Janvier 2008 - n°128
Une nouvelle récompense pour PALUMED S.A.
Le 22 novembre 2007, la société Palumed a reçu
le 5e Prix Régional Bio&Techs des mains de Martin Malvy, Ancien
Ministre et Président de la Région Midi-Pyrénées,
dans le cadre de la 4e édition de MIDINVEST, les Rencontres du financement
de l’innovation. Un nouveau succès pour Palumed !
Basée sur Prologue-Biotech à Labège près de Toulouse,
Palumed SA a fait du chemin depuis notre dernier article de mars 2003 (Gazette
n° 76). Avec aujourd’hui 14 salariés, la jeune société
s’est spécialisée dans la création de candidats
- médicaments dans trois domaines : les maladies parasitaires (paludisme
et schistosomiase), les infections bactériennes et les maladies neurodégénératives
(maladie d’Alzheimer en particulier).
Lauréate du Prix Régional Bio&Techs 2007
Le prix reçu par la société toulousaine récompense
sa lutte contre les infections nosocomiales, préoccupation majeure
de santé publique. Palumed s’est engagée depuis 4 ans
dans la découverte de nouveaux antibiotiques actifs sur des souches
bactériennes résistantes aux antibiotiques classiques (brevet
Palumed-CNRS). Une famille, celle des vancomyquines, s’est révélée
être particulièrement active in vitro et in vivo sur des souches
résistantes de staphylocoques et de streptocoques et fait l’objet
de recherches intensives, afin de sélectionner un candidat pour un
développement industriel (stade pré-clinique réglementaire)
d’ici le milieu d’année 2008.
Le concours du Prix Bio&Techs Midi-Pyrénées vise à
aider une jeune entreprise innovante régionale de moins de 8 ans, représentative
du potentiel midi-pyrénéen dans les secteurs de la Santé
(médicament, bio-médical…), de l’alimentation, de
la cosmétique, ou de la R&D. La qualité technologique et
scientifique, la faisabilité socio-économique, la qualité
du management, ainsi que l’ampleur de l’impact potentiel pour
la région sont jugées par un jury. Celui-ci est constitué
de personnalités régionales et nationales, choisies pour leur
connaissance du monde de l’entreprise innovante, de son environnement
et de ses enjeux. Organisé par Midi-Pyrénées Expansion,
le concours est doté d’un prix maximum de 60 000 euros, attribué
à l’entreprise lauréate sous la forme d’une subvention
de la Région couvrant 70 % des frais globaux de son projet.
Spécialiste des molécules antipaludiques
Rappelons que la société Palumed a été créée
en décembre 2000 pour valoriser les travaux réalisés
dans l’équipe de Bernard Meunier, au sein du Laboratoire de Chimie
de Coordination (LCC) du CNRS, à Toulouse. Bernard Meunier et 8 autres
actionnaires fondateurs ont créé la société dans
le cadre de la Loi sur la recherche et l’innovation de juillet 1999.
Depuis, l’entreprise a développé des molécules
antipaludiques - sa spécialité -, issues notamment des recherches
du LCC (10 molécules créées, un brevet et une vingtaine
de publications). En quelques années d’activité, Palumed
a produit 120 molécules et déposé deux brevets supplémentaires
en 2003 et 2006. Quant à Bernard Meunier, après avoir présidé
le CNRS d’octobre 2004 à janvier 2006, il a décidé
de s’investir totalement dans la direction de la société
toulousaine depuis février 2006.
Les brevets déposés concernent les Trioxaquines, des molécules
hybrides couplant les motifs actifs de deux molécules (artémisinine
et chloroquine) sur une nouvelle molécule simple. L’objectif
est d’obtenir un médicament curatif efficace sur les souches
résistantes, peu coûteux, pris par voie orale lors des crises
de paludisme.
Par ailleurs, en collaboration avec Sanofi-Aventis, des mesures de pharmacocinétique
(durée de vie dans l’organisme) et de biodisponibilité
(passage de la barrière intestinale) sur des molécules actives
ont permis d’isoler une molécule baptisée PA1103/SAR116242.
Elle est actuellement en développement pré-clinique. Un lot
de molécules produites en conditions industrielles et des études
réglementaires sont en cours, avant les premiers essais chez l’homme
prévus fin 2008 ou début 2009. La mise sur le marché
devrait alors se situer autour de 2013.
Côté Antibiotiques, Palumed développe depuis 2002 de nouvelles
molécules antibactériennes par modification chimique de différentes
classes d’antibiotiques (pénicillines, céphalosporines,
quinolones, glycopeptides…). La stratégie de la société
est de développer en interne une série jusqu’à
la phase II et de co-développer deux autres séries en collaboration
avec un ou plusieurs groupes pharmaceutiques.
Pour les maladies neurodégénératives, Palumed se concentre
sur la maladie d’Alzheimer, qui affecte actuellement plus de 450 000
personnes en France (dont 4,5 % de personnes de plus de 65 ans).De nombreuses
études indiquent que les concentrations de cuivre sont anormalement
élevées dans les plaques amyloïdes dans le cerveau des
personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Ces ions sont à l'origine
d'un stress oxydant entraînant la mort des neurones. Pour réduire
la concentration de cuivre dans le cerveau, il faut envisager une stratégie
impliquant la capture sélective de l'excès d'ions cuivriques.
C'est la "Chélato-thérapie sélective". En collaboration
avec le Laboratoire de Chimie de Coordination du CNRS à Toulouse, PALUMED
a co-déposé deux brevets sur des chélateurs spécifiques
du cuivre (mars 2003 et août 2005). L'objectif est de sélectionner
un candidat chélatant pour en assurer le développement clinique
en collaboration avec un partenaire de l'industrie pharmaceutique.
La jeune société toulousaine estime faire « de la haute
couture chimique », en étant une « sorte de studio de création,
dont la production passe ensuite dans le prêt-à-porter ».
Pour cela, PALUMED S.A. bénéficie des conseils de personnalités
scientifiques de haut niveau dans le domaine de la chimie, de la pharmacologie,
de la parasitologie et de la bactériologie.
L’entreprise sert donc d’intermédiaire entre la recherche
académique et les grands groupes pharmaceutiques, pour innover en recherche
et faire mûrir ses projets jusqu’au stade industriel.
M. HASLÉ