Juin 2001 - n°59
Le LNE
Gros plan sur un centenaire en pleine forme
Avec 600 collaborateurs, 50 000 m2 de laboratoires et un parc d'équipements de pointe, le LNE apporte chaque année à plus de 5000 entreprises, en particulier des PMI-PME, les réponses techniques indispensables pour s'assurer de la qualité de leur production et mieux vendre à l'international.
Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), il est également l'acteur de référence dont ont besoin les Pouvoirs Publics pour développer les politiques de santé et sécurité publique.
Le siècle de développement qu'a connu le Laboratoire National d'Essais l'a transformé en une entreprise dynamique et à la pointe de son art, positionnée parmi les leaders européens de la métrologie, des essais et de la certification des produits.
Zoom sur ce centenaire toujours jeune, en charge d'une double mission : le service public et le service aux entreprises.
De la galerie d'expérimentation rue Saint-Martin à 6 sites de référence sur l'ensemble de l'Hexagone
1901 a été un grand cru législatif. Des dizaines de milliers d'associations s'y réfèrent encore, mais une autre loi d'importance a été votée cette année-là -très exactement le 9 juillet-, créant le Laboratoire d'essais mécaniques, physiques, chimiques et de machines.
Pour être exact, la genèse du Laboratoire remonte à plus de 50 ans auparavant, quand, en 1849, une galerie d'expérimentation est installée dans la chapelle de ce qui s'appelait alors le "Conservatoire impérial des arts et métiers". A la signature de la convention du mètre, à Paris en 1875, le besoin d'un tel laboratoire se fait de plus en plus sentir, et c'est au CNAM que sont réalisées les principales vérifications de poids et de mesures attribuées aux gouvernements étrangers, au fur et à mesure qu'ils adoptent le système métrique. En 1903, installé dans différents bâtiments du CNAM, le Laboratoire compte un effectif de 37 personnes.
Aujourd'hui, 600 collaborateurs sont réunis au sein du LNE, avec plus de 250 emplois créés ces trois dernières années..
"De la galerie de la rue Saint Martin, où nous avons vu le jour, au site de Trappes qui constitue aujourd'hui une plate-forme de qualification des produits de tout premier plan au niveau européen, notre parcours est resté cohérent et a su affronter les aléas économiques du siècle", souligne M. Claude PICOT, Président du Conseil d'Administration du LNE.
Fidèle à sa double mission de service public et de service aux entreprises, qui n'a cessé de s'affirmer depuis sa création, le LNE a su ajuster et enrichir ses activités au cours du siècle passé : des secteurs de la métrologie, de la métallurgie, du bâtiment et des machines, à ceux de la chimie, des matières plastiques, de la pollution atmosphérique, du médical .
Les années 1970 marquent un tournant significatif avec le changement de statut du Laboratoire en Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC). En complément de ses métiers initiaux - les essais et étalonnages -, le LNE se voit confier une mission de certification, pour aider les entreprises à valoriser la qualité de leurs produits, puis de formation à la métrologie et à la conformité aux normes et réglementation. Plus récemment, enfin, le Laboratoire a développé la certification de systèmes qualité, pour accompagner les entreprises et les établissements de santé dans leur démarche ISO 9000 ou EN 46000 pour le secteur médical.
"Nos prestations se sont également adaptées au nouveau contexte de mondialisation des échanges, comme le montre la démarche engagée au titre des accords de reconnaissance mutuelle signés entre pays pour l'évaluation de la conformité des dispositifs médicaux, et la création d'EUROLAB, fédération européenne des laboratoires nationaux d'essais", ajoute M. PICOT.
Le développement des activités du LNE et les besoins croissants des entreprises justifient alors une implantation progressive sur l'ensemble de l'Hexagone : Trappes (1985), Douai (1986), Nîmes (1988), Strasbourg (1991), Poitiers (1992) et dernièrement, Saint Etienne, pour l'activité médicale au titre du G-MED.
Le LNE en 2001 : une entreprise européenne
Positionné parmi les leaders européens de métrologie, d'essais et de certification de produits, le Laboratoire présente aujourd'hui une activité déployée dans huit domaines distincts :
- métrologie et instrumentation
- produits de consommation et équipements grand public
- industries électriques et électroniques
- dispositifs médicaux et équipements hospitaliers
- produits de construction
- transports et logistique
- emballage
- environnement.
Parmi les 600 collaborateurs du LNE, on compte deux tiers d'ingénieurs et de techniciens, hautement qualifiés. Ils se répartissent sur six sites, les deux sites franciliens regroupant la plus grande partie des installations d'essais.
La dernière tranche de construction, inaugurée sur le site de Trappes-Elancourt le 3 mai dernier, représente 8 000 m2 de bâtiments dédiés à la chimie, au comportement au feu des matériaux, à la sécurité électrique, à la compatibilité électromagnétique et à l'acoustique.
A noter, à ce titre, au sein du Bâtiment Louis LUMIERE, la création de la plus grande salle française totalement anéchoïque, dédiée à la mesure et à la qualification du bruit (tests d'enceintes acoustiques ou autres émetteurs de son ; contrôle périodique des sonomètres ). D'un volume de 500 m2, cette salle est en fait une chambre sourde, dont l'ensemble des surfaces intérieures est revêtu de dièdres (3200, au total), de 1m35 d'épaisseur, pour absorber tous les sons. Selon le principe de la double boîte, elle est en outre complètement désolidarisée du sol par 42 boîtes à ressort, des amortisseurs visco-élastiques ainsi que des parois et portes acoustiques un ensemble qui garantit un champ acoustique totalement sans écho, à -7 décibels sous le seuil de l'audition
A l'exemple de ce pôle de référence français pour l'acoustique, le LNE a su se doter de tous les outils de pointe pour proposer aux entreprises une offre globale de services, reconnue à l'international.
"Le Laboratoire a, par ailleurs, fourni d'importants efforts de productivité pour assurer sa compétitivité dans un contexte de plus en plus concurrentiel", remarque M. Marc MORTUREUX, Directeur Général du LNE. "De 1980 à 2000, nous sommes passés de 350 à 600 collaborateurs - soit une création nette de 250 emplois, dont plus de 200 sur le site de Trappes-, et de 14 000 m2 de laboratoires à près de 50 000 m2 "
Parallèlement à ses activités de prestations de services, le LNE s'est attaché à développer son rôle de laboratoire de référence, indépendant de tout intérêt particulier, selon les axes définis par le Contrat d'objectifs Etat-LNE. Les études et recherches menées par le Laboratoire pour le compte des ministères et organismes publics ont contribué à l'harmonisation des réglementations, à l'élaboration de normes ou à la réalisation d'équipements de référence, sur le plan national et européen.
"Nos travaux concernent aujourd'hui la métrologie de l'air, la métrologie de l'eau, la prévention de l'incendie dans l'habitat et les transports, la prévention et l'élimination des déchets et des nuisances sonores, ou encore la nanométrologie, pour la maîtrise des mesures dans l'infiniment petit", ajoute M. PICOT.
Citons, à ce titre, parmi les thématiques actuelles de recherche du LNE, la traçabilité des mesures de la qualité de l'air et de l'eau, depuis l'échantillon prélevé jusqu'à la référence nationale.
Dans le domaine de l'air, le laboratoire vient ainsi d'expérimenter, avec trois réseaux de surveillance, des chaînes d'étalonnage pour les mesures d'ozone, de dioxyde de soufre et d'oxydes d'azote.
Pour l'eau, ce sont les dosages de métaux lourds et de pesticides qui feront en premier l'objet de raccordements.
Les nanotechnologies, dont l'utilisation s'amplifie dans l'industrie (biologie, mécanique, micro-électronique) nécessitent de savoir mesurer des longueurs ou des déplacements à quelques nanomètres près (milliardièmes de mètre). Le banc en cours de développement au LNE permettra de réaliser des mesures de dimensions de l'ordre de quelques dizaines de nanomètres à 300 mm. Il sera constitué d'un microscope à champ proche associé à une table dont la précision de déplacement sera de 10 nanomètres. Dans un tout autre domaine, qui est celui de la fission nucléaire, il faudra pouvoir mesurer l'énergie et la puissance des faisceaux laser utilisés par les chercheurs. Le LNE se positionne pour pouvoir procéder à ces raccordements. Enfin, au titre de la santé publique, les spectromètres utilisés par les laboratoires vétérinaires pour la recherche d'ESB nécessiteront également d'être raccordés
A travers ses études et travaux de recherche, le LNE s'impose par son rôle d'anticipation, dans tous les domaines où les évolutions technologiques font naître de nouveaux enjeux de sécurité, santé publique, protection de l'environnement ou préservation du patrimoine.
"Le centenaire que nous fêtons cette année nous donne l'occasion de réaffirmer notre volonté de poursuivre cette trajectoire et d'être l'expert technique indépendant au service de tous les acteurs publics et privés impliqués dans la qualité et la sécurité", concluent d'une même voix M. PICOT et M. MORTUREUX.
Contact :
LNE
Cécile GUFFROY, chargée de communication