Février 2008 - n°129
Cyclopharma, une nouvelle technologie de cyclotrons(1) au service de la radio-pharmacie
Portrait d’une entreprise innovante accompagnée par SOFIMAC Partners
Les Laboratoires Cyclopharma ont développé, en partenariat
avec Thalés, une nouvelle génération de cyclotrons dont
le 1er exemplaire au monde est utilisé depuis janvier 2007 sur le site
de St-Beauzire (Clermont-Ferrand, 63). Il permet une utilisation industrielle
répondant efficacement aux contraintes et aux attentes de la médecine
nucléaire. Soutenu depuis sa création par la société
d’investissement SOFIMAC Partners, Cyclopharma développe sa présence
en France avant de se tourner vers l’international.
Cyclopharma : Success story du spécialiste de la production industrielle
de radio-traceurs
• Juillet 2000 : création des Laboratoires Cyclopharma.
Le projet d’entreprise : créer des laboratoires entièrement
dédiés à la médecine nucléaire, exploitant
des cyclotrons qui permettent la fabrication de radio-traceurs à courte
durée de vie. Ceux-ci sont utilisés dans le diagnostic et le
suivi thérapeutique de pathologies graves, principalement dans le domaine
de l’oncologie. SOFIMAC Partners apporte son soutien financier à
Cyclopharma à hauteur d’environ 800 K€.
• Décembre 2001 : Le premier site de production
de Cyclopharma obtient le statut « d’établissement pharmaceutique
».
• Janvier 2002 : 1ères ventes du produit phare
le 18 FDG ». Il s’agit d’un traceur analogue du glucose
marqué par le fluor 18.
La spécificité de Cyclopharma est de s’appuyer sur une
nouvelle technique de médecine nucléaire, la TEP (Tomographie
Emission de Positons), dont l’intérêt est la grande sensibilité
de détection. Elle constitue une modalité d'imagerie fonctionnelle
reposant sur l'administration au patient d'un traceur légèrement
radioactif dont on étudie le métabolisme dans l'organisme.
Cette technologie de détection connait aujourd’hui un véritable
essor en France, marqué par l’implantation sur les 5 dernières
années d’un parc d’une soixantaine de caméras destinées
à réaliser des examens de diagnostic « en routine ».
• Février 2007 : démarrage de la production
du cyclotron de St-Beauzire. Cyclopharma s’est appuyé sur son
expérience en tant que gestionnaire de sites de production pour développer
un nouveau concept de cyclotron, répondant à toutes les contraintes
industrielles, en partenariat avec le Groupe Thalés. Le premier cyclotron
de cette nouvelle génération a été installé
à St-Beauzire et est en production depuis février 2007. Une
véritable force pour Cyclopharma qui lui permet de répondre
efficacement aux besoins du marché. Aujourd’hui, Cyclopharma
est l’unique opérateur radiopharmaceutique centré sur
la TEP. Son ambition est d’assurer l’exploitation des cyclotrons
sur site et de contrôler toutes les applications permettant d’optimiser
l’utilisation des équipements.
Chiffres clés
• 2000 : création des laboratoires
• Chiffre d’affaires 2006 : 10 M€
• 50 salariés
• Cyclopharma dispose du 1er cyclotron à vocation
industrielle dans le monde
Les objectifs de Cyclopharma : un maillage du
territoire et un développement de son activité à l’international
« En 2000, l’installation des Laboratoires en Auvergne répondait
à la nécessité d’une localisation centrale et était
également liée à l’existence d’équipes
de recherche, de multiples dispositifs oncologiques, de services nucléaires
et à tout l’environnement scientifique et universitaire clermontois.
Aujourd’hui, notre volonté est très clairement d’opérer
un véritable maillage du territoire. Après nos sites de Nice,
Toulouse, St-Beauzire et Tours, celui de Strasbourg ouvrira ses portes fin
2008. Six autres projets d’ouvertures sont prévus en France d’ici
2009.
Le choix des implantations se fait selon la carte des implantations des cameras
TEP. En raison de la courte durée de vie du radio-traceur utilisé
(le FDG), une proximité entre le cyclotron et le centre d’imagerie
médicale est indispensable d’un point de vue logistique et économique.
Compte tenu de la courte durée de vie du 18FDG, le temps de livraison
maximum ne peut dépasser 3 à 4 heures d’où une
possibilité de rayonner sur des zones très limitées.
En parallèle, notre objectif est de mettre en place une activité
de ventes de sites clés en main et de cyclotrons à l’international.
Notre ambition ? Multiplier notre chiffre d’affaires par 5 d’ici
2010, pour atteindre 50 M€. Nous avons pour cela levé 8 millions
d’euros, en mai dernier, auprès d’un pool d’investisseurs
mené par notre actionnaire historique SOFIMAC Partners qui nous a une
nouvelle fois apporté son soutien ». explique Guillaume
ALBANEL, Directeur Financier des Laboratoires Cyclopharma.
Différents tours de table ont accompagné
les étapes de développement de Cyclopharma :
- A la création en 2000 : 900 K€ apportés par les
dirigeants et Sofimac
- En 2002 et 2004 : 1300 K€, apportés par les dirigeants et le
groupe Sofimac, pour accompagner l’implantation du site de St Beauzire
et la croissance du besoin en fonds de roulement
- Mai 2007 : 8 000 K€, apportés par des investisseurs financiers
dont 2 M€ par le fonds SOFIMAC Croissance (soit un total d’apports
de plus de 3 M€ par le Groupe Sofimac), octroi par un pool bancaire de
prêts à moyen terme à hauteur de 22 M€.
Un potentiel de marché exceptionnel
Des cyclotrons devenus inadaptés à
un usage industriel...
Développés dans les années 70, les cyclotrons étaient,
à l’origine, des centres d’application de recherche, non
adaptés à une utilisation industrielle et quotidienne. En effet,
les cyclotrons nécessitent un réglage permanent exigeant un
protocole long et rigoureux.
Pourtant malgré leur inadaptabilité à un usage plus soutenu,
leur utilisation est devenue industrialisée, « de routine »,
à partir de la fin des années 90 pour faire face à une
demande de plus en plus forte. Mais, du fait de tous les aspects de maintenance
et de réglage, leur durée d’utilisation effective est
minimisée.
... et des besoins de production de plus en
plus importants
Conséquence directe du manque de sites de production et du déficit
de rendement des sites existants, le marché des fournitures de doses
de radio-traceurs est actuellement en situation d’importante pénurie.
Les lourds investissements que nécessite le développement d’un
cyclotron, le fait que seule une poignée de spécialistes maîtrisent
cette technologie, et les multiples autorisations réglementaires liées
au milieu médical et nucléaire que l’installation d’un
cyclotron suppose, sont autant de raisons qui expliquent cette sous-production.
Par ailleurs, entre 1980 et 2000, le nombre de cancers détecté
a augmenté de 63 % (la population a augmenté de 10,5 %), d’où
des besoins de plus en plus importants en termes de détection de la
maladie.
« Nous siégeons au Conseil d’administration des Laboratoires
Cyclopharma et sommes intervenus dès leur création. Nous avons
participé à la montée en puissance de l’activité
et accompagné les différentes étapes du développement.
Le nucléaire et la pharmacie sont des domaines très spécifiques
où les aléas techniques, les enjeux et contraintes réglementaires,
technologiques et environnementaux sont particulièrement importants.
Nous avons conduit la dernière levée de fonds destinée
à accompagner le maillage du territoire français et initier
le développement à l’international. » Pascal
VOULTON, Président du Directoire de SOFIMAC Partners
A propos de SOFIMAC Partners
Rappelons que depuis trente ans, le groupe SOFIMAC (Clermont-Ferrand) est
spécialiste des métiers de l’investissement dans les entreprises
non cotées de la zone Espace Central, progressivement élargie
à Rhône-Alpes et au Centre. SOFIMAC a été l’une
des premières sociétés françaises à exercer
le métier de capital-risque en région. Avec une taille critique
d’encours sous gestion de près de 100 millions d’euros,
la Société de Gestion SOFIMAC PARTNERS gère, au travers
de différents véhicules d’investissement, un portefeuille
d’une centaine de lignes et investit environ 10 M€ par an. Ses
activités s’articulent autour d’un pôle capital-développement/Lbo
dans l’industrie et les services, et d’un pôle technologies
orienté notamment dans les domaines santé/biotechnologies.1
Accélérateur de particules, permettant l’activation dans
le cadre de la fabrication d’isotopes. Il sert dans le cas de Cyclopharma
à fabriquer le 18F, un traceur radioactif à courte durée
de vie.