Mars 2003 - n°76

PALUMED SA : SUR LA VOIE D’UN MEDICAMENT ANTIPALUDIQUE

Créée en décembre 2000, Palumed SA est une société ayant pour mission de développer de nouveaux agents antipaludiques pouvant devenir des médicaments d’avenir. Son objectif est de créer prochainement un médicament antipaludique par voie orale, facile d’utilisation, qui pourrait occuper à court terme la part de marché détenue actuellement par la chloroquine. Cette recherche pourrait alors révolutionner les traitements actuels contre le Paludisme, maladie souvent mortelle, et faire évoluer la recherche scientifique.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Paludisme est actuellement la troisième cause infectieuse de mortalité, après la tuberculose et le sida. Il faut savoir que plus de 40 % de la population mondiale vit dans des zones où cette maladie revient de façon chronique. D’ailleurs sur les 400 millions de personnes atteintes chaque année, plus de 2 millions mourront de cette maladie.

Une maladie d’actualité

Le paludisme est causé par un parasite du genre «Plasmodium». Plus d’une centaine d’espèces de ce parasite ont été identifiées chez les animaux. Les quatre espèces infectant l’homme sont P. vivax, P. ovale, P. malariae et P. falciparum, cette dernière pouvant conduire à une encéphalopathie mortelle en quelques jours («neuro-paludisme» ou «severe malaria»). La transmission du parasite à l’homme se fait par la piqûre d’un moustique femelle (anophèle). Après la piqûre, le parasite se réfugie dans le foie avant de se répandre, quelques jours plus tard, dans la circulation sanguine pour infecter les globules rouges (érythrocytes). Cela conduit à une forte anémie des malades et à des périodes de fièvre intense lors de l’éclatement des globules rouges infectés.

Maladie pourtant ancienne, pourquoi le paludisme est-il toujours d’actualité ? Pour plusieurs raisons : d’abord, le parasite résiste de mieux en mieux aux médicaments actuels, ensuite les insecticides usuels ne font plus peur aux moustiques, vecteurs de la maladie. Enfin, avec l’augmentation de la population dans les zones à risque et le réchauffement de la planète, le paludisme a encore de «beaux jours» devant lui. Depuis de nombreuses années, bon nombre de chercheurs essayent de trouver des remèdes efficaces.

L’équipe de recherche dirigée par Bernard Meunier (Directeur de recherche au CNRS, Professeur-Chargé de cours à l’Ecole Polytechnique et Membre de l’Académie des Sciences), du Laboratoire de Chimie de Coordination du CNRS de Toulouse, est à l’origine du projet PALUMED. Cette équipe, spécialisée dans l’étude des mécanismes d’oxydation en chimie ou en biochimie, a également contribué à l’étude du mécanisme d’action de médicaments anticancéreux (ellipticines, bléomycine,…).

Dès 1996, Bernard Meunier et Anne Robert se sont intéressés au mécanisme d’action de l’artémisinine, feuille utilisée en médecine traditionnelle chinoise pour traiter les crises de paludisme. La compréhension du mécanisme d’action des dérivés de l’artémisinine a conduit l’équipe de Bernard Meunier à mettre en place un programme de recherche sur la synthèse et l’évaluation des propriétés antipaludiques des Trioxaquines (nouvelles molécules hybrides). L’utilisation de ces dernières devrait permettre d’éviter l’apparition de souches résistantes. Les premiers résultats biologiques ont d’ailleurs fait l’objet d’une demande de brevet français déposée par le CNRS en avril 2000. Plus de 45 molécules ont à ce jour été préparées et sont en cours d’évaluation in vitro.

Créer un médicament curatif

PALUMED SA est née en décembre 2000 dans l’objectif de créer un médicament antipaludique curatif, par voie orale, facile d’utilisation, et capable à court terme d’occuper
70 % du marché, celle occupée par la chloroquine. Le programme de développement des molécules «Trioxaquines“« comme antipaludiques est mis en place avec la collaboration du groupe SANOFI-SYNTHELABO.

Par ailleurs, Palumed SA, en cours d’emménagement à Prologue-Biotech (à Labège), aborde d’autres domaines thérapeutiques comme la chimiothérapie.
Sur les 250 m2 de l’entreprise, 200 m2 de laboratoires seront équipés pour la synthèse de molécules à visée thérapeutique. Dans le cadre d’une convention, les essais biologiques sur les parasites du paludisme se font au CHU-Rangueil, dans le service de Parasitologie des Professeurs Jean-Paul SEGUELA et françois MAGNAVAL. Deux employés de Palumed sont au CHU.

L’équipe Palumed est dirigée par Claudine Meunier-Chesny, la Présidente-DG et compte comme membres du Conseil d’administration, Bernard Meunier et Bernard Malfroy, Docteur-ès-sciences en Neuropharmacologie et Président-Fondateur d’une société de biotechnologie sur les antioxydants catalytiques de Boston (USA).Neuf salariés ont été recrutés dont trois chercheurs (Doctorat), deux techniciennes chimistes, deux techniciennes en parasitologie, un assistant de direction et une secrétaire-comptable. Palumed SA bénéficie aussi de conseils de personnalités scientifiques de haut niveau dans le domaine de la chimie, de la pharmacologie et de la parasitologie comme par exemple Jean-Marie LEHN, Professeur au Collège de France, Prix Nobel de Chimie en 1987.

Dans l’avenir, Palumed SA compte développer deux à trois axes en chimiothérapie (paludisme inclus) et renforcer ses équipes de recherche. La société continuera de lutter activement contre la maladie du paludisme en s’efforçant de trouver des solutions thérapeutiques dans un domaine actuellement ouvert.

MH

Pour en savoir plus, contactez :
PALUMED SA
Claudine Meunier-Chesny

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