Janvier 2003 - n°74
L’Auvergne a sa licence professionnelle Chimie
Analytique-Environnement
L’université Blaise Pascal vient d’accueillir à
Aubière dans la périphérie clermontoise, les vingt premiers
étudiants de cette formation Bac+3. Objectif d’un cursus presque
unique en France : former des techniciens capables, notamment, de mettre en
œuvre toutes phases d’un processus analytique.
" L’originalité de ce diplôme, explique Jean-Yves
Coxam(1), l’un des deux co-responsables de la formation, réside
dans son mode d’élaboration fondé sur la mise en place
de partenariats étroits entre universités et entreprises ".
Et le site du ministère d’indiquer : " La licence professionnelle
répond aux engagements européens qui prévoient un cursus
pré-licence adapté aux exigences du marché du travail
en Europe ainsi qu’à la demande de nouvelles qualifications,
entre le niveau technicien supérieur et le niveau ingénieur-cadre
supérieur. Elle doit permettre aux étudiants qui le souhaitent
d’acquérir rapidement une qualification professionnelle répondant
à des besoins et à des métiers clairement identifiés
".
Pour mettre au point cette formation, les deux universitaires sont bien sûr
partis des directives du ministère, qui leur enjoignait de prendre
langue avec les professionnels auvergnats de ce secteur. Cela dans le but
que la formation colle, notamment, à leurs attentes en terme d’emplois.
" Après contacts, les entreprises nous ont clairement fait comprendre
qu’il existait une vraie demande ", ajoute Jean-Yves Coxam.
Et dans leur ensemble, elles ont été démarchées.
" Egalement en ce qui concerne le contenu du programme de la licence
", complète Claude Forano(2), l’autre cheville ouvrière
de ce cursus.
Réunion après réunion, le programme se dessine pour s’établir
enfin à 450 heures de cours théoriques, pratiques et de conférences,
160 heures de projet tutoré " proposé par les partenaires
industriels et effectué sur le site universitaire ", indique
Jean-Yves Coxam et 16 semaines de stages en entreprises. Les chefs d’entreprise
ont même participé au processus de recrutement des étudiants
(ils étaient au départ une centaine venue de toute la France).
C’est dire leur implication et le fort partenariat qu’ils ont
noué avec leurs homologues universitaires. " Lors du processus
de sélection, renchérit Claude Forano, ils ont même fait
passer des entretiens aux étudiants qu’ils souhaitaient accueillir
en stage dans leur entreprise ". L’objectif étant qu’ils
trouvent rapidement un emploi suite à l’obtention de la licence
professionnelle Chimie Analytique-Environnement.
Et les débouchés sont là : laboratoires d‘analyses
et bureaux d‘études, sociétés d‘analyses
et de traitements des pollutions, sociétés d‘instrumentation
en analyses, départements environnement des grands groupes industriels
ou encore services des administrations et des collectivités territoriales.
"L’idée avec les projets tutorés et le stage
en entreprise, c’est que les étudiants mettent en œuvre
rapidement les connaissances et compétences acquises ", indique
Jean-Yves Coxam.
Les enseignements sont dispensés par des professeurs titulaires, tous
enseignants-chercheurs issus de toutes les spécialités de la
Chimie de l’université Blaise Pascal, mais également par
les professionnels auvergnats des domaines de la Chimie Analytique et de l’Environnement
(25% du corps professoral). Pour un total d’une vingtaine d’enseignants.
Pour sa première promotion, la licence professionnelle Chimie Analytique-Environnement
a accueilli vingt-deux étudiants exactement. Des jeunes issus, pour
la plupart, de DUT Chimie ou bien Mesures Physiques. " Mais aussi
de DEUG de sciences et de BTS ", ajoutent en cœur les deux
universitaires.
Pour mettre en pratique ce qu’ils apprennent, les étudiants bénéficient
des installations du département de Chimie de l’université
Blaise Pascal où ils peuvent travailler sur du matériel lourd
de recherche : spectromètres de masse, microscopes à balayage
électronique, RMN liquide/solide, absorption atomique, etc…
A noter que la formation s’adresse également aux professionnels
souhaitant suivre une unité d’enseignement spécifique
dans le cadre de la formation continue.
Contenu de la formation
- Acquisition des fondements théoriques et des critères d’applications
pratiques des méthodes de la chimie analytique : chromatographie, spectroscopie
atomique et moléculai re, résonance magnétique nucléaire,
spectrométrie de masse, analyse structurale, électrochimie,
analyse thermique;
- Acquisition des connaissances et maîtrise des méthodes de chimie
analytique indispensables à l’identification et à la quantification
des espèces chimiques constituants de l’environnement (atmosphère,
hydrosphère et lithosphère) et des différents polluants
chimiques d’origine organique ou inorganique;
- Acquisition de connaissances de l’instrumentation analytique permettant
la gestion et la maintenance d’un parc matériel;
- Application des normes ISO et mise aux normes de techniques et de protocoles
analytiques;
- Acquisition des connaissances nécessaires pour devenir l’un
des acteurs de la gestion et de la restauration des espaces naturels, au contact
des professionnels de l’instrumentation physique, de l’environnement,
des administrations et des collectivités territoriales.
(1) Titulaire d’un Doctorat en Chimie Physique de
l’université Blaise Pascal, Jean-Yves Coxam est spécialiste
des fluides aux températures et pressions élevées. Maître
de conférence à l’Université Blaise Pascal, il
enseigne, dans le cadre de différents cursus, la thermodynamique et
l’électrochimie.
(2) Titulaire d’un Doctorat en Chimie des Matériaux, Claude Forano
effectue des travaux de recherche sur les hydroxydes doubles lamellaires ou
argiles anioniques. Il est également enseignant dans le domaine de
la chimie du solide et des matériaux inorganiques.