Mars 2004 - n°86
L’Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière
: un projet d’envergure mondiale, unique en son genre
Le cerveau ne représente que 2% du poids de notre corps.
Il renferme pourtant des milliards de cellules nerveuses. Sans cette extraordinaire
" machine ", pas de mouvements, pas de pensées, pas d’imagination,
pas de parole, pas de mémoire… Tout dysfonctionnement ou lésion
du système nerveux retentit instantanément sur l’individu
et sa capacité à s’adapter à son environnement.
Comprendre les mécanismes de fonctionnement du cerveau, de la moelle
épinière, et donc du système nerveux, c’est ouvrir
la voie à la découverte de diverses possibilités de réparation
des cellules nerveuses. C’est aussi permettre la mise au point de traitements
curatifs, préventifs et réparateurs pour de nombreux patients.
Il s’agit là d’un problème de santé publique
essentiel, d’autant plus crucial à l’heure où la
durée de vie s’allonge et où la question du bien vieillir
se pose avec de plus en plus d’importance.
C’est le projet et toute l’ambition de l’Institut du Cerveau
et de la Moelle Epinière !
Un centre de recherche innovant dans sa conception
et son organisation
La conception médico-scientifique de l’ICM revient aux professeurs
Gérard SAILLANT, traumatologue, professeur d’orthopédie,
Yves AGID et Olivier LYON-CAEN, professeurs de neurologie. L’Institut
du Cerveau et de la Moelle épinière est un projet d’envergure,
unique en son genre, tout à la fois innovant et ouvert sur l’Europe
et le monde.
Innovant, car l’ICM réunira, sur un même site, des laboratoires
de recherche et un centre de traitement dans lequel les malades pourront bénéficier
des découvertes les plus récentes. L’Institut permettra
ainsi d’étudier les mécanismes des maladies neurologiques
(maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, sclérose latérale
amyotrophique, sclérose en plaques, épilepsie et accidents vasculaires
cérébraux…), des maladies psychiatriques (dépression
réactionnelle, psychose, schizophrénie ...), des traumatismes
du cerveau et de la moelle... Les traitements seront conçus, développés
et appliqués sans délai et en un même lieu.
L’ICM s’installera au cœur de l’hôpital où
est véritablement née la neurologie. " C’est
en effet à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière,
situé dans le 13ème arrondissement parisien, qu’a été
créée la première chaire de neurologie au siècle
dernier, et que s’est déroulée la première opération
du cerveau ", nous confie le Pr SAILLANT.
L’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière y disposera
d’un terrain de 7 000 m2 sur lequel sera construit un bâtiment
comprenant 19 000 m2 de laboratoires et services techniques. A
terme, 900 personnes – chercheurs, techniciens et administratifs –
devraient y collaborer.
Quatre atouts majeurs
" Cette idée neuve de " recherche globale " n’est
pas aisée à mettre en œuvre ", nous explique
le Pr AGID. " Les approches dans le domaine de la neurobiologie moléculaire
et cellulaire, de la neurophysiologie, des sciences de la cognition et de
la thérapeutique ont toujours été menées jusqu’à
présent de façon dispersée… "
A l’ICM, les activités de recherche et de soins de haut
niveau réunies un même lieu offriront l’opportunité
de mettre au point plus rapidement des traitements novateurs. L’Institut
bénéficiera de quatre atouts majeurs :
un centre d’excellence scientifique…
Actuellement, de nombreux cliniciens et chercheurs orientés
vers les neurosciences travaillent au sein de l’hôpital Pitié-Salpétrière.
L’ensemble hospitalier est intégré dans un site universitaire,
qui dispose d’un fort potentiel d’activité d’enseignement
(université Paris VI) et de recherche, en partenariat avec de grands
organismes, à l’exemple de l’INSERM et du CNRS. Excellence
scientifique du secteur public, couplé à celle de laboratoires
privés : tel sera l’un des atouts clés de l’Institut
du Cerveau et de la Moelle Epinière !
… d’envergure internationale…
La réputation des fondateurs de l’ICM, mondialement reconnus,
sera ainsi associée à la pluralité et l’expertise
des équipes auxquelles l’ICM recourra par des appels d’offres
internationaux. Les meilleures équipes de recherches françaises
et étrangères viendront y concevoir et y développer les
projets scientifiques les plus avancés, appliqués aux grandes
pathologies du système nerveux.
…au service des malades pour prévenir leurs pathologies, les
guérir, soulager et réparer le cerveau…
" Nous sommes au tout début d’une aventure scientifique
pleine de promesses. Grâce au progrès de la neurobiologie et
des sciences de la cognition, nous commençons à comprendre le
fonctionnement du cerveau normal. " Le pourquoi et le comment "
du cerveau malade sont aussi à notre portée… ", souligne
le Pr LYON-CAEN.
L’ICM entend se positionner au plus près des patients afin de
les faire bénéficier sans délai des avancées de
ses travaux en matière de traitements curatifs, préventifs et
réparateurs...
… dans le respect de la mixité :
Aux côtés des organismes de recherche et de soins publics,
l’ICM attachera une importance particulière à développer
d’étroites collaborations avec l’Industrie dans l’idée
de développer la valorisation industrielle. Dans cette optique, l’Institut
envisage de mettre des espaces de laboratoires à disposition de ses
partenaires industriels :
- des entreprises de l’industrie pharmaceutique, intéressées
depuis la conception du médicament jusqu’à l’évaluation
chez le patient, avec une culture de brevets à faire émerger,
- des entreprises de biotechnologies, connues pour fournir actuellement près
de 70 % des molécules nouvelles…
Calendrier prévisionnel de l’ICM
Le projet scientifique et sa mise au point devraient être finalisés
dès le premier semestre 2004, tandis que le cahier des charges immobilières
le sera pour le deuxième semestre 2004.
Les études architecturales et techniques s’échelonneront
de 2005 à 2006, pour des travaux prévus de 2006 à 2007.
La mise en exploitation devrait ainsi avoir lieu en 2008, avec une ouverture
programmée pour le deuxième semestre 2008…
Quel financement ?
Par l’ampleur des recherches qui y seront entreprises et des matériels
qui seront nécessaires, outre la construction de ses futurs bâtiments,
l’ICM implique une mobilisation accrue de tous : publics et privés.
Le projet, à ce jour estimé à 67 millions d'euros TTC,
s'appuiera sur un triple financement :
des partenariats
et demandes de subvention auprès de l’Europe, l’Etat, la
Région Ile-de-France, la Mairie de Paris, l’Université
Paris VI, l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris et les organismes
de recherche internationaux (INSERM, CNRS, INRIA, CEA…). L'ICM a déjà
obtenu des accords de subventions publiques pour 18 millions d'euros,
un partenariat avec
des industriels de la santé,
des dons privés…
A cet effet, a été créée l'ADREC (Association
pour le Développement de la REcherche sur le Cerveau et la moelle épinière)
pour la collecte de dons. C’est autour d’elle que des personnalités
d’horizons divers se mobilisent pour donner le plus large écho
aux ambitions et aux besoins du projet. Elles lancent aujourd'hui un appel
aux dons pour soutenir ce projet :
Aux côtés des professeurs SAILLANT, AGID et LYON-CAEN, sont ainsi
également présents Luc BESSON (cinéaste), Louis CAMILLERI
(président de société), Jean GLAVANY (député
et ancien ministre), Maurice LEVY (président de société),
Jean-Pierre MARTEL (avocat), Michael SCHUMACHER (pilote), Jean TODT (DG de
société) et Serge WEINBERG (président de société),
sans oublier la Fondation
SAFRA.
En misant financements publics et privés, en privilégiant la
transparence et la souplesse, les échanges multidisciplinaires et pluriculturels,
l’ICM entend promouvoir une recherche qui en appelle à la responsabilité
de tous, tant les enjeux sont liés à ceux de la santé
publique toute entière.
Les dons peuvent être directement adressés à l’ADREC-CHU
Pitié-Salpêtrière :
Bâtiment Paul-Castaigne / 47-83, boulevard de l'Hôpital / 75561
Parie Cedex 13
SD