Décembre 1996 - n°13

L'lnstitut de Génétique Moléculaire de Montpellier

L'lnstitut de Génétique Moléculaire de Montpellier (IGMM) unité mixte de recherche CNRS/Université de Montpellier II (Sciences et Techniques du Languedoc) a été crsé en janvier 1993.
La création de cet institut a permis notamment le regroupement de toutes les équipes de l'ancien ne URA 1191 précédemment dispersées en deux laboratoires distincts. <<Mais sur les 18 modules de laboratoire qu'offre /'/.G.M.M., /a moitié seu/ement a été occupée au départ par /es équipes de l'ancienne URA 1191, /e reste était réservé à /'accued de nouveaux groupes", précise Claude BRUNEL, Directeur adjoint de l'IGMM (le Directeur de l'lnstitut est Mr Philippe JEANTEUR). Aujourd'hui, I'IGMM compte 17 équipes de recherche.

Un contexte favorable à une recherche de haut niveau

La création de l'lnstitut a coïncidé avec l'emménagement des premières équipes dans un tout nouveau bâtiment situé sur le campus CNRS, route de Mende. Claude BRUNEL était chargé de suivre les travaux et de faire l'interface entre l'architecte, les corps de métier et les futurs utilisateurs. Un travail énorme mais récompensé par l'agrément et la fonctionnalité des nouveaux locaux. "L'organisation "quasi-idéale" de /'/GMM a été réf/échie de longue date et c'est une be//e réussite technique que beaucoup de gens nous envienb, se flatte Claude BRUNEL.
A la livraison du bâtiment en 1993, 3000 m2 étaient immédiatement "habitables", depuis, le sous-sol de 1000 m2 a aussi été aménagé. Les 150 personnes qui travaillent à l'lnstitut, disposent ainsi d'un espace confortable et particulièrement bien agencé. L'IGMM compte beaucoup de services (salles de culture cellulaire, de bactériologie, animalerie, imagerie numérique et cellulaire, informatique, atelier d'électronique et de mécanique...) et de matériels communs. Le but est de meflre à la disposition des groupes de recherche un maximum d'appareillages sophistiques. Le financement de l'IGMM provient du CNRS, de l'Université et des contrats signés avec des asso ciations et des industries pharmaceutiques et aussi des programmes de recherche européens. L'lnstitut fait aussi parti d'un Institut Fédératif de Recherche INSERM avec le C.R.B.M. et l'Unité 128 situés sur le même campus. Il bénéficie ainsi de financements de l'lNSERM et de la mise à disposition de matériels présents dans ces autres laboratoires.

Les grands thèmes de recherche
Une bonne moitié des équipes travaille sur les oncogènes et le cycle cellulaire. C'est le thème majeur développé à l'IGMM. Les fonctions biologiques de l'ARN sont étudiées par quelques équipes. Dans ce domaine, I'équipe de Claude BRUNEL a récemment publié des résultats de recherche promefleurs sur le fonctionnement de l'ADN Topoisomérase I . Enfin, la thérapie génique est un autre axe de recherche qui sera développé.

Une volonté d'ouverture
A l'IGMM est menée une politique volontaire d'ouverture et de communication. Plusieurs opérations de formation ont été organisées par des équipes de l'lnstitut au cours des trois dernières années, tenues de séminaires ou d'ateliers auprès des scientifiques en france et à l'étranger mais aussi actions d'information auprès du grand public et des enseignants et Iycéens du secondaire. Récemment l'IGMM a aidé à la création et à la mise en route du laboratoire de Biologie Moléculaire à la faculté de médecine de l'université St Joseph à Beyrouth (Liban). L'lnstitut invite aussi de nombreux intervenants des quatre coins du monde. " Nous recevons au moins un conférencier par semaine" précise Claude Brunel. La communication au sein même de l'IGMM est aussi favorisée (réunions intra/inter équipes) et en 1995 tous les chercheurs, ingénieurs, techniciens, thésards et post-doc ont participé à un colloque interne de deux jours en dehors de l'lnstitut. Chaque équipe a présenté son travail sous forme de communications orales et de posters. Cette manifestation a été une belle réussite appréciée de tous et l'IGMM projette de la renouveler tous les 2 ans.

DECOUVERTE D'UNE NOUVELLE FONCTION DE L'ADN TOPOISOMERASE I
L'ADN Topoisomérase I est chargée, avec d'autres molécules, du maintien de la double hélice d'ADN. Des molécules inhibiteurs de cette enzyme sont de puissants anticancereux mais jusqu'à présent, on ne savait pas pourquoi ces agents agissaient plus spécifiquement sur les cellules tumorales, alors que l'ADN existe également dans les cellules normales. C'est en découvrant une deuxième fonction à l'ADN Topoisomérase I qu'une réponse vient d'être apportée par une équipe de l'IGMM. Cette enzyme intervient, en effet, dans les mécanismes de fabrication du message codant pour les protéines de la cellule. Elle agit sur des molécules, appelées SR, qui participent à la maturation des précurseurs des ARN messagers, indispensables à la synthèse de l'ensemble des protéines. Cette deuxième fonction pourrait expliquer l'action des médicaments anticancéreux. Les cellules tumorales ont un niveau d'activité de maturation d'ARN messagers généralement bien supérieur à celui des cellules normales. Dans ces conditions, une molécule capable de bloquer ce processus leur sera plus spécifiquement fatale. De plus, chaque type cellulaire semblant posséder un répertoire de protéines SR qui lui est propre, il devient envisageable de trouver des molécules qui bloqueront sélectivement la machinerie cellulaire de tel ou tel type cel lulaire tumoral.

Trois ans après sa création, I'IGMM est déjà un institut de très haut niveau scientifique, " nous entendons que cette réputation se perpétue '' conclut Claude Brunel,

V.CROCHET

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