Octobre 2003 - n°81
BIOPARC Lyon, un programme immobilier d’envergure
bientôt à disposition des entreprises de santé
Vocation principale : favoriser la R&D industrielle dans le domaine de
la santé. Inscrit dans le plan Technopôle, le projet Bioparc
affiche clairement son objectif : placer d'ici 2005 l’agglomération
lyonnaise parmi les 5 " bio-clusters " européens leaders.
Concrètement, sur une surface de 3,3 hectares au total, jusqu’à
45000 m2 SHON* seront proposés en construction aux investisseurs.
Les occupants prioritaires seront :
1) des start ups en biotechnologies,
2) des unités de recherche et développement d’entreprises
en produits de santé (sur une surface pouvant aller jusqu’à
25000 m2, réparties en 4 bâtiments de R&D industrielle,
3) des prestataires de services spécialisés, à haute
valeur ajoutée, liés aux activités développées
sur le site (suivi biologique d’essais cliniques, assurance et contrôle
qualité, etc.).
A la disposition de tous, des plate-formes technologiques telles qu’un
centre de ressources biologiques, ou éventuellement même un centre
de séquençage ou de génotypage, pourraient être
aménagées sur 10000 m2 SHON. Pour compléter
le site, Bioparc Lyon comportera même une résidence hôtelière
et un pôle accueil-restauration-services, le tout sur presque 7000 m2
!
Parallèlement à l’installation de nombreux laboratoires,
une pépinière, lancée à l’initiative du
Grand Lyon et aménagée par la SERL** dans l’ex-caserne
de la Buire, pourra accueillir une quinzaine de jeunes entreprises scientifiques
sur quelques 2500 m2 mis en location dès fin 2003.
L’emplacement idéal du Bioparc, à proximité immédiate
d’une des plus fortes concentrations hospitalo-universitaires d’Europe
(Pôle Santé Rockefeller), devrait donc favoriser l’implantation
de nombreuses entreprises scientifiques de santé, aux côtés
d’entreprises comme Aventis-Pasteur, Aventis Pasteur MSD, Aventis Pharma,
bioMérieux, Boiron, Fresenius Smad, Hospal Gambro, Merck Santé,
MDS Pharma Services, Mérial, Schering Plough, Skye Pharma ou Solvay
Pharma.
Le Bioparc sera entre autres une " terre d’accueil " idéale
pour le projet Cancéropôle Lyon Rhône Alpes, dont l’ambition
est de créer un réseau d’excellence de niveau international
dans la lutte contre le cancer, avec à l’appui des équipements
scientifiques et médicaux à la pointe de la technologie.
Si, dans un réseau biotech lyonnais plutôt bien structuré
et bien articulé, la seule ombre au tableau était le manque
cruel de place, le futur Bioparc devrait, aux côtés de trois
autres sites d’envergure***, apporter satisfaction aux porteurs de projets
et autres pôles R&D en mal de développement immobilier! "
Capitale de la première bio-région française, Lyon offre
des potentialités d’avenir exceptionnelles pour favoriser l’essor
de notre pôle biotechnologique" se plait à rappeler
Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon.
Rappelons que pas moins de 10 entreprises de biotechnologies ont vu le jour
depuis 2001, venant s’ajouter aux 55 entreprises du secteur des biotech
liées à la santé que compte l’agglomération
(dont 5 côtées au Nasdaq : Flamel, Avax-Genopoïétic,
Hemoxymed, Mymetics et Sangstat).
Projet au cœur du projet : la Cancéropôle
Lyon-Rhône-Alpes
Parmi les projets phare du Bioparc, celui du Cancéropôle Lyon-Rhône-Alpes
fait l’objet d’importants espoirs dans le domaine de la thérapie
de nombreux cancers. Il est le résultat d’une initiative concertée
de l’Etat, de la Région Rhône-Alpes, du Grand Lyon, ainsi
que de la communauté universitaire et hospitalière, et à
laquelle sont également associés le CIRC (Centre international
de recherche sur le cancer) et les grands organismes de recherche (CNRS, CEA
et INSERM). " Le Cancéropôle figure parmi les projets
prioritaires pour le Bioparc et nous ferons tout pour favoriser l’implantation
de sociétés autour de la cancérologie " confirme
Laurent Lévy, chargé de mission Sciences de la Vie à
la direction des affaires économiques du Grand Lyon.
Dans la lutte contre le fléau des cancers, qui tuent quelques 150 000
personnes par an en France et plus de 7 millions dans le monde, les biotechnologies
ont un grand rôle à jouer et offrent déjà des applications
concrètes. Par exemple dans le domaine des tests diagnostics avec les
biopuces, qui permettent aujourd’hui de distinguer deux sortes de leucémie.
Mais également dans le domaine thérapeutique, avec pour le traitement
du cancer de la vessie l’injection de bactéries vivantes qui
tuent les cellules cancéreuses, ou encore l’administration d’anticorps
dans le cas du cancer du sein.
Les grandes thématiques révélées par le Dr Jean-Yves
Bonnefoy, nommé responsable du projet Cancéropôle Lyon-Rhône-Alpes
depuis décembre 2002 sont à ce jour :
1/ l’épidémiologie, avec notamment l’étude
de l’impact des facteurs environnementaux sur le cancer, et
2/ quatre plate-formes technologiques que seront la tumorothèque, l’imagerie
médicale, la génomique fonctionnelle et la pharmacogénomique.
En pleine phase d’élaboration, le projet devrait s’enrichir
dans les prochains mois d’éventuelles thématiques complémentaires
et d’informations plus précises quant aux entreprises qui viendront
s’installer en partie ou en totalité dans le complexe du Bioparc.
" La venue de sociétés telles CovalAb1 et
Nucleis2 est déjà quasi officielle" confie Laurent
Lévy, " et d’autres start ups comme Génopoïetic3
et TRANSAT4 sont également fortement intéressées
".
" L’initiative de s’intéresser au cancer en Rhône-Alpes,
et notamment à Lyon, est antérieure au Plan de mobilisation
nationale " rappelle J-Y Bonnefoy et " la mission du Cancéropôle
que nous sommes en train de mettre en place vise aussi à réaliser
un certain développement économique autour de la cancérologie
". Effectivement une mise à disposition de nouveaux traitements
pour les patients passe nécessairement par l’industrie. D’où
l’idée d’associer très en amont, dans un dispositif
complètement novateur, recherche fondamentale, clinique, épidémiologie
et bien sur industrie médicale et pharmaceutique. L’idée
en filigrane d’un tel regroupement est bien de capitaliser sur les atouts
de Lyon et Rhône-Alpes dans les différents domaines : il s’agit
donc de structurer la recherche autour du cancer, et d’opérer
des choix prioritaires intégrant les compétences régionales,
et tenant compte de la complémentarité avec d’autres régions****.
Le réseau clinique s’appuiera sur le Centre Léon Bérard,
les réseaux de soins Oncora et Concorde et trois centres d’investigation
clinique. Par ailleurs, la Cancéropôle bénéficiera
d’emblée de l’important réseau industriel installé
à proximité. Outre dynamiser la recherche autour du cancer et
structurer le réseau, l’objectif affiché est bien d’améliorer
le transfert et la valorisation de la recherche pour favoriser l’accès
des patients aux innovations. " Nous voulons permettre d’aller
plus vite entre une découverte et son application, et donc promouvoir
la recherche autour des biotechnologies " insiste J-Y Bonnefoy.
Parfaitement en phase avec les orientations du Plan Cancer, la Cancéropôle
Lyon Rhône-Alpes a tous les atouts pour figurer parmi les sites de référence
qui seront labellisés par l’Institut National du Cancer d’ici
fin 2004 ou 2005.
Nathaly Mermet
* La Surface Hors Œuvre Net (SHON) est la surface construite,
posée sur le sol.
** Société d’Equipement du Rhône et de Lyon
*** Parc Technologique de Saint Priest (important site d’accueil d’entreprises
de haute technologie), Centre Scientifique et Technologique Einstein (hébergement
d’entreprises innovantes, de recherche et de haute technologie) et programme
Oméga (accueil prochain d’une pépinière et d’un
centre scientifique d'entreprises au sein du technopôle de Gerland).
**** Une étude intitulée "Les profils scientifiques et
technologiques des régions françaises en biotechnologie"
est disponible sur le site web de l'UMR GAEL(www.grenoble.inra.fr) en format
pdf ou directement sur le lien : http://www.grenoble.inra.fr/Docs/pub/A2003/biotech.pdf.
Cette étude présente les profils scientifiques et technologiques
des différentes régions et analyse l'influence respective des
compétences scientifiques et du tissu industriel en sciences de la
vie dans la valorisation économique des biotechnologies, notamment
au travers de la création d'entreprises.
Contacts :
BIOPARC Lyon
60, av Rockefeller, 69008 LYON
Contact : Communauté urbaine de Lyon
Informations sur les Sciences de la Vie à Lyon
Cancéropôle, Lyon-Rhône-Alpes
58,Avenue Debourg, BP 7051, 69348 Lyon Cedex 07
Dr JY BONNEFOY
Parmi
les probables futurs locataires du Bioparc … 1 CovalAb, société spécialiste de l’ingénierie de l’anticorps depuis 1995, bénéficie de 20 ans d’expertise de ses fondateurs dans le domaine des modifications chimiques des anticorps et des antigènes. Les compétences de la société concernent le diagnostic (in vivo comme in vitro) et la thérapeutique. Des produits ont ainsi été développés en cancérologie (anticorps dirigés contre de nouveaux marqueurs tumoraux, anticorps utilisés comme vecteurs de gènes, ou encore anticorps pour l’immuno-épuration spécifique du sang), pour certaines maladies neurodégénératives (marqueurs spécifiques d’agrégats de protéines cérébrales) et également pour différentes maladies auto-immunes (kits diagnostiques pour le dosage de nouveaux marqueurs de la Polyarthrite Rhumatoïde par exemple). Avec aujourd’hui 15 salariés, l’activité principale de la société CovalAb - service de développement d’anticorps monoclonaux et polyclonaux pour la recherche, le diagnostic et la thérapeutique - lui permet une autonomie financière totale. Certains anticorps développés pour le compte de sociétés pharmaceutiques font l’objet de produits à fort potentiel pour des applications cliniques. Parmi les partenaires de CovalAb figure la société Epytop, spécialisée dans le domaine de la synthèse peptidique, et avec laquelle l’objectif affiché est de consolider une activité R&D autour du peptide/anticorps thérapeutique. Contact : Saïd El Alaoui CovalAb – 3 allée Pierre de Coubertin – 69007 Lyon. 2 Nucléis est spécialisée dans la transgénèse murine, focalisée particulièrement sur la création à façon de souris transgéniques. Créée en 2002, la société dispose d’une forte expertise et d’une plate forme technologique de qualité lui permettant de proposer des modèles murins pour tous les axes thérapeutiques. Elle a récemment associé ses compétences à celles de la société Oncodesign afin d’établir une collaboration scientifique et commerciale dans le domaine de la cancérologie et de la transgénèse. Certains programmes R&D communs pourront ainsi être mis en œuvre, afin de proposer une offre globale destinée à des sociétés biotechnologiques et pharmaceutiques intéressées par l’évaluation préclinique de l’efficacité de thérapies anticancéreuses. Associée à trois institutions de renommée internationale (le Collège de France, l'Institut Pasteur et l'Institut Curie), Nucléis vient par ailleurs d'obtenir le label GenHomme 2003 pour le projet "Développement de nouvelles stratégies de modifications programmées du génome murin pour la création d'animaux génétiquement modifiés". Contact : Sylvie BROMAN Nucléis – 3 allée Pierre de Coubertin – 69007 Lyon. 3 Génopoïetic développe des produits de thérapie génique et cellulaire, tels des vaccins anti-cancer. La société est côtée au Nasdaq (via Avax). Contact : Andrès Crespo GENOPOÏETIC - 1390 Rue Centrale-Beynost - 01708 MIRIBEL. 4 TRANSAT est spécialisée en génomique fonctionnelle et détient une forte expertise technologique dans la modulation de l’expression génique (entre autres par le biais d’une technologie à fort potentiel : l’ARN interférence, ou RNAi). La société conçoit et réalise des modèles cellulaires innovants pour identifier et valider de nouvelles cibles thérapeutiques, notamment dans le domaine de l’oncologie Contact : Sophie CHAPPUIS TRANSAT - Faculté de Médecine - 8 avenue Rockefeller - 69373 Lyon cedex 08. |