Juin 2007 - n°122
H-PHAR Pharmaceuticals : une nouvelle voie vers un anti-VIH
Voici une TPE belge dynamique, basée à Gosselies, qui
œuvre à développer un anti-HIV révolutionnaire.
Un nouvel espoir pour de nombreux malades atteints du Sida…
A l’origine de la société, la rencontre de deux chercheurs
chevronnés… Michel Vandevelde et Hélène Margery
ont découvert en 1989 l’ADA (Azodicarbonamide), faisant partie
des nouvelles catégories de médicaments luttant contre les virus
résistants. Depuis, ils travaillent sur un anti-VIH révolutionnaire…
Une entreprise soutenue
Les deux chercheurs ont d’abord créé une société,
Hubriphar SA, déposé leur brevet sur l’ADA et cherché
des partenaires financiers, dont des sociétés de capital risque.
Dans l’une d’elles, travaille Patrick Mahy qui a une double formation
scientifique et de développement produit. Pour continuer les recherches
sur l’ADA, une levée de fonds complémentaire est nécessaire.
La société Hubriphar devient alors partenaire avec Florinvest,
le Pôle Investissement du groupe Floridienne. Pendant plusieurs années,
l’entreprise accumule assez d’évidences in vitro pour continuer
le développement clinique de l’ADA dans l’optique d’en
faire un médicament.
La création de la société H-phar intervient en août
2002 et Patrick Mahy rejoint l’équipe en tant que Directeur R&D.
L’actionariat de cette nouvelle structure est constitué d’Hubriphar
SA (74 %), de l’Université Libre de Bruxelles (15 %), de Florinvest
(10 %) et de Previsan (1 %). D’autres partenaires financiers les rejoignent
ensuite :
- La société régionale d’investissement de Wallonie
- La société d’investissement Sambrinvest, fonds régional
lié au fonds Feder (européen)
En janvier 2004, l’entreprise a rassemblé plus de 4,5 millions
d’euros. Son activité démarre en février de cette
même année.
Un anti-VIH en phase clinique
L’activité principale d’H-Phar est de continuer à
développer l’ADA qui change d’appellation pour «
HPH116 ». L’anti-HIV, contrairement aux médicaments actuels
axés sur la cellule infectée, cible plutôt le virus du
Sida avant qu’il n’infecte la cellule. Il s’agit de s’attaquer
à la protéine indispensable à la survie du virus. L’
HPH116 va modifier la protéine en chassant les atomes de zinc s’y
trouvant et en paralysant le virus, qui meurt par la suite.
Des études de phase clinique I (ICH/GCP) démarrent en 2004-2005.L’une
d’elles est actuellement en fin d’ étude. Cette dernière
phase I porte sur l’interaction de la molécule avec l’alimentation.
Les démarches avec les autorités sanitaires sont en cours. H-PHAR
devrait soumettre sous peu son plan de développement à la FDA
dans le cadre d’une demande d’IND ce qui devrait lui permettre
de mener son premier essai aux Etats-Unis.
Courant juin-juillet 2007, une étude clinique devrait démarrer
en Espagne, auprès de patients VIH positifs. Il s’agit de tester
la tolérance et l’efficacité de l’HPH116 sur ces
patients. Les résultats sont prévus en septembre-octobre 2007.
D’ici-là, les levées de fonds depuis le début de
l’aventure auront atteint les 8 millions d’euros. Si les résultats
s’avèrent positifs, H-Phar prévoit une levée de
fonds de 10 millions d’euros pour continuer le développement
de son produit phare. En 2008, une étude clinique d’envergure
internationale (incluant plusieurs pays européens mais aussi les US,
l’Inde, la Thailande, l’Argentine….) est prévue :
environ 500 patients seront concernés. Ensuite, l’entreprise
devrait demander une autorisation de mise sur le marché en 2010-11.
H-Phar se caractérise en tant que société de Recherche
et de Développement. Depuis juin 2006, la « Compagnie du Bois
Sauvage », cotée en bourse, est entrée dans le capital,
ce qui prouve l’intérêt croissant des investisseurs pour
la société depuis sa création. Basée à
Gosselies, dans le Hainault, non loin de l’aéroport de Charleroi,
H-Phar dispose de 100 m2 de locaux. En plus des deux fondateurs historiques
et de M. Mahy, une assistante de direction est venue les rejoindre. En parallèle,
un conseil de gestion (réunions mensuelles), un conseil d’administration
et un conseil scientifique, constitué de personnalités scientifiques
internationales de renom, viennent compléter le dispositif d’H-Phar.
Par ailleurs, 45 sous-traitants participent activement aux recherches et à
la bonne marche de l’entreprise.
L’entreprise belge a également passé des partenariats
avec des laboratoires universitaires et privés ainsi qu’avec
d’autres sociétés industrielles pour sa recherche.
L’obtention de l’AMM pour le HPH116 est une priorité pour
H-Phar. La licence d’exploitation lui permettrait de vendre son produit
dans le monde entier et de générer des royalties afin de les
investir dans des projets en attente (anti-allergie, anti-inflammatoire…).
D’ici la fin 2007, l’entreprise devrait recruter deux autres personnes
avec un profil « Etudes cliniques ». Par la suite, selon l’évolution
de son produit phare, H-Phar a pour ambition de s’agrandir… Une
entreprise et un anti-VIH à suivre…
M. HASLÉ