Octobre 2007 - n°125

GENZYME renforce ses forces lyonnaises

Leader mondial de la biotechnologie médicale, le groupe américain Genzyme a pris une ampleur indéniable dans plus de 90 pays à travers le monde. Son approche personnalisée de la santé, combinée à un devoir d’innovation, lui permet d’aider des malades atteints de maladies génétiques rares. Son savoir-faire exclusif concerne une large gamme de pathologies avec différentes approches thérapeutiques. Genzyme vient de confirmer la construction de sa nouvelle unité de bioproduction, qui devrait rassembler à terme toutes ses troupes basées dans la région lyonnaise.

Genzyme renforce son implantation en France. Le groupe américain a annoncé en juin 2007 la construction de sa nouvelle unité de bioproduction à Lyon. D’une superficie de 13 000 m2, dans le parc d’affaires Lyon TechSud (Quartier Gerland 7e arrondissement), son coût devrait s’élever à 105 millions d’euros et permettra à terme de doubler les capacités de production. Spécialisé dans la production d’anticorps polyclonaux en greffe d’organe ou de moelle osseuse, ce site répondra à la demande croissante d’un des produits phare de Genzyme : le Thymoglobuline® (immunoglobuline de lapin anti-thymocytes humains) mis sur le marché en 1985 et commercialisé depuis dans plus de 50 pays.

Un groupe américain, pionnier dans la biotechnologie

Le groupe américain Genzyme est né en 1981 à Cambridge (Massachusetts) du pari pris par ses fondateurs d’apporter des solutions aux patients atteints de maladies graves, pour lesquelles aucun traitement n’existait. Une approche sur mesure de la santé qui en fait aujourd’hui une société de biotechnologie de pointe reconnue dans le monde entier.

Entreprise pionnière en biotechnologie, elle emploie plus de 9 000 personnes dans le monde et a enregistré un chiffre d’affaires 2006 de 3,2 milliards de dollars.
Si son axe fondateur est l’aide aux patients atteints de maladies génétiques rares, Genzyme poursuit son développement dans d’autres domaines thérapeutiques dans les maladies rénales, le cancer, la transplantation, la maladie arthrosique, la chirurgie, les tests diagnostiques et génétiques.

L’investissement de Genzyme dans des programmes internes de recherche représente plus de 650 millions de dollars en 2006, soit près de 20 % de son chiffre d’affaires. L’entreprise a lancé au cours des vingt dernières années plusieurs traitements révolutionnaires dans divers domaines de la médecine et procède actuellement à plus de 80 essais cliniques, dont 30 % en Europe. Tout en favorisant toute collaboration extérieure, Genzyme a construit un large réseau de plates-formes technologiques servant à la découverte de médicaments. L’entreprise développe également des produits diagnostiques et des tests génétiques. Si les principaux centres de recherche se situent aux USA, Genzyme a ouvert en septembre 2005 son premier site de recherche à Cambridge (Royaume-Uni) afin d’identifier de nouvelles voies de thérapies en oncologie, ainsi que dans les maladies rénales, inflammatoires et du système immunitaire. Environ 25 personnes y travaillent actuellement et l’effectif devrait passer à 150 personnes dans les 5 ans. Des partenariats avec des laboratoires universitaires et des centres de biotechnologie européens sont en cours.

Voici les différents domaines abordés par la R&D de Genzyme au niveau mondial :

- Oncologie
- Les maladies génétiques
- Les maladies cardiovasculaires
- Les infections nosocomiales sévères
- Les maladies rénales
- Les maladies immunitaires…
- Thérapies cellulaires et géniques

En Europe, l’implantation de la société américaine s’est faite dès ses origines et elle fournit depuis ses produits par le biais de ses filiales qui emploient plus de 2 300 personnes. Le siège européen se trouve à Naarden, près d’Amsterdam (Pays-Bas). L’entreprise possède également 7 sites de fabrication en Europe, dont celui de Lyon.

Genzyme en France

En France, le groupe américain s’est implanté depuis 1994 et a toujours privilégié les partenariats et les investissements en faveur de l’innovation pour améliorer la vie des patients. La filiale française compte aujourd’hui 380 collaborateurs répartis à Saint-Germain en Laye (78), son siège social et en régions, notamment à Lyon. Depuis janvier 2002, Frédéric Turner est le Directeur Général de Genzyme France et Afrique du Nord, mais aussi le Président de Genzyme Polyclonals, la filiale de Lyon, et le Directeur Général de Myosix.

L’activité de production lyonnaise de l’entreprise américaine s’appelle « Genzyme Polyclonals » et emploie plus de 160 salariés.

Avec son site de production à Marcy-l’Etoile et son siège social à Champagne-au-Mont-d’Or, cette filiale s’est spécialisée dans la production d’anticorps polyclonaux utilisés comme immunosuppresseurs sélectifs des lymphocytes T en greffe d’organe ou de moelle osseuse. Ces traitements majeurs permettent de prévenir ou de traiter les rejets aigus en transplantation d’organes, mais aussi de traiter les réactions du greffon. Ces médicaments s’appliquent également à l’aplasie médullaire, une maladie rare qui, si elle n’est pas traitée, est fatale dans la plupart des cas.

En France, l’entreprise américaine dispose d’un large portefeuille de produits dans les domaines suivants :

- Les maladies lysosomales, qui représentent un ensemble de près de 50 maladies liées à un déficit enzymatique dont les manifestations sont très diverses. Ces pathologies peuvent toucher différents organes : os, cœur, poumon, foie, rate, cerveau… L’enzymothérapie de substitution pour les maladies de surcharge lysosomale permet de pallier le déficit de l’enzyme endogène. Quelques exemples : Cerezyme® (Maladie de Gaucher), Fabrazyme® (maladie de Fabry), Aldurazyme® (MPS-1) et Myozyme® (Maladie de Pompe).

- Le cancer de la Thyroïde avec le Thyrogen®, hormone recombinante développée par Genzyme, permettant d’augmenter le taux de TSH tout en maintenant le traitement d’hormones thyroïdiennes et d’éviter les symptômes et effets secondaires liés à l’hypothyroïdie.

- Les maladies rénales avec le Renagel® pour le contrôle de l’hyperphosphorémie (patients insuffisants rénaux dialysés).

- La maladie arthrosique avec notamment le Synvisc®, fluide élastovisqueux composé d’hyaluronane de haut poids moléculaire. Il permet de suppléer le liquide synovial déficient.

- La transplantation, avec le Thymoglobuline® et le Celsior® (solution de rinçage et de conservation pour les organes prélevés).

- La biochirurgie générale avec le Glucamesh® (prothèse de renfort de paroi), Seprafilm® (barrière anti-adhérence) et le Sepramesh® IP (paroi de renfort pour cure d’éventration). Genzyme a dans ce domaine une expertise de 10 ans.

Avec la société française Myosix, dont il est à la fois le partenaire et un des actionnaires, Genzyme entretient un partenariat de recherche étroit. En effet, Myosix possède non seulement sa propre unité de bioproduction de cellules, hébergée dans le laboratoire de thérapie cellulaire de l’hôpital Saint-Louis, mais aussi toute l’infrastructure nécessaire pour la production, le stockage et la distribution de cellules à des fins d’utilisation clinique. Cette société mène des activités de R&D visant à optimiser les procédés de culture des cellules et à développer de nouveaux axes thérapeutiques (dystrophies musculaires, incontinence urinaire, athérosclérose…) grâce aux myoblastes.

Le futur site de bioproduction de Lyon, que nous évoquions en début d’article, regroupera à terme les infrastructures déjà existantes en région lyonnaise à Champagne-au-Mont-d’or (siège administratif) et à Marcy-l’Etoile (site de production de 3 500 m2). Les effectifs actuels de 160 salariés seront renforcés par la création d’une cinquantaine de postes. La construction devrait commencer d’ici la fin 2007 et la production en 2011, sous réserve des homologations des autorités prévues en 2010.

Le nouveau site s’élèvera sur un domaine de 3,6 hectares, ce qui lui offrira la possibilité de s’étendre dans l’avenir, si nécessaire. « La confirmation du projet lyonnais témoigne du professionnalisme et de la détermination des équipes Genzyme à Lyon, ainsi que de la qualité des nombreux sous-traitants qui contribuent au procédé de production dans la région », explique Pascal Reber, Directeur général de l’entité industrielle de Lyon.

Avec le projet lyonnais, la société américaine franchit une nouvelle étape de diversification internationale, en Europe et dans le monde, dans une structure globale focalisée sur les enjeux de santé actuels et futurs.

M. HASLÉ

 

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