Avril 2005 - n°98

Le laboratoire ChemTox , fin limier en toxicologie !

"Stratégie et innovations en toxicologie", voici le leitmotiv du laboratoire ChemTox qui propose son expertise en toxicologie et pharmacologie dans le cadre du médicament, des stupéfiants et des produits agricoles et de l'environnement. Forte de ses collaborateurs reconnus et expérimentés, cette structure participe activement aux enquêtes policières et judiciaires, aux développement de nouvelles approches analytiques tout en cherchant à optimiser constamment les marqueurs de toxicité et le devenir des xénobiotiques dans l'organisme.

Des experts de haut niveau

Le Docteur Pascal Kintz, consultant, pharmacien-biologiste, toxicologue au laboratoire ChemTox, expert judiciaire et Président de l'association internationale des toxicologues judiciaires (TIAFT) ancien Président de la Société Française de Toxicologie Analytique (SFTA), est reconnu comme l'un des meilleurs spécialistes mondiaux des analyses toxicologiques. Il a d'ailleurs participé en 2001 à l'analyse des cheveux de Napoléon 1er afin de déterminer si celui-ci avait été empoisonné sur l'île de Sainte Hélène. A travers ses analyses, le Dr. Kintz a apporté les preuves d'une intoxication chronique à l'arsenic de l'ancien empereur français. Des travaux plus récents, réalisés à ChemTox par ICP/MS et spéciation de l'arsenic ont confirmé ces résultats.

Ancien universitaire et Directeur-adjoint de l'Institut de Médecine légale (IML) de Strasbourg, Pascal Kintz a partagé avec Vincent Cirimele, docteur en toxicologie formé pendant 10 ans à l'IML, l'envie de travailler ensemble et de créer un laboratoire qui répondrait à une demande de prise en charge globale des analyses toxicologiques.

"La disponibilité des médicaments, des dopants et des stupéfiants sur le marché noir, mais aussi sur Internet fait qu'une recherche de toxiques se doit d'être exhaustive. Il faut donc un parc analytique complet ", explique le Dr. Kintz.

M. Cirimele et M. Kintz ont convaincu Christian Baroero, ingénieur et exdirecteur de plusieurs sites de Peugeot, et Pierre Muller, Docteur en Chimie, fondateur des laboratoires LEM (environnement) et IFRA (agro-alimentaire) du bien fondé de leur stratégie analytique et ensemble, ils créent le laboratoire ChemTox en octobre 2003, avec l'objectif d'être le partenaire unique pour toutes les prestations analytiques en toxicologie, tout en proposant un service de conseils de d'interprétation.
Ils bénéficient d'aides de l'ANVAR et de la Région d'Alsace.
Marion Villain, une ancienne collaboratrice de l'IML, spécialisée dans l'analyse des cheveux, vient alors renforcer l'équipe qui comptait déjà Morgane Ginet, chargée de l'analyse des métaux et métalloïdes.

La toxicologie sous toutes ses formes

Le Laboratoire ChemTox propose un pack complet d'analyses toxicologiques dans les domaines suivants :
- Toxicologie judiciaire (recherche des causes de la mort, soumission chimique, conduite automobile sous influence de stupéfiants, analyse de poudres… (cf. encadré)
- Industries pharmaceutiques
- Expositions environnementales (dioxines, furanes)
- Travaux de recherches (pharmacocinétique,"drug metabolism")
- Outils de diagnostics (kits ELISA, kits salivaires)
- Dopage
- Analyse de produits saisis (stupéfiants, agents dopants, médicaments contrefaits…),
- Conduite addictive en entreprise (recherche pharmaco-toxicologie).

Par ailleurs, un service de développement de procédures analytiques à la carte existe pour l'industrie.

La spécialité du laboratoire est l'analyse des cheveux qui permet par exemple de dépister des toxicomanies, les conduites dopantes, la soumission chimique... En effet, le cheveu possède la propriété unique d'être le marqueur des expositions répétées ou chroniques, permettant ainsi d'établir le profil de consommation à long terme et son évolution. Dans la pratique, cette analyse va de concert avec l'analyse sanguine ou urinaire. Ces dernières permettant de caractériser un usage ponctuel. Les cheveux sont généralement prélevés en vertex postérieur (une mèche de 80 cheveux d'un diamètre de crayon à papier). Les mèches sont prélevées le plus près de la peau, coupées au ciseau sans arracher et fixées par une cordelette 1cm au-dessus du niveau de la racine. La conservation s'effectue en tube sec ou dans une enveloppe à température ambiante.

Un laboratoire flambant neuf

La plupart des analyses effectuées par ChemTox sont commandées par les tribunaux français, quelle que soit la région, mais aussi par le FBI, Scotland Yard ou d'autres laboratoires étrangers. A ce jour, 20 % du chiffre d'affaires est réalisé à l'étranger.
Ce succès repose sur la compétence
reconnue des collaborateurs du laboratoire qui participent à de nombreuses publications au niveau international. L'équipe, dirigée par un Président, Christian Baroero, se compose de 9 personnes salariées dont 3 ingénieurs, 1 docteur de l'université, 2 BTS, 2 personnes administratives, 1 responsable marketing avec un profil d'ingénieur.
Un service d'astreinte WE et jours fériés et de résultats en urgence permet au laboratoire d'être réactif à tout moment, tout en ayant un système LIMS de suivi des échantillons.

Le laboratoire ChemTox a poursuivi son évolution avec la livraison début 2005 d'un laboratoire neuf, dessiné par l'équipe en fonction de ses besoins et de ses expériences. Il se situe au cœur du Parc d'innovation d'Illkirch, dans la banlieue sud de Strasbourg. D'une surface de 970 m2, il dispose d'une gamme complète d'analyses (médicaments, stupéfiants, produits agricoles, gaz, substances volatiles, métaux…), de salles de prélèvements (urines, cheveux), et de deux chambres de conservation des échantillons à 4°C et à - 20°C.

Le laboratoire dispose des équipements standards de chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC/MS), des systèmes d'introduction par espace de tête (HS/GC/MS), de la chromatographie en phase liquide couplée à un détecteur à barrette de diodes, de la spectrométrie de masse en tandem (LC/MS/MS et GC/MS/MS) et un ICP/MS. Un laboratoire équipé pour l'analyse des matières premières (produits de saisis) avec ventilation et des analyseurs séparés pour éviter les contaminations viennent compléter le dispositif.

Le laboratoire ChemTox souhaite avant tout rester un laboratoire à taille humaine. Il va continuer à développer ses axes de recherche concernant les nouveaux marqueurs de toxicité, l'identification de métabolites, la pharmaco-cinétique de stupéfiants et de molécules psycho-actives, ainsi que l'identification de principes actifs de végétaux. Enfin, le laboratoire compte développer la caractérisation des stupéfiants dans la salive… Un vaste programme qui va galvaniser la recherche toxicologique et faire trembler les conducteurs automobiles sous influence de stupéfiants et les criminels potentiels !

Dans les expertises judiciaires…

Les prélèvements sont effectués dans le cadre d'une réquisition (Procureur de la République ou Officier de Police Judiciaire) ou sur ordonnance de commission d'expert (Juge d'Instruction). La pratique de l'expertise médico-légale a permis de distinguer 2 types de prélèvements à visée toxicologique postmortem: des prélèvements obligatoires et des prélèvements facultatifs (si certains prélèvements obligatoires sont manquants ou bien pour un intérêt scientifique).

Les 7 prélèvements obligatoires :
- sang cardiaque,
- sang périphérique,
- urines,
- humeur vitrée,
- cheveux,
- contenu gastrique,
- poumon.
En cas de levée de corps, seuls les 5 premiers prélèvements sont disponibles.

Les prélèvements alternatifs sont la bile, les viscères, les écouvillons nasopharyngés et les liquides de putréfaction.

Chez le vivant, le sang, les urines et les cheveux apparaissent comme des échantillons obligatoires.

Les prélèvements peuvent concerner la recherche des causes d'une mort, l'identification de produits suspects ou inconnus, la recherche de xénobiotiques dans les cheveux, la soumission chimique, la conduite automobile sous influence, la restitution du permis de conduire…

 

M. HASLÉ

 

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