Juin 2007 - n°122
Lancement des travaux du futur BioPARK d’Archamps
La pose de la première pierre du BioPARK sur la Technopole
d’Archamps (Haute-Savoie) vient de concrétiser l’un des
premiers projets portés par la nouvelle Fondation Franco-Suisse pour
la recherche et la Technologie. A partir de cette technopole, la Haute-Savoie
va prendre sa place dans le développement des sciences du vivant et
des biotechnologies, reconnues comme un créneau majeur d’innovation
et d’activités du futur.
« La raison d’être du BioPARK est de développer un
pôle d’excellence international axé sur le vieillissement,
enjeu majeur de santé en ce début du 21ème siècle
», souligne M. UNGER, Président du Conseil d’Etat de la
République et Canton de Genève. « Il indique la voie à
suivre pour aboutir à une vraie Région franco-genevoise ».
Le 24 novembre 2006, lors de la cérémonie de la pose de la première
pierre du BioPARK, de nombreuses personnalités venues de France et
de Suisse, dont Jean-Pierre Lacroix, Préfet de Région et Jean-Jacques
Queyranne, Président du Conseil Régional Rhône-Alpes,
ont écouté ces propos avec attention.
Dédié au vieillissement, à
la longévité et au Bien-être…
Le vieillissement de la population est un enjeu majeur de santé, mais
aussi sociétal et économique. Chaque année, la durée
de vie modale augmente de 3 mois et les démographes estiment que d’ici
2050, l’espérance de vie à la naissance serait de 100
ans dans certaines sociétés. Par ailleurs, les médecins
constatent néanmoins une augmentation des cas de personnes très
fragiles et de ce fait dépendantes, ainsi que la prévalence
de maladies neurodégénératives telles que celles d’Alzheimer,
de Parkinson ou de la sclérose en plaques.
Appuyé dès le départ par le Professeur Etienne-Emile
Beaulieu, alors Président de l’Académie des Sciences,
le projet BioPARK a souhaité fédérer dans une logique
transfrontalière les recherches des français et des suisses
sur ces sujets.
Une étude de faisabilité, financée dans le cadre du programme
européen INTERREG IIIA, a confirmé le potentiel du Site d’Archamps
comme lieu d’accueil d’une plate-forme technologique transfrontalière
et régionale associant laboratoires de recherche, équipements
de pointe (imagerie et laboratoire de confinement A3) et une animalerie spécialisée
dans des modèles du vieillissement. Le Conseil Général
et les collectivités territoriales du Genevois français financent
le réaménagement du bâtiment le Forum, immeuble précédemment
dédié à l’accueil de jeunes entreprises innovantes.
Les travaux de réaménagement et la valeur intrinsèque
de l’immeuble devraient avoisiner les 4 millions d’euros HT.
A partir de fin 2007, la Technopole sera donc dotée de 1 800 m2
de laboratoires de recherche biomédicale. La plate-forme du BioPARK
favorisera l’accueil d’entreprises innovantes, typiquement à
vocation franco-suisse, contribuant ainsi au développement économique
de la région frontalière en tant que passerelle entre la région
Rhône-Alpes et celle de la Suisse Romande. A titre d’exemple,
on peut citer les entreprises suisses Addex Pharmaceuticals SA et la start-up
Funzyme, qui se sont installées en France.
Les premières actions de recherche du BioPARK, encadrées par
un Groupement d’Intérêt Scientifique transfrontalier (voir
ci-dessous), sont déjà lancées en étroite collaboration
avec le Centre interuniversitaire Pharmapeptides (l’Ecole de Pharmacie
de Genève et Lausanne, l’université Claude Bernard de
Lyon), déjà implanté à Archamps depuis 12 ans.
Les recherches concernent la Maladie d’Alzheimer, la Maladie de Parkinson,
la Sclérose en Plaques et mettent en avant des domaines tels que l’immunologie,
les neurosciences et la virologie.
La structure qui gérera le personnel technique ainsi que les services
de la plate-forme technologique est en cours de montage avec le concours de
la Fondation Rhône-Alpes Futur, responsable des 7 plates-formes régionales
de Rhône-Alpes Génopole. Cette fondation lyonnaise veillera également
à l’intégration d’Archamps dans les principaux réseaux
régionaux tels que le Génopole et le nouveau Biocluster Transalpin
créé par Bioalps (Suisse romande), Adebag (Grenoble/Rhône-alpes)
et BioIndustry Park (Turin/Piémont).
Un site stratégique Euro-Suisse
Première technopôle Euro-Suisse, le Site d’Archamps est
un point de rencontre au quotidien entre l’Arc lémanique, le
Grand Lyon et le Sillon Alpin. Lors de l’annonce de la création
du site 15 ans auparavant, le Dr Charles Mérieux soulignait déjà
la vocation de cette région frontalière à être
une place idéale pour les biotechnologies entre Lyon, centre de virologie
industrielle, et Genève, siège de l’OMS.
Aujourd’hui, le site d’Archamps s’étend sur 70 hectares
et comprend 130 000 m2 de construction. Il regroupe 185 entreprises
(56 % françaises, 44 % étrangères), 1 700 emplois et
concentre de nombreux biologistes, généticiens, cliniciens,
chercheurs dans les Sciences du Vivant. Par ailleurs, le Site concentre à
la fois des activités tertiaires (sièges administratifs, recherche
et enseignement supérieur…) et des activités industrielles
(électronique, micro-électronique, biotechnologies).
En juillet 2006, un Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS)
transfrontalier baptisé « Institut de Recherche sur le Vieillissement,
la Longévité et le Bien-être » s’est ainsi
constitué, réunissant côté français l’INSERM
et le CNRS et, côté suisse, l’Université et les
Hôpitaux Universitaires de Genève.
La deuxième phase a eu lieu en septembre 2006 avec la création
de la nouvelle Fondation franco-suisse pour la recherche et la technologie
à Genève. Baptisée « BioVie », elle associe
trois régions françaises (Alsace, Franche-Comté et Rhône-Alpes),
six cantons suisses (Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Valais
et Vaud), ainsi que l’université de Bâle. Sa présidence
alternera entre la France et la Suisse. Durant les deux premières années,
c’est la Région Rhône-Alpes qui assure cette charge. La
Fondation a pour objectif d’orienter les efforts de recherche et de
développement sur des thématiques d’intérêt
commun. Neuf thématiques principales ont été identifiées
: les biotechnologies et les technologies médicales, la chimie et les
sciences des matériaux, les nanotechnologies, les microtechniques et
la microélectronique, les technologies de l’information.
Toutes ces structures contribuent à l’essor de cette nouvelle
« agglomération transfrontalière franco-valdo-genevoise
de 700 000 habitants. La Porte Sud de Genève et le Site d’Archamps
trouvent leur vocation naturelle de point de rencontre entre les chercheurs
du pôle lémanique Genève/Lausanne et des grands pôles
Rhône-Alpes de Lyon/Grenoble », a expliqué Bernard
Gaud, Président de la Communauté de Communes du Genevois lors
de la cérémonie du 24 novembre dernier. Un point de rencontre
où figurera en bonne place le tout nouveau BioPARK…
M. HASLÉ