Septembre 1996 - n°10
DEUX UNITES INSERM NOUVELLEMENT CRÉÉES SUR MONTPELLIER
L'UNITE 454 "Immunopathologie de l'Asthme", la seule unité INSERM entièrement dédiée à l'asthme
L'unité 454 se compose d'une vingtaine de personnes:
chercheurs, ingénieurs, techniciens, chercheurs étrangers et étudiants.
Son directeur, le Professeur Jean BOUSQUET est responsable du service Allergologie
de l'hôpitai Arnaud de ViIIeneuve . Pharmacien et médecin, il a
toujours gardé une vue sur la recherche fondamentale et clinique en parallèle
de ses nombreuses activités a l'hôpital.
En 1992, sonéquipe de recherche obtient un Contrat Jeune Formation à
l'iNSERM, quatre ans plus tard l'unité 454 est créée la
seule unité entièrement dédiée au diagnostic et
au traitement de l'asthme et de l'allergie. L'asthme affecte 5 à 7% des
français, sa fréquence et sa sévérité augmentent.
Longtemps considéré seulement comme une obstruction bronchique
entraînant une gêne respiratoire réversible, I'équipe
du Pr BOUSQUET a montré que I'asthme s'accompagne d'une inflammation
chronique corrélée à la sévérité de
la pathologie.
L'objectif des chercheurs de l'unité est d'explorer les mécanismes
impliqués dans l'induction et la régulation de l'inflammation
Il est connu actuellement que cette inflammation dépend de la synthèse
par les Iymphocytes T d'immunoglobulines, les IgE. Cette synthèse pathologique
est dépendante de l'interaction des Iymphocyles avec d'autres cellules:
les macrophages et les cellules épithéliales bronchiques. Ces
dernières libèrent des cytokines et des facteurs de croissance
qu' aggravent l'inflammation.
Les chercheurs concentrent leurs travaux sur trois mécanismes contribuant
à cette inflammation:
- étude du rôle des cellules épithéliales bronchiques,
- étude des mécanismes d'intervention des Iymphocyles T,
- étude de l'équilibre entre les protéases et les anti-protéases
qui les empêchent de remplir leur fonction dans les bronches.
L'implantation du laboratoire dans le bâtiment INSERM André Crastes
de Paulet sur le site hospitalier Arnaud de Villeneuve permet une symbiose entre
la clinique et la recherche.
L'UNITE 439 " Pathologie Moléculaire des Récepteurs Nucléaires"- L'étude des récepteurs aux hormones stéroïdes.
L'unité 439 est une restructuration de l'ancienne unité 58. Elle se compose d'une vingtaine de personnes: chercheurs, ingénieurs, techniciens INSERM et CNRS ainsi que de deux médecins hospitaliers. Son Directeur est le Docteur Jean-Claude NICOLAS. Situé rue Navacelles, le laboratoire travaille en étroite collaboration avec l'unité de biochimie endocrinienne du développement et de la reproduction de l'hôpital Lapeyronie.
Un meilleur contrôle
de l'action hormonale ou anti-hormonale.
La réponse de la cellule aux hormones est dépendante de la
quantité et surtout de la qualité de ses récepteurs. Elle
résulte également de l'inter-action du récepteur spécifique
de l'hormone avec d'autres récepteurs ou facteurs cellulaires.
Les chercheurs de l'unité 439 étudient les rôles respectifs
de ces interactions dans le but d'obtenir un meilleur contrôle de l'action
hormonale ou anti-hormonale. La principale application de ces recherches est
de renforcer l'action thérapeutique des traitements hormonaux dans les
cancers du sein, c'est-à-dire retarder le processus qui aboutit à
la résistance aux traitements. Dans ce but les chercheurs analysent sur
des modèles cellulaires, soit des traitements combinatoires qui associent
rétinoides-vitamine D et antihormones, soit de nouvelles molécules
plus cytotoxiques mais dont l'action serait ciblée sur les cellules cancéreuses.
De la clinique à la biochimie structurale
Une deuxième équipe s'intéresse plus spécifiquement aux causes d'insensibilité aux androgènes. L'analyse des différentes mutations du gène du récepteur des androgènes contribue à une meilleure connaissance du fonctionnement de ce récepteur. Un modèle tridimensionnel permet de positionner ces mutations et de parfaire l'étude des relations structure-fonction de ce récepteur. Une application directe concerne le diagnostic précoce d'insensibilités aux androgènes mais l'étude du mécanisme d'action de ce récepteur devrait contribuer à une meilleure connaissance des causes de développement de cancers androgéno-dépendants chez l'homme.
V CROCHET