Octobre 1996 - n°11

Rencontre avec le Pr Antoine PUIGSERVER élu " scientifique de l'année 96 " par le jury du premier palmarès régional (région Marseille Provence) du magazine 'Le Nouvel Economiste'

Antoine PUIGSERVER travaille sur la nutrition depuis plus de 20 ans. Professeur à l'université Aix Marseille III, il est directeur de l'URA CNRS 1820 (associée INRA) " Biochimie et Biologie de la nutrition " et responsable du DEA " Nutrition: aspects moléculaires et œllulaires ".
" .A l'époque où j'ai orienté mes recherches vers la nutrition, ce domaine était peu abordé en dehors de l'hôpital " nous confie A. PUIGSERVER. Quelques années plus tard il met sur pied le DEA de nutrition. Une formation par la recherche aux problèmes posés par la nutrition humaine et animale, tant au niveau des mécanismes des phénomènes étudiés qu'à celui de leurs applications dans les domaines de l'agro-alimentaire et de la santé. Très vite, des scientifiques issus de différents secteurs: médecins, pharmadens, vétérinaires, ingénieurs IAA, universitaires... montrent leur intérêt pour cette formation dispensée conjointement par les universités Aix Marseille II et lll et l'INA Paris Grignon. " La nutrition est un extraordinaire point de rencontre..." confirme A. PUIGSERVER "... nous le vérifons tous les jours dans nos recherches. Nous sommes en quelque sorte à l'interface entre le monde agronomique et le monde médical, nous avons des liens privilégiés avec chacun".

Orientation de la recherche
" Travailler sur la Biochimie et la Biologie de la nutrition consiste à étudier les mécanismes de la digestion des aliments et le métabolisme des éléments issus de cette digestion " nous apprend A. PUIGSERVER.
A l'URA 1820, on peut dégager trois thématiques principales de recherche.

Un groupe travaille sur les enzymes digestives et métaboliques (amylases, protéases lipases...). Les protéases impliquces dans le catabolisme intracellulaire des protéines N- acetylées sont particulièrement étudiées. L'activité et l'expression de ces enzymes sont examinées dans le cadre de l'étude du contrôle du renouvellement et de la dégradation des protéines intracellulaires au cours du vieillissement.

Une autre équipe s'intéresse à la œllule intestinale sous l'angle de l'absorption des éléments de la digestion. L'organisation de œtte cellule est étudiée ainsi que son impact sur la nutrition et la maladie.

Enfin, le dernier grand théme abordé au laboratoire est la régulation nutritionnelle de l'expression des enzymes, c'est-à-dire l'influence de la composition du régime sur le métabolisme des enzymes digestives et métaboliques.

Les techniques utilisées pour mener toutes ces recherches vont de la biochimie (chromatographie, électrophorèse, cinétique enzymatique...) à la biologie cellulaire (production d'Ac monoclonaux...) en passant par la biologie moléculaire (construction de banques d'ADNc, expression de protéines recombinantes...).

Un atout économique pour la région
Les avancées de la recherche permettent d'aller sans cesse plus loin dans la connaissance de la nutrition. L'impact de la nutrition sur la santé de l'homme est maintenant largement reconnu. L'alimentation méditerranéenne est notamment réputée pour la prévention des maladies cardiovasculaires. Aux entreprises agro-alimentaires régionales, le Pr A. PUIGSERVER donne des arguments scienmiques pour la crédibilité des bienfaits des aliments méditerranéens et leur développement au niveau mondial. Les recherches menées au laboratoire ont donc des conséquences directes sur l'économie régionale mais aussi nationale et internationale à travers des contrats avec de gros industriels de l'alimentaire. " C'est certainement cet impact économique de nos recherches qui a retenu l'attention du magazine " Le Nouvel Economiste "nous confie A. PUIGSERVER.
Au delà de cette distinction particulière, la recherche en nutrition a le vent en poupe dans la région et bénéficiera prochainement de deux nouvelles structures.
Un œntre de recherche en nutrition humaine d'ici la fin de l'année...
Ce sera le premier centre de recherche en nutrition humaine à caractère régional, en effet, il regroupera une vingtaine de laboratoires localisés de Nice à Montpellier. " Ce centre sera un groupement d'intérêt scientifique pour coordonner les recherches des laboratoires travaillant dans le domaine de la nutrition quels que soient leurs organismes CNRS, INRA ou INSEHM. De plus, des partenariats sont prévus avec les trois centres déjà existants à Clermont-Ferrand, Nantes et Lyon" , nous explique A. PUIGSERVER.

... et un institut de recherche en nutrition pour 1998
Il se trouvera sur la faculté de St Jérome, la construction du bâtiment devrait démarrer sous peu. Le laboratoire du Pr PUIGSERVER s'installera dans ces nouveaux locaux ainsi que d'autres équipes de la région.
"Ces deux projets vont permettre une meilleure communication, une plus grande synergie entre les différentes équipes de recherche de notre région, qui a un fort potentiel sur le plan scientifique et médical au niveau de la nutrition ", se félicite le Pr PUIGSERVER.

V CROCHET

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