Novembre 2002 - n°72
L’Embrapa met un pied en France
Après les USA, l’Institut national de recherche agronomique
brésilien vient de s’implanter en France à Montpellier,
à Agropolis. Objectif : partager les bénéfices d’une
coopération franco-brésilienne au profit de la recherche agricole
pour le développement.
L’Ambrapa, Institut national de recherche agronomique brésilien,
a officiellement inauguré, le 2 octobre dernier, un laboratoire extérieur
(Labex) à Montpellier en présence notamment du ministre brésilien
de l’Agriculture. Les quatre chercheurs du Labex sont hébergés
dans les murs d’Agropolis International, du Cirad et de l’Inra.
Une formule d’accueil qui a pour avantage de réduire les coûts
d’investissement et de partager les bénéfices de la coopération.
Intérêts : Pour le Brésil, il s’agit de participer
à la production de connaissances qui serviront à la fois à
leurs propres laboratoires et aux laboratoires français. Pour la recherche
française pour le développement c’est, en plus, l’occasion
d’un rapprochement avec un grand utilisateur de la recherche agricole,
gage d’une garantie d’impact sur le terrain.
Trois projets d’intérêt commun, articulés autour de
trois thématiques, sont sur les rails : “Valoriser la diversité
par la Génomique et les outils moléculaires”; “Technologies
pour favoriser la compétitivité de l’Agroindustrie”;
“Gestion des ressources naturelles et développement durable”.
C’est le second labex après les Etats-Unis en 1998. La formule
du laboratoire extérieur initié par l’Embrapa intéresse
déjà d’autres pays partenaires d’Agropolis. Un troisième
laboratoire de ce type pourrait voir le jour en Asie du Sud-Est.
Trois projets de recherche
Ana Brasileiro (1) travaillera sur la technologie des mutants d’insertion
pour identifier des séquences nucléotidiques pouvant être
impliquées dans la réponse des plantes aux stress abiotiques comme
salinité, froid et sécheresse. Elle est accueillie par l’UMR
GACA de génomique appliquée aux caractères agronomiques.
Cette unité s’attache à étudier la diversité
génétique d’un certain nombre de plantes d’intérêt
pour le Brésil et la France. Il s’agit notamment du riz, du blé,
du sorgho et de la canne à sucre, entre autres.
Le travail de recherche de Régina Lago (2) portera sur l’étude
et la valorisation des enzymes d’origine végétale, qui sont
des catalyseurs naturels. Elle est accueillie par l’UMR IETA d’ingénierie
des agropolymères et technologies émergentes (équipe de
Lipotechnie du CIRAD-Amis, département d’amélioration des
méthodes pour l’innovation scientifique). Son équipe d’accueil
travaille déjà sur le même sujet qu’elle avec pour
objectif le développement d’alternatives utilisant des produits
renouvelables. Des alternatives permettant l’obtention de produits d’intérêt
industriel moins polluants que les catalyseurs chimiques classiques ou qui souffrent
moins des restrictions que les enzymes d’origine microbienne ou animale.
José Madeira (3) travaillera sur les méthodes de cartographie
des paysages, pour alimenter les modèles conduisant à estimer
le risques d’érosion et de transfert de polluants, en privilégiant
l’utilisation de données issues de la télédétection
et les systèmes d’information géographique. Enfin, Elisio
Contini (4) s’occupera de la coordination et étudiera la problématique
de l’économie agricole, spécialement les marchés
internationaux.
F.F
(1) Ana Brasileiro est biologiste moléculaire
et titulaire d’un doctorat de l’université Paris-XI.
(2) Régina Lago est spécialiste des aliments et titulaire d’un
doctorat de l’université Campinas (Brésil)/université
de Californie-Berkeley.
(3) José Madeira est spécialiste des sols et titulaire d’un
doctorat de l’université Paris-VI. Il est accueilli par l’UMR
LISAH, laboratoire d’étude des interactions entre sols, agrosystèmes
et hydrosystèmes.
(4) Elisio Contini est économiste, titulaire dun doctorat de l’Université
de Münster, Allemagne.
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