Novembre 2007 - n°126
Alcimed analyse la place de l’imagerie du petit animal dans les développements précliniques pharmaceutiques
Depuis 5 ans, les techniques d’imagerie haute résolution
chez le petit animal prennent de plus en plus de place dans les développements
précliniques des laboratoires pharmaceutiques pour la validation de
cibles thérapeutiques, et pourraient, dans les années à
venir, constituer un outil clé permettant de faire le lien entre les
essais précliniques et le stade clinique.
L’imagerie à haute résolution du petit animal
(rongeurs) pratiquée in vivo permet de fournir des informations
quantitatives intégrées et longitudinales dépassant les
données fournies par les approches in vitro.
Ainsi, les techniques d’imagerie du petit animal offrent la possibilité
d’obtenir in vivo, et en respectant l’intégrité
cellulaire, des informations morphologiques, métaboliques, fonctionnelles,
génétiques, pharmacologiques etc.… tout en intégrant
la dimension d’évolution dans le temps. En effet, de par leur
caractère non invasif, elles permettent de réaliser de multiples
mesures chez le même animal à différents stades.
A l’heure actuelle, l’imagerie du petit animal est majoritairement
focalisée sur deux applications principales, qui constituent 80% des
projets : la recherche en oncologie et la recherche sur le système
nerveux central (SNC). Ainsi, la recherche en oncologie va utiliser l’imagerie
pour détecter, mesurer le volume et quantifier les métastases
au cours du temps, alors que la recherche sur le SNC va faire appel à
l’imagerie pour localiser des récepteurs et caractériser
leur réponse à l’administration de molécules candidates.
De plus, du fait de leur fonctionnalité et de leur valeur ajoutée,
les techniques d’imagerie du petit animal commencent à être
intégrées dans des programmes de recherche liés à
d’autres pathologies, telles que les maladies inflammatoires (arthrite
périphérique, choc sceptique…), métaboliques (diabète,
obésité…) ou encore les pathologies osseuses.
Outre la recherche, l’imagerie du petit animal s’intègre
également dans les développements pharmaceutiques, qui constituent
un nouveau relais de croissance pour ces technologies. En effet, les autorités
de santé, conscientes du potentiel de l’imagerie du petit animal,
considèrent ces technologies comme incontournables notamment dans des
applications de recherche préclinique dans le domaine pharmaceutique.
En effet, l’imagerie in vivo du petit animal offre l’opportunité
de réaliser des corrélations entre les impacts thérapeutiques
chez l’animal et l’homme et donc faire le lien entre les essais
précliniques et le stade clinique.
Ainsi, afin de développer l’utilisation des techniques d’imagerie
dans les dossiers de validation précliniques, l’Afssaps a mis
en place en 2006 un groupe de travail qui doit définir le cadre d’utilisation
de ces techniques et donner des recommandations quant à l’interprétation
des données issues de l’imagerie.
L’objectif de cette standardisation des méthodes d’imagerie
du petit animal est d’offrir un cadre aux industriels pharmaceutiques
pour l’utilisation de l’imagerie in vivo, et ainsi faire passer
les technologies d’imagerie du petit animal du statut actuel de technologie
complémentaire à celui de « gold standard ».
« A l’heure actuelle, l’imagerie du petit animal n’est
pas systématiquement intégrée dans les dossiers soumis
par les laboratoires pharmaceutiques aux autorités de santé
pour la validation des essais précliniques, et ce principalement à
cause de son statut avant-gardiste et de son manque de standardisation »
explique Marion Bassede, consultante au sein de la BU Alps d’Alcimed.
« Les technologies d’imagerie du petit animal présentent
donc un fort potentiel de croissance dans les 10 prochaines années
en recherche préclinique dans le domaine pharmaceutique, à la
fois sur des pathologies d’intérêt mais aussi de façon
plus transversale, pour le passage préclinique / clinique »,
conclut Yann Ferrisse, co-responsable de la BU Alps d’ALCIMED.