Mars 2001-n°56
L'Institut Pasteur de Lille inaugure le Laboratoire d'Etudes des Traces Organiques
Votre partenaire analytique en industrie, environnement et santé...
Créé il y a tout juste 5 mois au sein du CNRSSP (Centre de Recherches de l'Ecole des Mines de Douai), le L.E.T.O. s'impose en force parmi les laboratoires de l'Institut Pasteur de Lille.
M. Frédéric GOLDSCHMIDT - Directeur du CNRSSP- et M. le Professeur André CAPRON - Directeur Général de l'Institut Pasteur de Lille et Président du Conseil d'Administration du CNRSSP - nous présentent cette nouvelle unité, fruit de 20 années de savoir-faire développé par l'Institut Pasteur de Lille.
Expérience et équipement de pointe : deux valeurs sûres du L.E.T.O.
C'est, en effet, dans le cadre de sa nouvelle implantation à l'Ecole des Mines de Douai que l'Institut Pasteur de Lille a inauguré en septembre dernier le L.E.T.O. : Laboratoire d'Etudes des Traces Organiques.
Sa vocation : proposer aux industriels, aux collectivités et aux pouvoirs publics une réponse scientifique et technique personnalisée, adaptée à leur demande d'expertise analytique sur les composés organiques à l'état de traces.
L'investissement, d'un montant de 3,2 millions de francs, a été réalisé par l'Institut Pasteur de Lille, avec l'aide du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER).
Nouvelle implantation donc, mais savoir-faire et performances fondés sur les 20 ans d'expérience du Service Eaux et Environnement de l'Institut Pasteur de Lille. En effet, 120 ingénieurs, biologistes et techniciens se voient confier chaque année au sein de ce service des milliers d'analyses de polluants organiques dans l'environnement. Expertises microbiologiques et chimiques des eaux, études de sols pollués, de déchets industriels et de polluants atmosphériques... : plus de 500 000 déterminations analytiques annuelles, réalisées notamment par chromatographie.
A Douai, le L.E.T.O s'est doté d'un équipement beaucoup plus performant, unique en France dans sa configuration : un spectromètre de masse haute résolution, un outil qui permet d'atteindre les seuils les plus bas dans l'analyse des molécules - de l'ordre du millionième de gramme (1 picogramme) - tout en garantissant l'identification et la quantification précises des composés organiques.
Dioxines, furanes, pesticides, PCB... : au cur des priorités du L.E.T.O.
Ainsi, le LETO représente un pôle de compétences sans équivalent en France, dédié aux études et recherches sur les polluants organiques hautement toxiques. Dioxines, furanes, pesticides, PCB coplanaires... : les molécules concernées se retrouvent dans l'environnement (air, sols, eaux, déchets) et dans les aliments et, présentent un impact potentiel sur la santé humaine.
"Précisons que les dioxines sont libérées dans l'environnement à la suite de réactions chimiques industrielles et de la combustion de composés organiques", nous explique le Pr André CAPRON.
"L'activité industrielle française produit l'équivalent d'environ un kilogramme de dioxine pure par an ; le terme de dioxine correspondant à un groupe de 210 molécules différentes..."
Centrées sur ces différentes familles de composés organiques, les activités du L.E.T.O. se déclinent sous forme d'analyses, d'études, d'expertises analytiques et de mises au point de protocoles, pour le compte de l'industrie, de l'environnement et de la santé.
Entre autres travaux déjà conduits par le Laboratoire :
- des mesures de dioxines sur des fumées d'incinérateur, pour l'industrie des polymères;
- la recherche, dans les organismes vivants (homme, animal), de composés organiques accumulables tels que les pesticides, les retardateurs de flamme (molécules polybromées) ou les sous-produits de chloration...
- la caractérisation et le dosage d'interférents (solvants, intermédiaires de synthèse...) à l'état de traces, dans les produits industriels;
- l'étude de la contamination de la chair de poisson d'eau douce;
- le dosage des dioxines dans le sang, en collaboration avec le Center for Deseases Control d'Atlanta (USA)...
Le L.E.T.O. est, en outre, étroitement impliqué dans plusieurs programmes de recherche français et européens. Parmi les thématiques développées actuellement :
- l'incidence des retombées atmosphériques sur la contamination de la faune terrestre,
- la caractérisation des sédiments et le transfert des polluants vers la biomasse aquatique,
- la cartographie des sols pollués et la recherche de modèles-types d'indicateurs biologiques...
A noter, également, la participation active du Laboratoire dans les circuits d'intercalibration européens sur les dioxines et les furanes ainsi qu'en projet actuellement, des recherches menées sur la valorisation de la filière bois usagé (combustion en chaudière collective) et son incidence sur la production de dioxine.
Un objectif phare : mieux évaluer l'impact des polluants sur la santé humaine
Dirigée par M. DUDERMEL, l'équipe du L.E.T.O. se positionne comme le spécialiste des composés organiques à l'état de traces pour l'industrie, l'environnement et la santé.
Grâce au nouveau laboratoire de Douai, l'Institut Pasteur de Lille conforte donc son degré de compétences dans des domaines très variés. Face aux polluants de l'environnement tout particulièrement, il propose désormais une offre globale de recherche, d'expertise et d'évaluation des risques :
- risques chimiques : dioxines, métaux lourds...
- risques microbiologiques : bactéries (listeria, legionelles...), virus, parasites
- risques infectieux : études des prions
- risques liés aux OGM : allergies...
"Nous collaborons étroitement avec plusieurs organismes, en particulier avec le CNRSSP - dont l'Institut Pasteur de Lille a été l'un des membres fondateurs -", ajoute le Pr André CAPRON.
En partenariat avec ces spécialistes aux compétences complémentaires, l'Institut Pasteur de Lille a décidé de mobiliser ses capacités scientifiques (en toxicologie environnementale, en chimie...) autour d'un objectif majeur : mieux évaluer l'impact des polluants sur la santé humaine.
"Si l'on dispose d'une documentation étayée sur les impacts à court terme des polluants chimiques (existence d'accidents aigüs, manifestations respiratoires et cutanées...) - nous explique M. GOLDSCHMIDT-, on ne connaît encore que très mal les effets à long terme d'expositions répétées et à faibles doses sur les fonctions biologiques".
Un axe de recherche qui constituera l'une des priorités essentielles du Laboratoire d'Etudes des Traces Organiques, pour l'année 2001.
Contact :
M. William BERTRAND, responsable du L.E.T.O.