Mars 2005 - n°97
Mesure de l’activité de l’eau et Qualité du produit Les avantages des capteurs de point de rosée par miroir refroidi
Labcell Ltd
Contact en France : Biotrace SA - M. Eric MICHEL
L’activité de l’eau sert à mesurer le
statut énergétique de l’eau dans un produit et joue un
rôle important dans la croissance microbienne.
L’activité de l’eau est un facteur critique déterminant
la durée de vie des produits. C’est l’activité de
l’eau, et non la teneur en eau, qui détermine la limite minimale
d’eau disponible pour la croissance microbienne. La température,
le pH et plusieurs autres facteurs influencent le développement des
micro-organismes mais l’activité de l’eau constitue souvent
le facteur le plus déterminant. C’est à partir de 0,90
aw que la plupart des bactéries contaminantes se développent.
Les moisissures et les levures se développent à 0,61 aw, la
limite la plus faible pour les moisissures productrices de mycotoxines étant
de 0,78 aw.
En plus de la contamination microbienne, l’activité de l’eau
influence les réactions chimiques et enzymatiques. L’eau peut
en effet modifier la réactivité chimique de plusieurs façons.
Elle peut servir de solvant, de réactif ou changer la mobilité
des réactifs en affectant la viscosité du système. L’activité
de l’eau influe sur le brunissement non enzymatique, l’oxydation
des lipides, la dégradation des vitamines, les réactions enzymatiques,
la dénaturation des protéines, la gélatinisation ….
L’activité de l’eau a également un effet sur les
propriétés texturales des aliments. Ceux dont l’activité
de l’eau est élevée peuvent être décrits
comme moites, juteux, tendres, à consistance moelleuse. On observe
l’apparition d’attributs texturaux indésirables, notamment
le durcissement, l’assèchement, l’affaissement et la rugosité,
quand l’activité de l’eau de ces produits diminue. A contrario,
la texture des aliments à faible activité de l’eau généralement
décrits comme croquants et croustillants, ramollissent quand leur activité
de l’eau augmente. L’activité de l’eau modifie également
les propriétés de fluidité, de concrétion et d’agglutination
des poudres et granules
L’activité de l’eau est un paramètre important dans
le contrôle de la migration de l’eau des produits contenant plusieurs
composants. Certains aliments, comme les gâteaux fourrés à
la crème ou les céréales aux fruits secs, contiennent
des composants présentant différents niveaux d’activité
de l’eau. Les changements texturaux indésirables résultent
souvent d’une migration d’humidité dans les aliments complexes.
L’humidité migrera de la région présentant l’activité
de l’eau la plus élevée vers celle ayant l’activité
de l’eau la plus faible, mais le taux de migration dépend de
plusieurs facteurs. Par exemple, la migration de l’humidité d’un
fruit sec à forte activité de l’eau vers les céréales
présentant une activité de l’eau plus faible, peut entraîner
un durcissement et un assèchement du fruit ou un ramollissement des
céréales.
Les instruments de mesure de l’activité de l’eau mesurent
le statut énergétique (parfois appelé eau libre, non
liée ou eau active) de l’eau présente dans un échantillon.
L’eau est retenue par l’hydrogène, ion-dipôle et
d’autres liaisons chimiques puissantes. De plus, certaines eaux sont
moins fortement liées, mais ne sont toujours pas disponibles (comme
dans un solvant pour les composants solubles dans l’eau). De nombreux
processus de conservation tentent d’éliminer la contamination
en réduisant la disponibilité de l’eau pour les microorganismes.
La réduction de l’activité de l’eau permet aussi
de minimiser les autres changements chimiques indésirables survenant
durant le stockage. Les processus utilisés pour ce faire incluent des
techniques telles que la concentration, la déshydratation, les agents
stabilisant l’humidité, la congélation et la lyophilisation.
Ces techniques permettent de contrôler la contamination car les microorganismes
ne disposent pas d’eau.
Parce que l’eau existe sous divers états, les méthodes
analytiques qui tentent de mesurer l’humidité totale dans les
échantillons, ne sont pas toujours en concordance. L’activité
de l’eau apporte une réponse plus adéquate. L’activité
de l’eau par la mesure du point de rosée mesure l’équilibre
de la phase liquide de l’eau d’un échantillon avec la phase
vapeur contenu dans une chambre hermétique. Un échantillon est
placé sur une coupelle insérée dans un bloc contenant
des capteurs. Le capteur du point de rosée mesure la température
du point de rosée de l’air alors que le thermomètre infrarouge
mesure la température de l’échantillon. A partir de ces
mesures, l’humidité relative est calculée en tant que
rapport température du point de rosée, à tension de vapeur
de saturation, à la température de l’échantillon.
Une fois l’activité de l’eau de l’échantillon
et l’humidité relative de l’air équilibrées,
la mesure de l’humidité de l’espace révèle
l’activité de l’eau de l’échantillon.
La méthode de mesure du point de rosée par miroir refroidi présente
deux atouts majeurs : la vitesse et la précision. Le point de rosée
du miroir refroidi constitue une première approche de la mesure de
l’humidité relative basée sur les principes fondamentaux
de thermodynamique. Etant donné que la mesure se base sur la détermination
de la température, les instruments par miroir refroidi permettent des
mesures précises (+0,003aw) en moins de cinq minutes. Pour certaines
applications, les lectures rapides permettent aux fabricants d’effectuer
un contrôle de l’activité de l’eau d’un produit
sur la ligne de production. Les changements de traitement peuvent alors être
effectués durant la production.
La reconnaissance accrue de l’importance de la mesure de l’activité
de l’eau lui a valu d’être incorporée par la US Food
and Drug Administration (Secrétariat Américain aux produits
alimentaires et pharmaceutiques) dans la définition des consignes de
sécurité. Ces consignes ont pour but de détailler les
exigences et les pratiques spécifiques devant être respectées
par l’industrie afin de s’assurer que les produits sont fabriqués
dans de bonnes conditions sanitaires et que ces derniers sont purs, sains
et qu’ils ne présentent aucun danger. Auparavant, la mesure de
l’activité de l’eau constituait une expérience frustrante.
Les nouvelles technologies ont depuis grandement amélioré la
rapidité, la précision et la fiabilité des mesures.