Octobre 2003 - n°81
INCUBATEURS A CO2 : Influence
du procédé de mesure du CO2 sur le processus
de culture
par le Dr. Distler
Contact : Angélique Naud de Binder GmbH
Une nette tendance est décelable dans le développement de la
technique de mesure du CO2 pour les incubateurs de
cultures cellulaires : le processus de conduction de chaleur de la première
génération est successivement remplacé par le principe
d’adsorption d’infrarouges (IR) plus dynamique et plus précis.
Quelles en sont les causes ? Le principe de la mesure des
IR a un avantage décisif par rapport au principe de conduction de la
chaleur (procédé WL - Wärmeleitfähigkeitsverfahren)
: la mesure s’effectue indépendamment du taux d’humidité
de l’air.
Hautement sélective en CO2, une mesure correcte
de la teneur en CO2 de l’intérieur de
l’incubateur est possible à tout moment avec le principe de mesure
IR, et par conséquent, un réglage rapide et précis du
taux de CO2.
Vous trouverez ci-dessous les avantages pour la qualité des cultures.
Mesure IR par rapport au principe WL : répercussions
des temps de recouvrement très longs du CO2
sur la qualité des cultures.
Une seule ouverture de porte de l’incubateur à CO2
est très rare dans la routine des laboratoires. Le plus souvent,
les portes de l’incubateur sont ouvertes à de nombreuses reprises,
surtout si de nombreux utilisateurs utilisent l’appareil simultanément.
En fonction du procédé de mesure du CO2,
des perturbations fréquentes des conditions d’humidité
et de température peuvent avoir des conséquences diverses sur
la qualité des cultures. Si par exemple, le recouvrement du taux d’humidité
d’un incubateur à CO2 équipé
du système WL est perturbé à nouveau une heure après,
le processus complet de la régulation du CO2
et de l’humidité redémarre à zéro. Dans
le cas du processus de mesure WL, la régulation du taux de CO2
est étroitement liée, pour des raisons techniques, au recouvrement
de l’humidité. SEUL un taux constant d’humidité
maximale permet de mesurer correctement le taux de CO2.
Autrement dit, il est impossible, dans le cas d’une ouverture
répétée de porte, de réguler d’une manière
précise le taux de CO2 pendant plusieurs heures.
Ceci a pour conséquence que la valeur du pH dans le milieu de culture
se décale vers des valeurs plus alcalines suite au déficit de
CO2, en raison des problèmes techniques du
réglage.
Le pH est réglé par la concentration imposée du taux
de CO2. Un pH trop élevé influence négativement la croissance
cellulaire et les processus de différenciation.
La crédibilité de l’affichage
des valeurs : Expériences dans la routine quotidienne.
Compte tenu des inconvénients démontrés du procédé
WL dans le processus de culture, il est incompréhensible que des incubateurs
à CO2 soient encore proposés avec la
combinaison d’une mesure WL lente et le principe d’humidification
par bac à eau.
Lors d’une étude comparative indépendante, la performance
d’un produit équipé du système de mesure WL a été
étudiée et comparée à un incubateur à CO2
avec technologie de mesure IR (binder CB). L’étude montre des
détails intéressants :
Si on compare les valeurs affichées du CO2
d’un incubateur (mesure WL) avec une sonde IR indépendante placée
dedans, la différence est surprenante ; Même après une
ouverture de porte (30 sec) engendrant une importante perte d’humidité
et de CO2, l’affichage indique seulement une
baisse minimale du taux de CO2. L’instrument
de mesure indépendant (technologie IR) indique à ce moment une
concentration de 0% de CO2 dans la chambre de culture.
Ce qui est à prévoir compte tenu des concentrations relatives
en CO2 dans l’atmosphère et des théories
de diffusion des gaz. Dans l’incubateur avec sonde WL, la fermeture
de la porte est suivie d’une phase de recouvrement assez rapide pour
atteindre le niveau de départ de concentration en CO2,
du moins sur l’affichage. Le temps réel de recouvrement de la
concentration en CO2 à l’intérieur
est par contre nettement plus lent.
Surtout lors des phases instables, particulièrement critiques pour
les cultures, comme par exemple après l’ouverture de la porte,
il existe des différences significatives entre les valeurs de CO2
indiquées sur l’affichage et les valeurs réelles dans
l’armoire. Le recouvrement de la teneur en CO2 à
l’intérieur a peu de chose en commun avec celle indiquée
sur l’affichage. La répétition du test confirme ce résultat.
Pour comparaison, l’incubateur muni d’une sonde IR a été
testé dans des conditions identiques. Résultat : les valeurs
mesurées étaient à tout moment identiques à l’affichage
de l’instrument de mesure indépendant.
Exactitude apparente seulement – inconvénients
pour la qualité des cultures.
Généralement, les appareils de mesure sont utilisés là
où l’on souhaite des contrôles exacts des paramètres
du processus. Reste donc à savoir l’avantage de la solution technique
décrite ci-dessus. Les événements réels lors de
la régulation du CO2 dans la chambre de culture
restent cachés aux yeux de l’utilisateur. Il est également
possible que le temps de recouvrement du CO2 soit
considéré jusqu’à présent comme négligeable
et peu important. Les corrélations décrites devraient également
participer à éclaircir certains rapports obscurs entre la technologie
de l’incubation et les résultats de croissance. Des commentaires
de certains utilisateurs d’incubateurs à CO2
avec sonde WL, tels que "maintenant je comprends pourquoi les lignées
cellulaires croissent mieux pendant le week-end (fonctionnement sans dérangement)
que pendant la semaine de travail", devraient désormais faire
partie du passé.
En fonction du système d’incubateur, les ouvertures de porte
à répétition jouent quand même un rôle décisif
dans le succès du travail. Une technologie moderne d’incubateur
devrait toujours proposer les meilleures conditions en ce qui concerne les
paramètres de croissance essentiels. La fiabilité et l’exactitude
y jouent le rôle principal.