Janvier 2003 - n°74
Le Laboratoire Départemental Frank DUNCOMBE
Département Environnement-Alimentation
Le département Environnement-Alimentation, actuellement dirigé
par Jean-Paul Malas, compte une cinquantaine de personnes et constitue la
plus importante des quatre équipes (Administration, Santé Animale,
Etude Assistance Technique et Environnement Alimentation) du Laboratoire Départemental
Frank Duncombe.
Ses prestations, au service du département du Calvados (14) et de ses
habitants, sont à l’image de l’incomparable diversité
géologique et gastronomique de la région : Une large gamme d’analyses
microbiologiques et physico-chimiques qui reflète toute la richesse
du patrimoine normand, de ses eaux de baignade à ses coquillages, de
ses fromages à ses cidres…
Une petite visite s’impose !
La Microbiologie au service de l’environnement
et du contrôle alimentaire
Le service Microbiologie se consacre, pour l’essentiel de ses activités,
à la mise en évidence des bactéries et des virus.
> Pour l’Environnement, la majorité des analyses
est réalisée sur des prélèvements d’eaux
: eaux propres (eaux potables et piscines pour l’ensemble du département)
et eaux chargées (plages de la mi-juin à la mi-septembre, stations
d’épuration, rivières…).
" Nos équipes répondent aux demandes de contrôle
de divers organismes comme la Direction Départementale des Affaires
Sanitaires et Sociales (DDASS) ou la DRIRE ; elles interviennent également
pour le compte d’industriels, de mairies ou encore de particuliers ",
explique Virginie DIEULEVEUX, responsable du service Microbiologie. "
Nos investigations portent sur la recherche de diverses bactéries :
coliformes, Escherichia Coli, entérocoques, flores mésophiles
(22° C - 36° C), légionelles… ".
Par exemple, les analyses de coliformes, Escherichia coli , entérocoques,
sont réalisées par filtration sur membrane, avant mise en culture
en boîte de Pétri. " L’avantage d’un tel
protocole réside dans le volume des solutions qu’il est possible
de traiter : 100 ml contre 1 ml avec la méthode classique d’ensemencement
direct en boîte de Pétri ", poursuit Virgine DIEULEVEUX.
La recherche d’Escherichia Coli et d’entérocoques dans
les eaux de mer a été automatisée. Elle est effectuée
sur microplaques, ce qui permet de faciliter les étapes d’ensemencement
et de lecture.
> Dans le domaine du contrôle alimentaire, les prestations
du Laboratoire Frank DUNCOMBE sont tout aussi variées et concernent
tous types de produits : produits laitiers, produits carnés en passant
par les plats cuisinés et produits de la pêche…
Globalement réorganisé en 1995, à l’occasion de
son intégration dans de nouveaux locaux, le service respecte le principe
de la marche en avant, depuis la réception des échantillons
jusqu’à l’interprétation des résultats. "
Toutefois, contenu de la diversité des produits alimentaires, le panel
de bactéries à identifier est plus varié… "
précise Virginie DIEULEVEUX.
Une grande partie des prestations est réalisée à la demande
de la DSV (Direction des Services Vétérinaires). Les autres
clients sont des industriels, dans le cadre d’auto-contrôles,
des commerçants, des hôpitaux, des artisans, des restaurations
collectives ou encore des particuliers... Le but est de vérifier la
conformité des aliments sur le plan sanitaire, autrement dit de contrôler
le respect des critères microbiologiques, tant au niveau de la quantité
de bactéries tolérées dans les produits (coliformes,
staphylocoques) qu’au niveau de l’absence de bactéries
potentiellement pathogènes comme Salmonella ou Listeria monocytogenes…
Notons, par ailleurs, que sont mises au point en interne, des techniques complémentaires
d’investigation, notamment dans le domaine de la biologie moléculaire.
« C’est ainsi que nous sommes en mesure de proposer aujourd’hui
un test de confirmation pour la détection de Listeria monocytogenes
par PCR «, complète Géraldine LAUNAY (responsable RD).
La chimie : eaux, produits alimentaires, détection
de micropolluants et " chimie du solide "….
> La chimie de l’environnement concerne
pour une grande part l’hydrologie.
Qu’il s’agisse d’eaux résiduaires
ou d’eaux propres, ce service du Laboratoire Départemental Frank
Duncombe est sollicité pour une grande variété d’analyses
: mesure du pH, recherche de matières organiques, détermination
de la DBO et de la DCO, dosage de l’azote et des phosphates, mesure
de la dureté, analyses de cations et d’anions (sulfates, chlorures,
nitrates, fluor, bore, sodium, potassium…).
Conformes aux normes AFNOR en vigueur, ces analyses font appel aux méthodes
classiques : titrimétrie, électrochimie, chromatographie ionique,
flux continu (colorimétrie), photométrie de flamme, pHmétrie,
, spectrométrie infra-rouge… Les investissements matériels
sont continus, à l’image des acquisitions faites il y a à
peine un an pour une automatisation complète de l’analyse par
flux des nitrates et des chlorures. " Plus de 100 échantillons
peuvent ainsi désormais être traités par série
! ".
Les projets de l’équipe, en matière d’investissement
matériel, concernent aujourd’hui la gestion des automates via
l’acquisition de logiciels adaptés.
Autres objectifs sur un plan plus méthodologique :
- la mise en œuvre de la technologie de flux pour l’analyse des
détergents ; prestation qui, jusqu’alors, est effectuée
en extraction liquide/liquide ;
- la modification des techniques analytiques concernant les hydrocarbures.
" L’extraction des hydrocarbures passe actuellement par l’utilisation
du tétrachlorure ; solvant délicat à manipuler, que nous
souhaiterions éliminer de nos protocoles… "
> Ajoutons, enfin, qu’en complémentarité de la chimie
des eaux, est développée une " chimie des solides
" relative aux déchets, boues, mâchefers…
Eléments recherchés : fertilisants, métaux, matières
grasses (dans les bous de station d’épuration) ou encore composants
organiques tels que PCB et HPA…
> La chimie alimentaire s’adresse quant à
elle à tous types de produits ; des prestations le plus souvent réalisées
à la demande de la DSV à l’occasion de plans de surveillance
et de contrôles permanents, mais également pour le compte d’industriels
ou de particuliers. De nombreux paramètres sont analysés : de
la valeur nutritionnelle des produits à la détection de micropolluants
minéraux et organiques : métaux lourds (cadmium, plomb, mercure…),
résidus de mycotoxines, de pesticides, de médicaments vétérinaires
(chloramphénicol, sulfamides…).
Ainsi, qu’il s’agisse de prestations réalisées sur
les eaux, les aliments ou encore les déchets et les boues, la détection
et l’identification de micropolluants représentent une activité
importante du Laboratoire Départemental Frank Duncombe.
Les micropolluants minéraux (métaux) sont analysés du
dizième de milligramme jusqu’au microgramme par litre, par spectrophotométrie
d’absorption atomique (four et flamme) entièrement automatisée.
" 25 métaux peuvent ainsi être détectés
dans des matrices très diverses… ".
Les micropolluants organiques - pesticides organochlorés et organophosphorés,
triazines, hydrocarbures polycycliques aromatiques… - sont recherchés
et identifiés par chromatographie : HPLC et CPG. Pas moins de 5 chaînes
CPG et 4 chaînes HPLC, dont certaines sont couplées à
un spectromètre de masse, équipent le service de chimie.
R&D et qualité pour un service irréprochable…
La démarche qualité, engagée de longue date, implique
au quotidien l’ensemble des équipes du Laboratoire Départemental
Frank Duncombe. Ses prestations sont agréées par les ministères
de la Santé, de l’Economie et des Finances, de l’Agriculture,
de l’Environnement et réalisées dans le respect des normes
AFNOR. Par ailleurs, d’ores et déjà accrédité
par le COFRAC pour plusieurs programmes (59, 61, 99-6, 100-1 et 100-2), le
département Environnement–Alimentation entend conforter sa politique
qualité et engager dès que possible de nouvelles demandes d’accréditation,
notamment pour l’analyse des légionnelles dans l’eau.
Une organisation humaine et technologique particulièrement performante
qui assure pas moins de 250 000 analyses par an, tout en soutenant une activité
de recherche appliquée des plus dynamiques. Au cœur de ses priorités
R&D : la recherche de pathogènes (bactéries, virus, parasites)
au moyen de techniques utilisant la PCR, la mise au point de méthodes
permettant le dosage de nouveaux résidus de pesticides, dans des matrices
environnementales et alimentaires ….
Ainsi plus que jamais fidèle à sa mission de santé publique,
le Laboratoire Département Frank DUNCOMBE poursuit depuis plus d’un
siècle le développement de ses activités, sous l’impulsion
du Conseil Général du Calvados. Aujourd’hui placé
sous la direction générale de M. Jean-Luc VERIN et implanté
sur une parcelle de 15 000 m2, il met à profit son expérience
et la performance de ses moyens actuels pour assurer un service irréprochable.
SD
Contact :
Jean-Paul MALAS, responsable du Département
Environnement–Alimentation