Mai 2002 - n°68

L’ANVAR nous expose sa stratégie et ses perspectives 2002

Des résultats de la recherche à la préparation du lancement industriel, l’ANVAR accompagne les projets innovants pour favoriser le développement de PME compétitives. Au cœur de cette vocation, plusieurs objectifs prioritaires : valoriser les résultats de la recherche scientifique et technique, promouvoir l’innovation et favoriser la croissance et la création d’emplois.
Le 13 mars dernier, au siège de l’ANVAR – Paris, 9ème -, M. Philippe JURGENSEN, Président-Directeur Général de l’Agence, a exposé le bilan de l’année passée et les objectifs 2002.

La spécificité de l’ANVAR

En plus de 20 ans, l’ANVAR a constitué un capital d’expertise, mis au point des méthodes d’évaluation de projets et développé une large présence sur le terrain - autant d’atouts qui en font un partenaire naturel de toutes les politiques d’innovation.

Pour soutenir le développement et la création de PME innovantes, l’Agence sait fédérer les moyens financiers, les ressources humaines, les compétences techniques et méthodologiques, nécessaires à la réussite des projets. Rappelons ainsi qu’elle finance les projets et crée un effet de levier par le biais de trois instruments : les subventions (environ 20 % en 2001), les avances remboursables (environ 75 % en 2001), les bons de souscription d’actions (moins de 5 % en 2001, année de démarrage ; de l’ordre de 14 % prévus en 2002).
L’ANVAR est liée par des conventions et des accords à tous les acteurs de l’innovation, à chaque étape d’un projet : sources de compétences technologiques (EPST, universités, CRITT, centres techniques professionnelles…), financières (incubateurs, fonds d’amorçage, FCPI, investisseurs publics) et juridiques (experts, consultants en propriété industrielle…).
Elle contribue à faire connaître et reconnaître les porteurs de projets innovants et les PME, aux plans national, européen et international, et leur ouvre les portes des réseaux nationaux et internationaux.

Placée au cœur d’un dispositif régional, national et européen d’innovation, l’action de l’ANVAR se base sur les mesures prises par les pouvoirs publics français :
- la Loi du 12 juillet 1999 sur l’innovation et la recherche ;
- la création en 1999 d’un Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes ;
- la création en 1999 d’incubateurs et de fonds d’amorçage ainsi que celle, de 1998 à 2001, de trois fonds publics de capital-risque ;
- le développement de réseaux de recherche et d’innovation technologique ;
- les incitations fiscales, financières et juridiques : crédit d’impôt recherche, FCPI, fonds " DSK "…
Outre ces mesures, une place prépondérante est également donnée aux coopérations européennes et internationales : Programme cadre de recherche et développement de l’Union européenne, réseau Taftie (The Association For Technology Implementation in Europe), programme Eurêka, coopérations bilatérales avec des pays tiers (Tunisie, Maroc, Brésil, Israel)… ainsi qu’à la politique des collectivités territoriales : conseils régionaux, conseils généraux et acteurs régionaux mis en place pour accompagner et financer l’innovation : incubateurs, technopoles, fonds régionaux d’amorçage et de capital-risque…

En 2001, l’action de l’ANVAR s’est organisée autour de quatre priorités

Dans la continuité de son programme défini dans son contrat d’objectifs (2000-2003), l’ANVAR s’est mobilisée en 2001 autour de quatre grandes priorités :

Renforcer l’aide sur mesure en faveur de la création et du développement des entreprises innovantes

L’année 2001 montre par rapport à l’année précédente une augmentation globale significative (+ 9%) des engagements de l’ANVAR au service des PME innovantes, qu’il s’agisse des engagements propres de l’Agence ou des actions déléguées par des tiers. Au sein des 274 millions d’euro globalement consacrés par l’ANVAR au soutien à l’innovation, 28 % sont revenus aux Sciences de la vie et 36 % aux technologies de l’information et de la communication.
" L’ANVAR n’en soutient pas moins activement les entreprises des autres secteurs, les incitant à innover elles aussi, car l’innovation demeure partout la clef de la compétitivité et de la croissance ", remarque M. JURGENSEN.
L’année écoulée a également permis une diversification des modes de soutien financier de l’ANVAR, adaptés sur mesure aux besoins de chaque projet. Aux avances remboursables - qui sont et resteront le mode de financement principal – et aux subventions - réservées aux aides au recrutement et aux étapes les plus en amont du transfert technologique -, s’ajoutent désormais les bons de souscription d’actions (BSA). Ceux-ci soutiennent les entreprises innovantes à fort potentiel de croissance sous forme d’apport en fonds propres. Particulièrement adapté au contexte des jeunes entreprises, mais ouvert aux entreprises plus établies qui souhaitent accélérer leur croissance, ce dispositif leur apporte les moyens autonomes dont elles ont besoin, tout en permettant à l’Agence de participer à leur valorisation ultérieure en cas de succès. L’Agence pourra ainsi, à l’avenir, augmenter ses engagements en faveur de nouveaux projets innovants.

Développer un contexte favorable aux transferts de technologies

En 2001, l’ANVAR a renforcé ses partenariats avec les autres acteurs de l’innovation. L’Agence a notamment consacré 43 % de ses interventions aux créateurs d’entreprises (de moins de 3 ans), tant au travers du Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes, que d’un travail commun intensif avec les incubateurs et les fonds d’amorçage.
Dans le même esprit, l’ANVAR a conclu une série d’accords avec les universités, sources de progrès technologique, et renforcé ses contacts avec les laboratoires au travers de 900 visites dans l’année.

Mobiliser des sources de financements complémentaires à celles de l’ANVAR afin de favoriser l’innovation dans les PME

Le complément de ressources apporté par les collectivités territoriales (régions et départements), les ministères de tutelle et les fonds structurels européens au soutien de PME innovantes a progressé de près de 40 %, frôlant désormais 50 millions d’euro. Cette contribution supplémentaire représente désormais près d’un cinquième des engagements totaux instruits par l’Agence.
L’ANVAR, point de contact national du Vème Programme Cadre de Recherche et Développement, a renforcé son engagement européen à travers les Centres Relais Innovation et le soutien apporté aux PME pour accéder aux aides directes et indirectes à l’innovation prévues par le programme.
L’année 2001 a vu la poursuite de la relance d’Eurêka, initiative pour laquelle la France se situe, avec 54 projets de coopération technologique européenne, au premier rang des acteurs. Les objectifs prioritaires de la présidence française, qui débutera en 2003, visent la génération de nouveaux projets et le rapprochement entre Eurêka et le programme de recherche communautaire, en liaison avec les CRI…

Intensifier la mise en relation des PME avec les interlocuteurs les plus pertinents

Au cours de l’année 2001, l’ANVAR a élargi sa participation à un nombre accru de réseaux régionaux, nationaux et internationaux afin d’ouvrir aux PME innovantes de nouveaux horizons.
Il faut rappeler à cet égard que le métier de l’Agence n’est pas seulement d’apporter des financements, mais avant tout de mettre au service des PME son expertise en matière d’évaluation de projet, de veille technologique et d’accompagnement pendant la durée du contrat. Elle participe aussi au lancement des nouveaux réseaux thématiques, comme le RITH (réseau consacré au textile), tout en coopérant avec les CRITT et les centres techniques professionnels…

En 2002, l’ANVAR consolide son action

L’Agence s’appuie sur un socle solide et stable : un personnel compétent, un effectif renforcé (44 CDI dont 32 cadres recrutés en 2001) ; un enracinement régional exceptionnel pour un établissement public national, puisque près de 2/3 de ses effectifs sont en régions. C’est sur le terrain, au plus près des entreprises, que sont apportés les conseils et que sont instruits les dossiers ; 97 % des décisions d’attribution des aides sont prises localement.
Tout en poursuivant cette dynamique, l’ANVAR met l’accent en 2002 sur trois aspects complémentaires importants :

le partenariat avec les grands groupes

Ces groupes, qui ne sont pas les clients directs de l’ANVAR, ont néanmoins la possibilité de mettre en place des partenariats avec l'Agence, en faveur des PME innovantes de leur branche ou de secteurs voisins. Au-delà des actions communes en cours pour soutenir l’essaimage des grands groupes, l’ANVAR s’efforce ainsi de les convaincre que leur intérêt est de développer autour d’eux un tissu de PME, sur les modèles de technopoles comme la Silicon Valley ou la région de Cambridge.

l’amélioration des possibilités d’accès des PME en Europe

La mise en œuvre du VIème Programme Cadre de Recherche Développement nécessite un effort supplémentaire afin d’améliorer le taux de participation des PME à ce programme européen. Tant au travers des 8 Centres relais innovation français, co-pilotés par l’Agence avec les chambres de commerce et d’industrie, que dans son rôle de point de contact national, l’ANVAR entend faire des propositions permettant un soutien plus simple et plus proche des besoins.

la modernisation des méthodes et l’accessibilité

Afin de montrer l’exemple de l’innovation et d’être toujours plus accessible à ses clients, l’ANVAR souhaite franchir un pas dans la mise en place d’un portail de l’innovation. Des partenariats dans ce sens se nouent avec l’ADPME, l’INPI et d’autres organismes intéressés. D’ores et déjà, le site Internet de l’Agence propose plus d’une centaine de liens vers des sites utiles dans la détection, l’accompagnement et le suivi de projets innovants.
Par ailleurs, l’ANVAR veut faire progresser l’offre d’un nouveau service en ligne : le dépôt sous forme électronique des demandes d’aide par les porteurs de projets. Cette nouvelle étape ne saurait empêcher les contacts humains indispensables au rôle de conseil de l’Agence, mais simplifiera la vie des entrepreneurs adeptes de la messagerie électronique.
Enfin, l’évaluation des projets innovants sera faite systématiquement en 2002 selon la méthode Techrate® ; méthode développée par l’ANVAR avec ses partenaires européens, qui permettra à terme de disposer de références harmonisées pour les projets technologiques.

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