Novembre 1995 - n°2

LE DOCTEUR SCHARFMANN - INSERM CJF 93-13 de l'Hôpital Robert Debré RECOMPENSE POUR SES TRAVAUX.

Au cours de son 13ème Congrès, qui s'est déroulé à Nancy fin Août, la Société Fançaise d'Endocrinologie a décerné son Prix Fondamental au Docteur Scharfmann, chargé de Recherche à l'INSERM, pour ses travaux sur les facteurs de croissance et îlots de Langerhans.

Mr Scharfmann travaille au sein d'une équipe en Contrat Jeune Formation INSERM (CJF 93-13). Cette formation, dirigée par le Professeur CZERNICHOW, est intitulée: "Développement du pancréas endocrine et diabète de l'enfant". Elle comprend également les docteurs Lévy-Marchal et Bréant, qui sont respectivement Directeur de Recherche et Chargé de Recherche.

LE CJF 93-13 DEVELOPPE 3 AXES DE RECHERCHE :

- Epidémiologie du diabète de l'enfant : incidence en France et en Europe / prédiction du diabète de l'enfant dans les familles à risque ou dans les populations normales par utilisation des nouveaux marqueurs immunologiques et génétiques / prévention.

- Développement du pancréas endocrine : facteurs de différenciation et de multiplication de la cellule ß / place des facteurs neurotrophiques dans la différenciation / nutrition foetale et développement de la cellule ß.

- Recherche clinique : étude longitudinale de la néphropathie diabétique / état de santé de l'enfant diabétique - éducation.

Dans de nombreux cas, le diabète est dû à la destruction du pancréas endocrine, c'est-à-dire la disparition des cellules qui sécrètent l'insuline (cellule ß). Le passage du stade normal au stade diabétique résulte d'un mécanisme progressif, dont l'origine peut remonter à 10 années et qui aboutit à la destruction des cellules ß.

Le traitement classique actuel, qui consiste à injecter au malade des doses d'insuline, n'est pas sans effets secondaires à long terme. Une autre thérapie, d'ordre théorique, consisterait à greffer au malade des cellules produisant l'insuline. Mais cette opération est très délicate et très compliquée, car les cellules ß différenciées ne se multiplient pas in Vitro. Il faudrait qu'il y ait don de 10 organes pour un seul malade.

Le Docteur Scharfmann a donc orienté ses travaux vers la recherche d'une source alternative de cellules, capables de produire l'insuline. Une de ces hypothèses de travail : il doit exister dans le pancréas des cellules précurseurs, qui vont se différencier en cellules pouvant produire de l'insuline. Ces cellules précurseurs présenteraient l'avantage de se multiplier in Vitro. Par contre, il n'existe pas actuellement de marqueur de ces cellules.

Ayant constaté une similitude entre un modèle cellulaire de cellule neuronale du cerveau et la cellule ß du pancréas, le Docteur Scharfmann a cherché à savoir si les cellules ß expriment des récepteurs membranaires aux facteurs neurotrophiques à un moment de leur développement in Vitro (cultures primaires de cellules ß et lignées cellulaires) et in Vivo (rat et homme).

Effectivement, les cellules ß pancréatiques expriment le récepteur au Nerve Growth Factor (NGF). Le Docteur Scharfmann a montré :

- d'une part in vivo chez le rat, que pendant le développement du pancréas, il existe une population de cellules insuline négatives localisées dans les canalicules pancréatiques, qui sont le site putatif de localisation des cellules précurseurs des cellules ß, et qui expriment aussi le récepteur NGF

- d'autre part in vitro sur des cellules, que le blocage du récepteur NGF inhibe la formation des cellules ß.

L'objectif à long terme de ces travaux est de permettre l'identification chez le diabétique des cellules précurseurs, afin de les multiplier in vitro pour pouvoir ensuite les regreffer au malade après amplification.

Le travail du Docteur Scharfmann bénéficie d'un financement :

 

B BOUILLARD

 

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