Mai 1998 - n°28

Laboratoire MICRAAM : Microbiologie et Agents Antimicrobiens

Ce laboratoire public, situé dans les bâtiments de la Faculté de Pharmacie de Marseille, est un laboratoire de microbiologie spécialisé dans l'étude des agents antimicrobiens.

Le laboratoire MICRAAM est issu d'une structure pharmaceutique qui existait depuis de nombreuses années à la faculté de pharmacie de Marseille. Accrédité par le RNE depuis 1983, il obtient la reconnaissance BPL (Bonnes Pratiques de Laboratoires) en 1991. Toujours accrédité, mais maintenant par le COFRAC, le laboratoire adopte le sigle MICRAAM en 1994, et c'est sous ce nom qu'il est reconnu au plan européen.

Le MICRAAM développe son activité uniquement dans le cadre de la microbiologie appliquée à l'étude des agents antimicrobiens au sens très large (antiseptiques, désinfectants, antibiotiques et conservateurs). La façon de travailler est différente de celle d'une société privée, car l'aspect financier ne revêt pas un caractère primordial dans une structure publique. " En effet, dans la prestation offerte, la partie conseil et orientation est très importante ; l'intérêt scientifique d'une étude prime sur le rôle de prestataire de service " confirme Andrée Crémieux, chef de service de MICRAAM.

Trois niveaux d'essais

Les essais se font à trois niveaux :

- les essais de bactéricide-fongicide-virucide (normes AFNOR et européennes) accrédités par le COFRAC (programme n°6)

- l'évaluation de l'activité antimicrobienne (en inhibition de croissance ou en effet létal) pour les antibactériens et les antifongiques (produits chimiques originaux de synthèse ou molécules et formulations en développement)

- les études in vivo dans le cadre de la loi Huriet (et hors cadre de cette loi).

Outre l'équipement usuel, MICRAAM s'est doté d'outils haut de gamme pour la microbiologie quantitative (dénombrement par Spiral, inoculateur Denley, robot Beckman) et d'un équipement performant d'identification microbienne par chromatographie en phase gazeuse (Hewlett-Packard).

Les partenaires de MICRAAM sont majoritairement français, l'industrie pharmaceutique en tête, suivie de l'industrie chimique et cosmétique. Les dossiers traités, au nombre de dix à douze par an, durent entre deux et cinq mois en moyenne. Mais certains présentent des aspects particuliers et le laboratoire s'y consacre pendant une période plus longue, comme par exemple, un dossier de développement en cours depuis déjà 16 mois et qui a reçu une prolongation d'un an supplémentaire.

Le personnel du MICRAAM relève de l'Université et est composé de deux collaborateurs pharmaciens, d'un ingénieur d'étude, d'un technicien de laboratoire, d'un aide de laboratoire, d'une secrétaire et de chercheurs sous contrats. L'ensemble est supervisé par Andrée Crémieux. Dans le cadre de ses activités de recherche, Andrée Crémieux, Professeur des universités, est responsable de l'EA2197. Sur le plan international, elle siège en tant qu'expert en microbiologie au niveau du CENTC 216.

L'équipe du MICRAAM partage son temps de travail entre recherche fondamentale, recherche et développement, et enseignement.

- la partie recherche fondamentale, dirigée par J.M. Pagès est ciblée sur l'étude des résistances aux antibiotiques et de la structure des parois bactériennes. (CJF-INSERM 9606)

- la partie Recherche et Développement fait l'objet de contrats avec l'industrie.

- l'activité de prestation de service porte sur les normes AFNOR et européennes ayant trait aux Antiseptiques, Désinfectants et Dispositifs Médicaux.

- sur le plan de l'enseignement, outre la formation initiale en microbiologie destinées aux étudiants en Pharmacie, une formation spécifique en assurance qualité est assurée pour les étudiants et en formation continue.

En plus de ces activités, le MICRAAM organise des journées de rencontres comme celles qui ont eu lieu le 25 septembre 97 (journées antiseptiques de la Société Française de Microbiologie) et le 26 septembre 97 (rendez-vous de l'AFNOR à Marseille). Ces deux manifestations ont réuni plus de deux cents personnes.

" Pour élargir son champ d'action, le MICRAAM étudie aujourd'hui la possibilité de développer un secteur plus orienté vers la désinfection des dispositifs médicaux " déclare Andrée Crémieux.

J. SILVY

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