Octobre 2008 - n°136
DIAGENODE SA : des outils efficaces pour l’épigénétique
Cette société jeune et dynamique, basée à
Liège, est composée d’une équipe de plus de 20
ans d’expérience dans le domaine de la Biologie Moléculaire,
son cœur de métier. La société a développé
deux domaines d’expertise, l’épigénétique
et le diagnostic moléculaire. Son succès se confirme d’année
en année depuis sa création en 2003 puisqu’elle figure
parmi les sociétés les mieux placées dans ses secteurs.
Des domaines clés
En juin 2003, la société Diagenode est créée,
société anonyme au capital d’un million d’euros,
qui se spécialise dans deux activités :
- L’épigénétique
- Le Diagnostic moléculaire
Pour l’épigénétique, (L’épigénétique
est l’étude des changements héréditaires dans la
fonction des gènes, ayant lieu sans altération de la séquence
ADN), la société a eu l’opportunité d’acquérir
des droits concernant une technologie de Sonication en bain. Depuis, l’entreprise
commercialise ses désormais célèbres « Biorupteurs
», utilisés notamment pour fragmenter la Chromantine ou l’ADN
afin de réaliser des tests très répandus dans le domaine
de l’épigénétique. Il s’agit de
- Chromantine immunoprécipitation (ChIP)
- L’immunoprécipitation de l’ADN méthylé
(MeDIP)
- La fragmentation d’ADN en vue de réaliser le séquençage
de génomes (shot-gun)
L’immunoprécipitation est une technique immunlogique permettant
d’enrichir une solution de fragments aléatoires (200-500 pb)
via l’utilisation d’anticorps spécifiques couplés
à des billes de sépharose ou magnétiques.
Il faut savoir qu’il y a environ 30 000 gènes codés dans
le génome humain. La plupart des protéines qui en sont issues
ne sont pas utilisées différentiellement par l’organisme.
La différenciation cellule et tissus humains amène à
une exploitation particulière et programmée des gènes.
Il existe une étape entre la réalité de la cellule et
le plan de l’ADN qui s’appelle la transcription. Il apparaît
de plus en plus que les processus de régulation de l’expression
des gènes soient déterminés par des « règles
ou phénomènes » épigénétiques. Il
y aurait une sorte de « code épigénétique »
reposant sur l’existence de modifications chimiques de la chromatine
et de l’ADN. Ces « marques épigénétiques
» peuvent être notamment étudiées grâce à
ces techniques d’immunoprécipitation.
Diagenode développe également d’autres approches dédiées
à cette étude de « l’épigénome ».
Deux grands objectifs poursuivis par la société : réduire
la quantité de matériel nécessaire aux tests (sur une
cellule) et en augmenter le débit et la reproductibilité de
ceux-ci (automation). Par exemple, Diagenode a lancé cette année
un kit ChIP permettant de réduire par 100 le nombre de cellules nécessaire
pour un ChIP et lance fin 2008 un premier robot avec l’aide d’une
équipe japonaise. Ce robot (appelé « autoIP ») a
été conçu pour automatiser les ChIP et MeDIP sera commercialisé
en Europe auprès de grands centres, puis dans le reste du monde.
En résumé, Diagenode propose donc des équipements, des
kits et des réactifs (anticorps pour l’immunoprécipitation),
voir le site de Diagenode. L’entreprise belge s’implique dans
les programmes européens et fabrique des anticorps pour la communauté
scientifiques selon les critères demandés.
Pour le diagnostic moléculaire, la société utilise les
techniques de biologie moléculaire, qPCR multiplex. Elle propose des
kits de diagnostic « niches » moins développés chez
les « majors » et ses autres concurrents. Diagenode a créé
une division à part entière produisant des kits marqués
CE et certifiés 9001 et ISO 13485. L’accession à ces niveaux
qualité est un point capital dans le secteur IVD (In Vitro Diagnostic)
de plus en plus réglementé par la commission européenne.
La gamme Diagenode a été lancée en 2007. Elle s’adresse
aux laboratoires de bactériologie, de virologie, aux CHU-CHR et aux
laboratoires spécialisés. Pour en connaître la liste complète,
rendez-vous sur le site.
La politique R&D de Diagenode
La politique de recherche de Diagenode repose sur une intégration forte
avec le monde académique. Son équipe, forte d’une solide
expérience scientifique ( 9 PhD ), est au centre de ce réseautage
et réalise une R&D à forte valeur ajoutée en toute
intelligence avec les relais académiques ( 6 projets Européens
et d’autres à venir).
La R&D s’effectue donc en interne, au siège, et une partie
de la recherche s’effectue aussi en collaboration avec un réseau
européen de laboratoires. Diagenode a investi 1 millions d’€
pour la R&D en 2008-2009. Le siège comprend un laboratoire de recherche
en biologie moléculaire et un laboratoire d’immunologie (fabrication,
conception, contrôle qualité), mais aussi tous les instruments
nécessaires à la gestion de pathogènes dans une zone
sécurisée, des équipements PCR, des hottes…
Une organisation efficace
La société Diagenode comprend une trentaine de salariés
répartis sur plusieurs sites :
- Siège de Diagenode SA, situé à Liège dans l’immeuble
GIGA depuis janvier 2006, qui comprend une équipe d’une vingtaine
de personnes, avec un cursus académique. Parmi eux, 9 chercheurs (Docteurs
en sciences) et des commerciaux ayant une double compétence doctorat
scientifique/commerciale. Le siège comprend 500 m2 de bureaux et de
laboratoires
- Diagenode, Inc., la succursale de New Jersey (USA), existe depuis plus de
deux ans et s’occupe de la commercialisation des kits et des machines.
Quatre personnes y travaillent sur 250 m2.Diagenode se singularise des ses
compétiteurs par une politique de soutien important aux événements
scientifiques, des colloques, des conférences pour des chercheurs et
des jeunes doctorants dans le domaine de l’Epigénétique.
Concernant l’épigénétique, Diagenode figure dans
le Top 3 des sociétés mondiales spécialisées dans
ce secteur. Pour le diagnostic moléculaire, elle vise le top 10 des
sociétés qui vendent des produits haut de gamme, afin de devenir
le partenaire de grandes sociétés dans le but de les aider à
développer leurs produits, notamment sous la forme de kits marqués
CE.
Avec une croissance de 60 % l’an dernier, Diagenode est bénéficiaire
et devrait stabiliser sa croissance. Elle compte continuer ses efforts pour
accroître sa visibilité dans le monde (USA, Australie, Chine…)
notamment dans le monde académique, et intégrer les nouvelles
technologies en étant présente dans un maximum initiatives intégrant
privé et académique, sur le modèle des programmes cadres
européens .
L’entreprise belge restera concentrée sur son cœur de métier,
l’épigénétique, le diagnostic moléculaire
« complexe ». Les maîtres mots sont et resterons néanmoins
: professionnalisme et efficacité. A suivre…
M. HASLÉ