Juin 2004 - n°89
Optimisez vos titrages complexes grâce à l’addition continue
par Fisher scientific Labosi - M. Bruno Rossi, Chef
de produits
2e PARTIE (1ère partie parue dans notreédition
de mai 2004)
Les différents types de pompe
Ce document ne traite que des pompes à vide grossier et vide
primaire.
* Les pompes à membrane
Principe de fonctionnement
Pompes à vide et à transfert de gaz. Elles sont surtout
utilisées pour maintenir un niveau de vide inférieur à
la tension de vapeur d’un liquide en vase clos ou semi hermétique
(filtration sur verre fritté par exemple).
Pompes à membrane
Monté sur l’arbre moteur, le couple bielle/excentrique
implique à la membrane élastique un mouvement alternatif. Ce
mouvement combiné avec les clapets d’aspiration et de refoulement
provoque l’effet de pompage.
La chambre de compression est séparée hermétiquement
de la mécanique d’entraînement par la membrane. Ainsi les
pompes véhiculent les fluides sans les polluer et sans modifier leur
composition chimique.
Pour pomper les gaz agressifs sans dommage, le choix des matériaux
appropriés est décisif. Par exemple, KNF a doté ses pompes
de têtes entièrement réalisées avec le PTFE, PDVF
et FFPM.
Elles sont étanches par conception, 100% sans huile et sans entretien,
ce qui en fait des appareils particulièrement polyvalents etéconomiques.
Limites d’utilisation
Comme expliqué auparavant, ce type de pompe est limité par ses
capacités de production de vide (300 mb à 1 mb) et par leur
conception limitant le niveau de vide à la valeur de vapeur saturante
du gaz pompé . Elle reste, malgré tout, une de celles les plus
utilisées en laboratoire.
Une pompe à membrane voit décroître sa capacité
de vide lors de l’augmentation du débit.
Le choix d’une pompe à membrane
Tout d’abord le ratio vide/débit.
- Quelle est la quantité de vapeur générée par
unité de temps (1/mn par exemple) ?
- Quelle est la pression de vapeur du liquide traité ? (c’est
cet élément qui conditionnera la valeur finale de vide).
- Les vapeurs sont-elles agressives ou non ?
Autant de questions auxquelles il faut répondre pour choisir le bon
modèle !
Tant que le milieu continue à générer de la vapeur, le
vide ne pourra descendre. Dès l’instant où la génération
de vapeur s’arrête, le niveau du système clos donnera la
priorité au vide (le dédit tendant vers le minimum).
* Les pompes à piston oscillant
Elles se différencient des pompes à membrane par une courbe
de descente en vide plus proche des pompes à palettes.
Leur fonction première est bien de faire le vide, mais, fonctionnant
sans huile, elles sont capables de pomper des gaz humides ou corrosifs (selon
revêtement interne) sans dommage.
Le vide produit varie généralement entre 200 et 10mbar.
Principe de fonctionnement
Le piston oscillant monte et descend dans un cylindre, entraîné
par une bielle. L’étanchéité est assurée
par un joint torique, généralement en PTFE, ayant un faible
niveau de friction. Très souvent utilisées dans les systèmes
semi-hermétiques comme la filtration ou les manipulations nécessitant
un vide grossier avec aspiration de vapeurs humides (dessiccateurs,…).
* Les Pompes à palettes
Ces pompes sont dédiées à la production d’un vide
primaire (10-4mb). Elles sont lubrifiées par de l’huile et ne
doivent donc jamais être en contact avec un taux de vapeurs condensables
élevé.
Principe de fonctionnement
Un rotor excentré tourne dans un stator cylindrique. Des palettes rétractables,
généralement montées sur ressorts, coulissent sur la
paroi du stator, lubrifiées par de l’huile. Cette rotation permet
de repousser l’air entrant dans la pompe par l’orifice d’admission
pour l’expulser par l’orifice de refoulement.
La " chambre " d’aspiration, par l’effet d’excentricité
du rotor " s’agrandit ", provocant une forte aspiration. Puis,
toujours par ce même effet, comprime le gaz jusqu’à son
expulsion totale.
Si des vapeurs condensables sont présentes dans le gaz aspiré,
sous l’effet de la pression interne, elles vont se dissoudre dans l’huile.
La tension de vapeur de l’huile va alors être modifiée
et, de ce fait limiter la capacité de vide de la pompe.
Il existe deux moyens complémentaires de limiter cet effet.
Le lest d’air
Inventé par Gaede en 1935. Il consiste, en phase de compression proprement
dite, à introduire une quantité d’air exactement dosée
dans la chambre de compression. Cette quantité doit être telle
que le rapport de compression dans la pompe soit abaissé à un
maximum de 10 :1. Les vapeurs aspirées peuvent alors être comprimées
et refoulées
en même temps que l’air introduit sans que le point de condensation
ne soit atteint. Dans le cas de vapeur d’eau, cette valeur critique
s’appelle " pression de vapeur d’eau maximum admissible ".
Il peut être bon de faire tourner une pompe lest d’air ouvert,
à pression atmosphérique, pendant une dizaine de minutes, pour
dégazer l’huile et ainsi éliminer certains condensables
piégés lors d’une précédente manipulation.
Le double étage
Dans une pompe bi-étagée, c’est le premier étage
qui subit les plus grosses condensations. Lorsque le gaz passe dans le deuxièmeétage,
il est " plus pur ".
Dans le premier étage, l’huile se trouve immanquablement en contact
avec l’air atmosphérique ou les condensables. Ils se libèrent,
même partiellement, empêchant la pompe de descendre à son
vide maximum. Le second étage étant alimenté par de l’huile
préalablement dégazée permettra d’atteindre un
vide plus poussé.
Laisser tourner une pompe sans huile ou avec une huile de mauvaise
qualité (saturée de condensable, vapeur d’eau ou particules
solides) entraînera indubitablement la destruction de celle-ci.