Mai 2007 - n°121
UROsphere cible les pathologies génito-urinaires
Spécialisée sur le marché de niche des pathologies
de l’appareil urinaire, cette jeune société toulousaine
développe ses propres molécules et propose des services (études
pré-cliniques) à ses clients internationaux.
Des millions de français seraient concernés par les pathologies
génito-urinaires et rénales (incontinences urinaires, hypertrophie
bénigne de la prostate, dysfonctionnements sexuels, néphropathies…).
Souvent délaissées par le passé par l’industrie
pharmaceutique et parce qu’un « tabou social » entoure ces
problématiques, ces pathologies bénéficient maintenant
d’un intérêt renouvelé du fait de la population
vieillissante et des besoins des gens malades. La société UROsphere,
issue d’un essaimage « à froid » de Sanofi-Aventis,
s’est positionnée sur ce marché de niche depuis sa fondation.
Une JEI dynamique
Fondé en 2004 par Philippe Lluel et Stefano Palea qui ont remporté
le concours 2004 du Ministère de la Recherche pour l’aide à
la création d’entreprises innovantes, UROsphere était
incubé par l’incubateur Midi-Pyrénées. L’entreprise
est maintenant hébergée au sein de la Faculté des Sciences
Pharmaceutiques de Toulouse. Depuis 2005, la jeune société a
obtenu le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI).
Aujourd’hui, elle a deux activités principales :
- une activité de services autour du développement pré-clinique
des molécules, mettant à disposition des modèles physiopathologiques
in vivo innovants et des modèles pharmacologiques expérimentaux
in vitro sur une grande variété de tissus animaux et humains.
- une activité de R&D dans le domaine des pathologies génito-urinaires
sur son propre portefeuille de 3 molécules acquises auprès d’une
« Big pharma » et destinées initialement à des indications
non urologiques. Elles sont repositionnées depuis sur les domaines
d’expertise de l’entreprise. L’une d’elles pourrait
prochainement entrer en phase IIa.
Un savoir-faire à l’international
L’entreprise dispose de sa propre plate-forme expérimentale qu’elle
propose aux industriels du secteur pour tester l’efficacité de
leurs candidats médicaments. Une activité qui permet à
la jeune société de s’ouvrir à l’international,
notamment depuis la récente signature de premiers contrats au Canada
et aux Etats-Unis. Elle travaille déjà avec l’Italie,
l’Espagne, l’Allemagne et l’Angleterre. La société
dispose d’autre part d’un réseau d’experts et de
partenaires scientifiques.
Afin de mieux faire connaître son savoir-faire à l’international,
UROsphere participe à de nombreux congrès (Nouvelle-Zélande
en 2006, Berlin et Los Angeles en 2007) et vient de créer son site
internet en anglais. Dès 2006, 70 % du chiffre d’affaires est
réalisé hors de France. Par ailleurs, l’entreprise toulousaine
a développé des partenariats avec l’INSERM, l’université
et des hôpitaux français.
La société UROsphere dispose de laboratoires d’environ
400 m2. Les laboratoires sont équipés, entre autres, de systèmes
d’études pour organes isolés de dernière technologie.
A ce jour, l’équipe est composée de 12 salariés
dont 70 % de Docteurs : pharmacologues, physiologistes, biologistes. Les scientifiques
sont diplômés pour l’expérimentation animale et
les laboratoires suivent les directives européennes et internationales.
L’entreprise se procure et utilise les tissus humains de façon
éthique.
L’avenir sourit à cette jeune société qui après
un chiffre d’affaires de 600 000 euros en 2006, prévoit d’atteindre
le million d’euros en 2007. Dans son ambition de devenir une entreprise
biopharmaceutique, UROsphere pourrait envisager une levée de fonds
significative qui lui permettrait de se développer plus rapidement…
M. HASLÉ