Mars 2000 - n° 46

Les équipes de recherche de l'Institut François Magendie de l'INSERM à Bordeaux -Les neurosciences à l'honneur

Dans la continuité du célèbre neurophysiologiste bordelais François Magendie*, les neurosciences constituent un domaine d'excellence de la recherche biomédicale à Bordeaux où environ 300 personnels permanents répartis dans des équipes INSERM, CNRS et hospitalo-universitaires œuvrent dans le domaine des sciences du cerveau. L'Institut François Magendie de l'INSERM regroupe sur un même site six équipes de recherche en neurosciences fondamentales et cliniques, il a été inauguré le 13 février 1998 au cours d'une cérémonie placée sous le haut patronage de Monsieur Claude Allègre, ministre de l'Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie et en présence de Messieurs Alain Juppé, député-maire de Bordeaux et Président de la communauté urbaine de Bordeaux, Jacques Valade, président du conseil régional d'Aquitaine et Claude Griscelli, directeur général de l'INSERM. "Entre le premier projet écrit soumis à l'INSERM sur le papier et la réalisation effective, il s'est passé plus de dix années puisque les premiers documents datent de 1986 " explique Michel Le Moal, directeur de l'unité INSERM 259 et véritable concepteur et instigateur de l'Institut François Magendie puis porteur du projet. . "Pour voir aboutir un projet aussi ambitieux, il a fallu beaucoup de temps, d'énergie et de conviction pour mobiliser tous les partenaires " poursuit Michel Le Moal. Le coût total de l'investissement s'élevait en effet à 52 MF et l'Institut François Magendie a bénéficié pour sa création du financement de l'Etat et des collectivités territoriales : l'INSERM a apporté 27 MF dont 5 MF provenant du FIAT (Fonds Interministériel pour l'Aménagement du Territoire), la région Aquitaine 15 MF et la communauté urbaine de Bordeaux 10 MF. La décision politique, soutenue par Hubert Curien, alors Ministre de la Recherche, décisive, fut prise lors du fameux Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire (CIAT) du 29 janvier 1992, formalisant ainsi l'implication irréversible de l'Etat. A ce propos M. Le Moal insiste sur l'implication personnelle et décisive du Directeur Général de l'INSERM, Ph. Lazar, et exceptionnelle en ce sens que l'INSERM n'avait pas une tradition de " bâtisseur " et que ses budgets de construction étaient minimes. Les décideurs régionaux ont très vite compris l'importance du projet et l'intérêt de soutenir une discipline bien implantée en Aquitaine. Il faut citer ici les Présidents J. Chaban-Delmas et J. Valade et D. Ducassou alors Président de l'Université de Bordeaux II. Aux fonds structuraux précédemment mentionnés Michel Le Moal rappelle les dotations d'origines diverses qu'il lui fallut alors réunir, au total près de 18 MF, dont dès 1992, 12 MF qui furent inscrits au contrat de plan Etat-Région. Ces sommes devaient permettre les installations scientifiques, l'équipement des laboratoires et des services communs. C'est donc 70 MF qui furent réunis pour mener à bien cette opération structurante qui a permis de conforter sur l'Arc Atlantique une discipline considérée comme prioritaire.

Au cœur de l'IFR en Neurosciences cliniques et expérimentales

Situé sur le campus de l'Université Victor Segalen Bordeaux II, l'Institut François Magendie abrite également l'administration déléguée régionale de l'INSERM et plusieurs services techniques. "L'Institut François Magendie occupe une place essentielle au sein de l'IFR en Neurosciences cliniques et expérimentales -qui associe l'Université Victor Segalen Bordeaux II, le CHU de Bordeaux, le CHS Charles Perrens, le CNRS et l'INSERM- puisqu'il offre des facilités communes pour l'ensemble des laboratoires de l'IFR : bibliothèque de neurosciences, salles de conférences, animalerie centrale et divers services communs y compris dans le domaine de la biochimie courante " explique Robert Dantzer, directeur de l'unité INSERM 394 et actuel coordonnateur de l'Institut.

Une dynamique scientifique en neurosciences

Pour les chercheurs qui travaillent au sein de l'Institut, l'intérêt d'une telle structure est la dynamique scientifique qu'elle apporte grâce à la masse critique de scientifiques œuvrant dans le domaine des neurosciences. Les services techniques communs, les animations scientifiques et la bibliothèque dédiée aux neurosciences facilitent l'organisation des recherches et la diffusion de l'information.

Les unités de recherches

L'Institut François Magendie compte actuellement cinq unités INSERM (dont deux reçoivent également le soutien de l'INRA) et une unité CNRS. " Il reste environ 150 m2 disponibles pour accueillir une équipe supplémentaire " ajoute Robert Dantzer.

Les équipes sont les suivantes :

- U 259 INSERM "Psychobiologie des comportements adaptatifs" dirigée par Michel Le Moal,

- U 378 INSERM "Neurobiologie morphofonctionnelle" dirigée par Dominique Poulain,

- U 394 INSERM "Neurobiologie intégrative" dirigée par Robert Dantzer,

- U 471 INSERM "Neurogénétique et stress" dirigée par Pierre Mormède,

- UMR CNRS 5091 "Physiologie cellulaire de la synapse" dirigée par Christophe Mulle

- INSERM E 9914 "Physiopathologie des réseaux neuronaux médullaires" dirigée par Frédéric Nagy.

Les recherches fondamentales et appliquées menées au sein de l'Institut François Magendie couvrent différents domaines des sciences du cerveau et participent à une meilleure compréhension du fonctionnement cérébral avec des implications dans des domaines prioritaires de santé comme le vieillissement cérébral, les toxicomanies, la douleur ou encore le stress. La Gazette du laboratoire se propose de vous faire découvrir au fil des prochains numéros les équipes de recherche de cet institut en neurosciences. Ce mois ci sont à l'honneur l'unité INSERM 394 "Neurobiologie intégrative" dirigée par Robert Dantzer et l'UMR CNRS 5091 "Physiologie cellulaire de la synapse" dirigée par Christophe Mulle.

V. CROCHET

Né à Bordeaux, François Magendie (1789-1855) est considéré comme le fondateur de la physiologie moderne et de la pharmacologie expérimentale. Auteur de nombreux travaux, il montra notamment que les racines antérieures des nerfs rachidiens ont une fonction motrice tandis que les postérieures sont sensitives. Il succéda à Laënnec à la chaire de médecine du Collège de France et fut le maître de Claude Bernard.

Contact:

Institut François Magendie

Robert Dantzer, coordonnateur de l'IFM

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