Décembre 2004 - n°94

De nouveaux locaux pour Polyplus-transfection

Spin-off du Laboratoire de Chimie Génétique dirigé par le Dr. Jean-paul Behr (Directeur de Recherche au CNRS, Strasbourg) Polyplus-transfection a été créée en 2001. Depuis ses débuts, la société a connu une belle croissance Elle vient d’emménager dans de nouveaux locaux, inaugurés officiellement le 14 octobre dernier.

Polyplus-transfection est une entreprise des Sciences de la Vie, qui se consacre à la recherche, au développement et à la commercialisation d’agents de transfection chimiques innovants et à haute valeur ajoutée. Ces réactifs permettent d’introduire des biomolécules dans les cellules à des fins de recherche,de screening et thérapeutiques. Son savoir-faire couvre tous les aspects du transfert de gènes in vitro et in vivo, ainsi que de la vectorisation d’oligonucléotides et d’ARN interférents.

De nouvelles installations pour répondre au développement des activités

De 4 collaborateurs en 2001, l’effectif de la société est aujourd’hui passé à 16 personnes, dont 10 sont affectées à la R&D et à la production. Pour faire face à la croissance de ses activités, la société s’est installée en juin 2004 dans de nouveaux locaux.
Elle occupe désormais 700 m2 ( 60 % en laboratoires, 40 % en administratif) au sein du Bioparc du Parc d’Innovation de Strasbourg, à Illkirch.

Parallèlement à ce déménagement, la société a d’ailleurs recruté en octobre 2004 trois chercheurs, responsables de thèmes de recherche spécifiques. Ils formeront leur propre équipe dans les mois qui viennent autour des 3 axes de recherche suivants :
- le transfert de gènes
- la transfection des ARNi
- le transfert de protéines et d’anticorps

Rappelons que Polyplus-transfection a été certifiée en 2002 selon la norme internationale ISO 9001 version 2000 pour ses activités de développement, de production, de vente et de marketing. Elle est l’une des rares sociétés dans son domaine à pouvoir se prévaloir de cette certification, qui a depuis été renouvelée avec succès chaque année.

Une gamme complète

Polyplus-transfection exploite 2 licences exclusives du CNRS. 2 brevets en propre sont actuellement en cours de dépôt. L’offre de Polyplus-transfection s’articule autour de 2 gammes pour la transfection d’ADN et d’ARNi.
La société a ainsi successivement mis sur le marché :

- la gamme jetPEI™ en juin 2001 (transfection d’ADN in vitro et in vivo)
- la gamme jetSI™ en juillet 2002 (transfection des ARNi in vitro pour l’extinction de gènes)
- jetSI™-ENDO en octobre 2003 (transfection des ARNi in vitro pour l’extinction de gènes endogènes)
- jetSilencing™ : kits ARNi de contrôle en mars 2004 (pour extinction de gènes)

" Suite à la découverte récente du contrôle de l’expression génétique par les ARNi, Polyplus a été une des premières sociétés à développer un agent spécifique pour la transfection des ARNi (jetSI). Cette nouvelle technique qui permet " d’éteindre " un gène particulier est un puissant outil pour la génomique fonctionnelle. Depuis deux ans, nous avons lancé plusieurs autres produits dans cette gamme (jetSI-Fluo, jetSI-ENDO, kits de contrôle jetSilencing) ", précise Mme Monjanel.

Enfin les agents de transfection in vivo de Polyplus sont reconnus comme étant les plus performants pour la délivrance de biomolécules. Un fait important a de plus marqué cette année, puisqu’en juillet 2004, l’in vivojetPEI™ a été utilisé pour la première fois sur des humains.

Une présence internationale

En quelques années, la société a développé un réseau mondial de distribution de ses produits. 17 accords de distribution ont été conclus en Europe, Amérique du Nord et Asie.

Actuellement, Polyplus-transfection recherche des distributeurs en Amérique centrale et du sud, ainsi qu’en Inde et en Malaisie. Son partenariat commercial avec la société Qbiogene s’est par ailleurs bien développé. Polyplus-transfection est maintenant reconnu par les chercheurs en France et s’est implanté dans de nombreux grands instituts et sociétés de pharmacie et de biotechnologie.

Des objectifs clairement énoncés

Polyplus-transfection affiche clairement ses ambitions :

- devenir l’un des leaders technologiques mondiaux de la transfection de biomolécules.
- occuper une position commerciale significative et attractive sur le marché de la transfection afin de contribuer ainsi au financement de sa R&D.
- s’adosser d’ici 3 à 5 ans à un acteur majeur du marché afin que le potentiel commercial de ses produits et technologies soit pleinement exploité.

Dans un avenir plus proche, la société s’investit dans :

- le développement d’un réactif pour le transfert de protéines.
- le développement d’un réactif pour la production de protéines en milieu synthétique.

Elle compte également asseoir son leadership dans le domaine de la transfection in vivo, notamment par :

- la mise au point d’un agent de transfection pour le transfert in vivo de siRNA
- le soutien aux essais cliniques utilisant ses réactifs
- le développement de ses parts de marché, notamment en Asie
- l’accroissement de ses parts de marchés sous la forme de partenariats commerciaux

Les projets ne manquent pas pour cette jeune société, dont le dynamisme se confirme d’année en année.

La technologie

Les agents de transfection sont des " véhicules pour acides nucléiques " ; La transfection consiste donc à faire pénétrer dans une cellule (noyau ou cytoplasme) une molécule biologique.
Pour faire pénétrer un gène (ADN) dans le noyau de la cellule, ou un brin d’ADN (siRNA) dans le cytoplasme, il est nécessaire d’habiller la molécule, faute de quoi il est quasiment impossible de contourner tous les obstacles qui empêchent de pénétrer cette cellule.
Ce véhicule est un agent de transfection qui permet à l’ADN ou à l’ARN d’arriver jusqu’à la cellule, de pénétrer la membrane cellulaire, et ensuite pour le gène, la membrane nucléaire. Sans ce véhicule, moins d’1 gène sur 1 million une chance de passer ces obstacles ; avec un agent de transfection, le taux de réussite est d’1 gène sur 10 000.

Thérapie génique, de l’espoir à la réalité.

En utilisant la technologie de transfert de gènes développée par Polyplus-transfection, une équipe de chercheurs israéliens a obtenu des
résultats exceptionnels sur des patients atteints du cancer de la vessie.

Une équipe médicale coordonnée par le Dr Patricia Ohana de l’Université de Jérusalem a obtenu in vivo la disparition quasi-totale de tumeurs cancéreuses par thérapie génique lors d’un test clinique effectué sur deux patients.
L’équipe a employé un gène toxique induisant la destruction des cellules cancéreuses sans préjudice pour les cellules voisines. Pour transférer efficacement ce gène dans les cellules cancéreuses, elle a utilisé le réactif in vivo jetPEI™ de Polyplus-transfection. Les essais cliniques vont se poursuivre.
L’étude présentant les résultats de cette expérience a été publiée en juin 2004 dans la revue Gene Therapy and Molecular Biology.*
La thérapie génique n’a plus bonne presse. Une décennie d’optimisme inconsidéré a fini par décourager bon nombre de firmes pharmaceutiques. Pourtant, utilisé à bon escient, le transfert de gène peut effectivement corriger un déficit fatal du système immunitaire, comme l’a montré un équipe de l’Hôpital Necker en 2001. Aujourd’hui encore, c’est la combinaison judicieuse d’un vecteur non-immunogène efficace et d’une affection atteignable par voie intravésicale qui a conduit au succès.
Cette expérience prouve que, grâce à l’utilisation du PEI, des traitements répétés peuvent voir le jour pour lutter contre des affections chroniques comme le cancer. Ces traitements sont complémentaires des approches chirurgicales, chimio et radiothérapiques. *(Patricia Ohana et al. Regulatory sequences of the H19 gene in DNA based therapy of bladder cancer. Gene Ther Mol Biol Vol 8, 181-192, 2004)

CB

 

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