Octobre 2003 - n°81
1903-2003 : Centenaire du prix Nobel de Pierre et Marie
Curie
En novembre 1903, le prix Nobel de Physique était attribué
à Pierre et Marie CURIE, associés à Henri Becquerel,
pour la découverte de la radioactivité naturelle. Premier prix
Nobel scientifique français et premier prix Nobel attribué à
une femme, il constitue un événement majeur, tant pour la vie
de ses lauréats que pour l’évolution de leur discipline
naissante. L’opportunité pour Pierre et Marie CURIE d’acquérir
toute la reconnaissance officielle qui leur faisait défaut jusqu’alors…
" L’humanité tirera plus de
bien que de mal des découvertes nouvelles… "
Comme le souligne avec force Pierre CURIE en 1905, lors de la conférence
Nobel, " on peut concevoir encore, que dans des mains criminelles,
le radium puisse devenir très dangereux et ici, on peut se demander
si l’humanité a avantage à connaître les secrets
de la nature, si elle est mûre pour en profiter ou si cette connaissance
ne lui sera pas nuisible. L’exemple des découvertes de Nobel
est caractéristique : les explosifs puissants ont permis aux hommes
de faire des travaux admirables. Ils sont aussi un moyen terrible de destruction
entre les mains de grands criminels qui entraînent les peuples vers
la guerre. Je suis de ceux qui pensent, avec Nobel, que l’humanité
tirera plus de bien que de mal des découvertes nouvelles… "
De fait, avec la découverte des rayons X (par l’allemand Wilhelm
Konrad RÖNTGEN en 1895), puis celle de la radioactivité, les applications
en médecine sont immédiates, tant pour le diagnostic que pour
le traitement. Les rayons X permettent de visualiser, in vivo et sans dommage
apparent, la structure interne de l’organisme et de guérir des
maladies réputées jusqu’alors incurables, tandis que la
radioctivité commence à jouer un rôle primordial en cancérologie.
2003, à l’Institut Curie, médecins
et chercheurs tous héritiers des CURIE
L’Institut Curie entend saluer l’avancée scientifique majeure
que constitua la découverte de la radioactivité dans de nombreuses
disciplines : de la chimie à la médecine, de la biologie à
la géophysique et à l’astrophysique. Fêter le premier
prix Nobel scientifique français et le premier attribué à
une femme, c’est rappeler la passion, l’engagement, la rigueur
et l’éthique qui contribuèrent à la notoriété
des CURIE. C’est aussi réaffirmer, 100 ans après, ce qui
fait toujours la modernité de l’Institut Curie et qui reste son
modèle : une synergie étroite entre la prise en charge des patients
et une recherche interdisciplinaire.
Un siècle plus tard, la vitalité et la clairvoyance de ce concept
s’illustrent toujours au centre des priorités de l’Institut
Curie : l’apport de la physique à la biologie, l’apport
de la biologie à la médecine, les perspectives de nouveaux traitements
contre le cancer grâce à la pluridisciplinarité.
Héritiers de la culture et de l’engagement des CURIE à
mettre le progrès de la science au service de l’Homme, les médecins
et chercheurs de l’Institut sont les acteurs privilégiés
de la révolution scientifique. Une révolution qui permet de
développer des traitements toujours plus efficaces contre les cancers
et d’entrevoir la découverte de médicaments " intelligents
" mieux adaptés à chaque patient…
La continuité de la recherche et du soin
Depuis plus de 80 ans au service de la lutte contre les cancers, l’Institut
Curie poursuit, selon la volonté de ses fondateurs Marie CURIE et Claudius
REGAUD, une mission de prise en charge des malades et de recherche en cancérologie.
Ils sont effectivement plus de 1650 personnes – médecins et chercheurs
– à faire aujourd’hui la force de l’Institut Curie.
=> L’hôpital, établissement privé participant
au service public hospitalier basé à Paris, accueille chaque
année 100 000 patients en consultation dont 7500 nouveaux malades.
Il se positionne comme un centre de référence, notamment pour
le cancer du sein, les tumeurs pédiatriques et les cancers de la prostate.
=> Le centre de recherche, le plus important en France dédié
à la cancérologie, se compose quant à lui de 12 laboratoires
associés au CNRS ou à l’INSERM, dont les travaux visent
à comprendre le fonctionnement de la cellule, qu’elle soit normale
ou cancéreuse. Leur objectif ? Faire progresser la prévention,
le diagnostic et le traitement des cancers…
Fort de cette collaboration étroite entre médecins et chercheurs,
l’Institut Curie répond ainsi à 4 missions prioritaires
:
- améliorer la qualité de la prise en charge globale des patients,
- développer de nouveaux médicaments plus efficaces et mieux
tolérés,
- être acteur des progrès scientifiques en investissant dans
les programmes de recherche les plus novateurs,
- favoriser le transfert et le développement pré-clinique pour
faire bénéficier plus rapidement les patients des dernières
découvertes scientifiques.
Fondation privée à but non lucratif, reconnue d’utilité
publique depuis 1921, l’Institut Curie peut poursuivre le développement
de programmes de recherche et de traitements innovants et regrouper les meilleures
compétences médicales et scientifiques, grâce, entre autres,
au soutien de ses donateurs.
En 2002, la générosité du public (dons et legs) a représenté
près de 19 millions d’euros, soit 13% des ressources totales
de l’Institut Curie. C’est le troisième poste de ressources
de l’Institut après celles versées par l’Assurance
Maladie et l’Etat (Ministère de la recherche et organismes publics
de recherche comme le CNRS et l’INSERM).
Les 11 et 12 octobre 2003, l’Institut Curie ouvre ses portes
en grand.
Un événement, au cœur du centenaire du prix Nobel
de Pierre et Marie Curie, qui permettra au public de rencontrer les soignants
et les chercheurs, premiers acteurs des innovations et des progrès
générés au quotidien par l’Institut Curie…
Contact :
Institut Curie