Septembre 2003 - n°80
L'ENS de Cachan inaugure l'Institut Fédératif
de Recherche d'Alembert
l'Institut Fédératif de Recherches d'Alembert "Application
des lasers et molécules aux biotechnologies et réseaux de télécommunication"
a été inauguré à l'Ecole Normale supérieure
de Cachan, le 20 juin dernier, par Mme Geneviève BERGER, directrice
générale du CNRS, Mme Claire Dupas, directrice de l'ENS de Cachan,
et M. Joseph Zyss, directeur de l'Institut.
Gros plan...
Quelques mots sur l'ENS de Cachan
Créée en 1912, l'Ecole Normale supérieure de Cachan est
implantée sur deux sites : le campus de Cachan aux portes de la capitale,
et le campus de Ker Lann, situé en périphérie de Rennes.
Par la richesse des disciplines enseignées et la qualité de
ses laboratoires, l'ENS Cachan constitue un pôle d'excellence largement
ouvert sur l'environnement scientifique et économique, au rang des
meilleurs centres universitaires et de recherche nationaux et internationaux.
L'un de ses atouts majeurs repose d'ailleurs sur cette étroite symbiose
entre formation et recherche ; un pertinent couplage entre départements
d'enseignement et laboratoires !
Ainsi, l'ENS de Cachan compte près de 600 chercheurs et doctorants
collaborant au sein de ses 12 laboratoires. Spécificité de ses
travaux de recherche ? Leur aspect pluridisciplinaire développé
en même lieu grâce à la synergie d'équipes performantes
et complémentaires essentiellement dédiées aux sciences
pratiques, et plus particulièrement aux sciences appliquées
et sciences pour l'ingénieur.
La réunion de 4 laboratoires de recherche
Fondé en tant qu'Institut Fédératif de Recherche (IFR),
l'Institut d'Alembert réunit 4 laboratoires aux activités très
imbriquées.
=> le LBPA, Laboratoire de Biotechnologies
et Pharmacologie génétique Appliquée (UMR CNRS 8532),
dirigé par le Pr Christian AUCLAIR :
"Le LBPA constitue un trait d'union naturel entre les sciences biologiques
et les autres disciplines présentes sur le site, en prenant appui d'une
part sur les compétences en chimie, en informatique et en modélisation,
et d'autre part sur l'instrumentation et les capteurs", nous explique
M. AUCLAIR.
Au coeur de ses thèmes de recherche : les biotechnologies pour le tranfert
de gène, la modélisation moléculaire, la photobiologie
moléculaire et la physiocochimie moléculaire... autant d'activités
orientées vers le développement de nouvelles approches pharmacologiques
et génétiques pour le traitement des cancers et du SIDA...
=> le PPSM, laboratoire de Photohysique
et de Photochimie Supramoléculaires et Macromoléculaires (UMR
CNRS 8531), animé sous la direction du Pr Jacques DELAIRE :
Le PPSM s'intéresse à l'élaboration et à la caractérisation
des propriétés de nouvelles molécules fonctionelles dont
les applications pourraient s'illustrer dans tous les systèmes utilisant
la lumière. Ainsi sont directement concernés : les domaines
des télécommunications optiques, les nouveaux systèmes
de traitement de l'information, les capteurs ou micro(nano)capteurs pour la
détection de polluants dans l'environnement et l'analyse en médecine
ou en phamacologie.
"la démarche générale consiste à synthétiser
des molécules originales et à les insérer dans un matériau
où l'on s'efforce d'optimiser les propriéts attendues",
précise M. DELAIRE. "Les matériaux les plus fréquemment
utilisés sont les polymères organiques, des cristaux ou des
matrices hybrides de type sol-gel...".
=> le LPQM, Laboratoire de Photonique
Quantique et Moléculaire (UMR CNRS 8537), placé sous la direction
du Pr. Joseph ZYSS :
La thématique principale de ce laboratoire repose sur les intéractions
lumière-matière en milieux moléculaire et photonique,
visant à comprendre et optimiser des effets d'optique non-linéaires
et de luminescence.
Ses travaux s'articulent autour de trois grands pôles de compétences.
Le premier est centré sur le développement d'une nouvelle filière
de composants photoniques à base de polymères ou hybride, pour
les télécommuncations optiques, hertziennes ou mixtes, et plus
généralement dans le domaine du traitement du signal optique.
Le second champ d'expertise du laboratoire porte sur l'ingénierie des
matériaux pour la photonique, tandis que le troisième concerne
la physique des nano- et micro-structures photoniques.
Entre autres thématiques étudiées actuellment : les composants
passifs et actifs pour les télécommunications actifs, la nano-photonique
quantique, les composants laser en guides et microcavités...
=> le SATIE, laboratoire de Systèmes
et Applications des Technologies de l'Information et de l'Energie (UMR 8029
CNRS/CNAM), dirigé par le Pr sylvain ALLANO :
Le SATIE a pour vocation principale d'étudier et de concevoir des systèmes
complexes tels que des systèmes de traction ou de propulsion électrique,
des systèmes de conversion ou de stockage d'énergie électrique,
des équipements de mesure ou des biosystèmes, combinant Information
et Energie.
Ses travaux concernent aussi bien les échelles nano (étude de
nanoparticules magnétiques), micro (bio-microsystèmes et électronique
de puissance intégrée), méso (réalisation de capteurs),
que l'échelle macro, avec des études sur la conception de convertisseurs
d'énergie ou des actionneurs d'énergie...
"Diversifier les applications vers les
biotechnologies et les télécommunications"
Ainsi constitué de ces 4 laboratoires de pointe, l'Institut d'Alembert
a pour objectif de lever les barrières entre leurs différents
champs disciplinaires, de développer des technologies génériques
et de diversifier leurs applications vers les biotechnologies et les télécommunications
en faisant appel aux principes et aux méthodes de la photonique moléculaire.
L'Institut comprend une centaine de chercheurs et de personnels techniques.
il s'organise autour de programmes ciblés et fédérateurs,
dotés de budgets et impliquant sur des objectifs précis au moins
deux et souvent trois unités parmi les quatre constituant l'Institut.
Ces programmes cimentent l'Institut d'Alembert dans la réalité
de la vie des laboratoires.
L'Institut d'Alembert lance actuellement un concours d'architecture en vue
de la construction d'un nouveau bâtiment supplémentaire de 2500
m2, financé en grande partie par la région Ile de
France et dont l'équipement sera financé par le CNRS et l'ENS
Cachan.
Rappelons que la photonique moléculaire vise à concevoir, élaborer
et mettre en oeuvre des matériaux, composants et systèmes à
finalité optiques tels que laser, guides de lumière, microcavités,
cristaux photoniques, fibres, capteurs, marqueurs biologiques.... constitués
de matériaux moléculaires et de polymères fonctionnalisés.
Autre champ d'investigation de l'Institut : le développement d'un instrumentation
photonique de pointe permettant de visualiser et de manipuler par voie optique
des objets moléculaires à l'échelle nanométrique.
"La création de l'Institut d'Alembert permet également
de mutualiser les compétences et les moyens technologiques répartis
entre les 4 laboratoires en vue de réaliser des projets ciblés
et fédérés autour de la photonique moléculaire",
souligne M. ZYSS.
Trois axes principaux structurent ainsi les
recherches de l'Institut :
- l'étude du transfert de matériel génétique par
la mise en oeuvre de techniques avancées de suivi de fluorescence (par
exemple, le rôle du cystosquelette et de la polymérisation de
l'actine dans les processus tumoraux),
- les biocapteurs et biopuces à fonctionnalités optiques,
- les matériaux et composants optoélectroniques à base
de polymères pour les télécommmunications optiques hautes
fréquences, la cryptographie et la radio sur fibre.
Des projets de recherche à la fois fondamentaux et appliqués
qui contribuent conjointement à l'émergence d'une voie organique
dans les technologies photoniques futures, depuis l'ingénierie moléculaire
jusqu'à l'élaboration et l'évaluation de dispositifs
fonctionnels...
SD