aspect technique est prédominant dans la vente aux professionnels ; de solides connaissances en chimie, liées à des talents de négociateur, sont unanimement appréciées. Dans la vente aux particuliers, l’approche est plus «marketing». Il s’agit de convaincre à la fois la distribution et le grand public : vision du marché, capacité à communiquer et à convaincre sont essentielles.

le chef produits élabore, met en œuvre et suit la stratégie marketing et communication d’un ou de plusieurs produits, depuis la conception jusqu’au service après-vente. Son cursus peut être varié : chimiste, formé au marketing ou diplômé d’une école supérieure de commerce, dont le cursus est complété d’un enseignement technique. L’expérience du terrain (vente, études de marché…) est par ailleurs essentielle.

Le chargé d’études marketing réalise des études qualitatives ou quantitatives relatives aux marchés et aux produits. En contact permanent avec le client, il transmet à la Recherche ou au secteur Application les améliorations ou les modifications souhaitées par les utilisateurs. Ce poste, ouvert aux débutants, est accessible aux Bac +4 avec une formation complémentaire ainsi qu’aux diplômés d’école de commerce.

Le poste d’ingénieur technico-commercial requiert également une double compétence : celle d’ingénieur chimiste, formé au commercial. L’ingénieur technico-commercial doit en effet être en mesure de proposer à une clientèle professionnelle des produits à forte composante technique. Il détecte, identifie les besoins des clients potentiels et assure la promotion de sa gamme de produits. Il négocie les contrats de vente avec les clients et développe la relation clientèle.

L’assistant technique à la clientèle préconise l’offre produits en fonction du cahier des charges des clients. Il réalise des documents et des fiches techniques relatifs aux produits. Il répond aux besoins techniques de la clientèle. Le métier est ouvert aux ingénieurs débutants, chimistes ou généralistes.

Egalement accessible aux jeunes diplômés, le poste de technicien assistant commercial exige une formation BTS / DUT d’action commerciale, complétée de connaissances spécifiques en matière de gestion de bases de données. Le technicien assistant commercial assure la gestion commerciale au quotidien et répond à toutes les demandes (coûts, délais, livraison…). Il informe les clients sur les produits et les services proposés. Il gère une base de données clients / produits. Il assure la qualification des prospects dans le cadre du développement commercial.

Le responsable grand export ou international définit en collaboration avec la Direction Générale, la politique à l’exportation. Il développe de nouveaux marchés. Il assure la relation client avec les comptes clés stratégiques. Il est diplômé d’une école de commerce ou d’ingénieur et a au moins 5 ans d’expérience à l’international dans la gestion de comptes clients.

Le chef de zone export évalue les marchés locaux et la faisabilité des plans commerciaux. Il développe sur sa zone, en accord avec le responsable export, un portefeuille de clients. Il assure les missions relationnelles d’avant et d’après-vente. Il met en place les réseaux de distribution. Fort d’une expérience d’au moins 5 ans à l’international dans la gestion de comptes clés, il est diplômé d’une école de commerce ou d’ingénieur.

LES METIERS DES ETUDES ET DE L’INGENIERIE

A partir des résultats obtenus en laboratoire et en unité pilote, il faut concevoir les appareillages et les installations permettant une production industrielle dans les meilleures conditions de coût et de délais. C’est le rôle des bureaux d’études composés d’ingénieurs ou techniciens dont les domaines de compétences sont étendus (mécanique, électricité, hydraulique, régulation…). Les métiers de la filière requièrent des compétences et des qualités techniques de plus en plus spécialisées ainsi qu’une rigueur et un goût du travail en équipe et de l’échange. Zoom sur ces postes clés des bureaux d’étude et d’ingénierie :

L’ingénieur ingénierie des procédés imagine et conçoit les équipements nécessaires à une réalisation industrielle. Il les optimise et en évalue le coût dans le respect des contraintes économiques et de sécurité. Il collabore avec les acteurs de l’équipe projet. Sa formation : une école de chimie ou de génie chimique.

L’ingénieur de bureau d’études conçoit les implantations d’après le schéma réalisé par l’ingénieur ingénierie de procédés. Il étudie la réalisation des appareils unitaires et les enchaînements de ces appareils en s’appuyant sur les spécialistes métiers. Il coordonne les études techniques nécessaires à la réalisation ou à la modification d’une unité industrielle. Il optimise l’implantation et l’intégration de l’unité en relation avec le site. L’ingénieur de bureau d’études est diplômé d’une école de génie chimique ou d’ingénieur généraliste.

Le chef de projet définit la stratégie du projet dans le respect des délais, du budget et du cahier des charges. Il joue le rôle de maître d’œuvre et rend compte au maître d’ouvrage. Il définit ses besoins en ressources et coordonne les équipes externes et internes mobilisées pour réaliser le projet. Ingénieur de formation, le chef de projet possède une expérience de 3 à 5 ans en bureau d’études.

L’ingénieur méthodes / qualité garantit le manuel des procédures. Il aide les opérationnels à développer les procédures sur un domaine d’activités. Il vérifie les procédures internes dans le cadre de la politique de la société. Il est le correspondant des organismes de certification. Sa formation ? Une école de génie chimique ou d’ingénieur généraliste.

L’ingénieur automatisme - instrumentation participe, dans le cadre de sa spécialité, à la conception et à la réalisation du projet. Il est responsable des choix techniques. Il participe à l’homologation des matériels et des fournisseurs avec le service achats. Il intervient sur les sites comme prestataire ou expert de sa spécialité. L’ingénieur automatisme - instrumentation est diplômé d’une école d’ingénieur technique spécialisé.

L’ingénieur calculs et appui scientifique est compétent dans diverses spécialités (ordonnancement, analyses statistiques, mécanique des fluides, modélisation et simulation des procédés…). Il participe à la conception et à la réalisation du projet et met en œuvre des logiciels de calculs spécialisés.

LES METIERS DE LA RECHERCHE ET DU DEVELOPPEMENT

Dans les laboratoires et centres de recherche, les chimistes étudient les propriétés de la matière, conçoivent de nouvelles synthèses, améliorent les principes de fabrication.
A partir de ces travaux, naissent des produits nouveaux ou des applications nouvelles. Lorsqu’un produit a été élaboré, testé et contrôlé, il est nécessaire, avant de lancer sa fabrication à l’échelle industrielle, de passer par une étape intermédiaire de mise au point des procédés de production en unité pilote.
Des connaissances scientifiques élevées sont exigées, le plus souvent acquises dans le cadre d’une formation polyvalente. La facilité d’adaptation, la créativité et la curiosité d’esprit sont essentielles, au même titre que la capacité à travailler en équipe…
Parmi ces métiers propres aux départements R&D :

L’ingénieur de recherche analytique met en place les techniques analytiques nécessaires à la connaissance et au suivi des produits et des procédés. Il élabore éventuellement de nouvelles méthodes spécifiques. Il valide les résultats obtenus par les équipes de recherche. Il analyse les produits concurrents. Il collabore avec les équipes de recherche, de développement, de production et d’applications. De par sa formation et son expérience, l’ingénieur de recherche analytique est spécialiste dans un domaine d’expertise (microscopie électronique, RMN…). Pour ce poste ouvert aux débutants, sont principalement recrutés des ingénieurs chimistes dont la formation est complétée d’un doctorat ou d’un post-doctorat.

Le technicien de laboratoire collabore avec l’ingénieur chimiste selon les orientations données. Il étudie la composition des substances. Il réalise dosages, réactions chimiques, expériences et seconde l’ingénieur chimiste pour la recherche de nouveaux produits et procédés.
Le technicien de laboratoire est de formation BTS ou DUT de spécialité (génie chimique, chimie, biologie, bioexpérimentation industrielle, biophysique…).

L’ingénieur de recherche produits ou procédés imagine, conçoit et réalise les nouveaux produits ou procédés, présentés dans le cadre du plan de recherche et de développement. Il collabore pour cela étroitement avec les équipes de développement du marketing et de veille technologique.
Le poste est ouvert aux jeunes diplômés, ingénieurs chimistes ou/et docteurs d’université et post-doctorants.

L’ingénieur de développement procédés met en œuvre, au stade pilote, les procédés issus de la recherche. Il en optimise les performances en terme de qualité, de sécurité, de coût, de délais de réalisation. Il collabore avec les équipes de recherche, de production et de marketing.
Ingénieur généraliste avec option chimie des procédés ou diplômé d’une formation approfondie en génie chimique, il a par ailleurs suivi un enseignement spécifique.

L’ingénieur de développement produits et applications conçoit et réalise des produits qui seront employés dans les procédés des entreprises clientes. Il imagine, propose et met en œuvre de nouveaux procédés ou procédures d’emploi des produits. Il compare les performances des produits et des procédés concurrents. Il collabore avec les équipes de recherche, de marketing et de vente.
Ingénieur diplômé ou docteur d’université, il doit, comme l’ingénieur de développement procédés, être expérimenté et avoir suivi des modules de formation spécifiques.

Au cœur de cette organisation professionnelle dont elle est l’animatrice, l’UIC a élaboré un Contrat d’Etudes Prospectives (CEP) en collaboration avec l’Observatoire Paritaire des Métiers de la Chimie. Son but est de prévoir quelles seront les évolutions d’emploi et de compétences nécessaires d’ici trois à cinq ans. Plusieurs chambres régionales professionnelles (Rhône-Alpes, Normandie, Bretagne…) ont de leur côté examiné l’évolution prévisible des emplois et formations au niveau de leur région.
Un certain nombre d’idées fortes se dégagent de ces études :

1/ Le client est au centre des préoccupations des entreprises.
Pour le satisfaire, celles-ci veillent constamment à la qualité de leurs produits. Aussi les fabrications sont de plus en plus soumises à la certification ISO.

2/ La performance de production devient globale : productivité, qualité, logistique, sécurité et respect de l’environnement sont des paramètres à prendre en compte dans une perspective de meilleur service au client. Les entreprises performantes sont celles qui restent vigilantes en permanence sur l’ensemble de ces paramètres. Développer les compétences individuelles et collectives devient essentiel pour atteindre cette performance.

3/ La compétence est aujourd’hui devenue un enjeu stratégique essentiel : compétence et aujourd’hui «multicompétence», que l’on peut définir comme étant la combinaison de connaissances, savoir-faire, expériences et comportements s’exerçant dans un contexte précis. Pour les entreprises, la mobilisation des compétences est au cœur des nouvelles conditions de productivité, d’où la nécessité de les maintenir à un niveau élevé, et d’inventer de nouveaux modes de gestion permettant au personnel de prendre plus d’initiatives et de responsabilités. Pour les salariés, c’est un moyen de développement et de mobilité professionnelle, interne comme externe.

Utile, documenté, agréable à consulter, le site de l’UIC présente les Industries Chimiques Françaises. Actualité, espace jeunes… de nombreuses rubriques sont disponibles. Celle des " Métiers de la chimie " offre une analyse des filières de formation, des parcours professionnels, des métiers… ainsi qu’une boîte de liens vers d’autres sites utiles. A vos ordinateurs!

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