Avril 2004 - n°87
Recherche et Développement au sein du LFB, spécialiste des protéines thérapeutiques
Entreprise publique créée en application de la
Loi du 4 janvier 1993, le LFB ( Laboratoire français du Fractionnement
et des Biotechnologies) est un des premiers laboratoires pharmaceutiques européens
dans le domaine très spécialisé des médicaments
dérivés du plasma. Il compte aujourd’hui plus de 1150
salariés exerçant sur deux sites géographiques : Les
Ulis (91) et Lille (59).
Expert européen reconnu dans le domaine des protéines thérapeutiques,
le LFB connaît une activité internationale soutenue. Il est aujourd’hui
également un acteur-clé au cœur de programmes de recherche
innovants dans le domaine des biotechnologies.
En cette année 2004, le LFB fête ses dix ans. De quoi s’intéresser
de plus près à ce Laboratoire “ pas comme les autres…
” !
Un métier, le fractionnement
Spécialiste des protéines thérapeutiques, le LFB, entreprise
publique évoluant dans un secteur concurrentiel, a pour mission le
traitement de pathologies graves, dont certaines très rares, faisant
appel aux fractions plasmatiques, à leurs substituts et autres produits
d’origine biotechnologique. Il est le seul habilité à
fractionner le plasma issu du don bénévole collecté sur
le territoire français et à produire les médicaments
qui en sont issus.
Qu’est-ce qu’une protéine thérapeutique ?
Une centaine de protéines est identifiée dans le plasma
humain. Elles possèdent toutes des fonctions physiologiques précises
et indispensables à l’équilibre de l’organisme.
Un déficit de ces protéines, leur dysfonctionnement ou leur
mauvaise régulation sont susceptibles de générer certaines
pathologies. La connaissance de ces fonctions et des maladies engendrées
est à la base de la démarche scientifique et technologique qui
consiste à purifier certaines de ces protéines pour leur intérêt
thérapeutique.
Qu’est-ce que le fractionnement ?
L’objectif du fractionnement plasmatique est d’isoler
des protéines et de mettre à la disposition des professionnels
de santé des médicaments hautement caractérisés.
Les procédés de purification des protéines plasmatiques
font appel à des technologies de très haute précision.
Un des enjeux prioritaires du LFB est l’innovation dans les procédés
de fabrication permettant une sécurisation croissante des médicaments
dérivés du plasma, tout en maintenant les propriétés
biologiques naturelles des protéines et leur bénéfice
thérapeutique pour les patients.
Quelles sont les particularités des médicaments dérivés
du plasma ?
Les médicaments du LFB, traitant des pathologies liées
aux déficits immunitaires, à certaines maladies auto-immunes
ou à des troubles de l'hémostase, bénéficient
des plus hauts standards de qualité.
En France, la Loi a confié au LFB l’exclusivité du fractionnement
du plasma issu du don bénévole collecté sur le territoire
national. L’exploitation optimale de la ressource en plasma lui permet
de proposer des médicaments pour lutter contre des maladies rares pour
lesquelles il n’y a pas toujours d’alternative thérapeutique.
Chaque année, 500 000 patients sont traités par les médicaments
du LFB. 80 pathologies sont aujourd’hui traitées par ces médicaments.
Albumine, facteurs de coagulation, immunoglobulines humaines normales et spécifiques…
: le portefeuille du LFB compte actuellement 19 médicaments sur trois
gammes de produits : immunologie, hémostase et anesthésie-réanimation.
Les ressources du LFB sont consacrées aux efforts de recherche et de
développement ainsi qu’aux investissements industriels dans le
cadre des évolutions et des innovations technologiques.
Un acteur européen de recherche et de
développement
L’équipe R&D du LFB se compose de 160 personnes et bénéficie
d’un budget en forte croissance depuis 1999.
Au cœur des priorités R&D du Laboratoire ?
développer
de nouvelles indications thérapeutiques pour les médicaments
déjà commercialisés.
Ainsi, dans le domaine des maladies auto-immunes, des études
ont été menées sur le syndrome de Guillain-Barré
et la myasthénie, tandis que d’autres ont débuté
sur des pathologies neurologiques invalidantes…
développer
des médicaments dérivés du plasma de nouvelle génération
: nouveaux procédés, nouvelles formes galéniques,
nouvelles formulations sont mis au point par le département pré-clinique,
avec une priorité donnée à la “ sécurisation
biologique ” des médicaments.
rechercher
des médicaments novateurs : de nouvelles protéines d’origine
plasmatique ou issues des biotechnologies font l’objet de projets menés
par les équipes de recherche en concertation étroite avec le
Conseil Scientifique du LFB.
Précisons que dans le cadre de sa stratégie d’innovation
permanente, au bénéfice de la sécurité du patient,
le LFB a retenu la nanofiltration. Cette technique de sécurisation
repose sur l’élimination par la taille des éléments
pathogènes à l’échelle du nanomètre.
Les études de caractérisation in vitro et les études
de sécurité préclinique démontrent que cette étape
additionnelle respecte l’intégrité moléculaire
des protéines ainsi que leur activité biologique. Les études
cliniques randomisées menées par le LFB ont permis de démontrer
l’efficacité thérapeutique et l’innocuité
des médicaments intégrant ce procédé dans leur
mode de fabrication.
Spécialiste des protéines thérapeutiques, l’Entreprise
se positionne aujourd’hui parmi les acteurs-clés européens
susceptibles de mener à bien des projets biotechnologiques…
Une politique structurée de coopérations
scientifiques
Valoriser le “ capital scientifique ” de l’Entreprise pour
se donner les moyens de mettre des nouveaux produits sur le marché
: tel est le principal objectif de la politique partenariale de la recherche
du LFB.
S’appuyant sur des savoir-faire et des technologies complémentaires,
des accords ont été conclus entre le LFB et des organismes publics
ou privés, afin d’optimiser le développement de projets
ambitieux.
Il y a deux ans, les premiers accords de recherche ont été signés
avec des sociétés “ biotech ” très spécialisées.
Un partenariat a notamment été développé avec
GENFIT sur le développement de produits thérapeutiques innovants
appliqués à l’onco-hématologie. Une collaboration
basée sur les savoir-faire reconnus des plates-formes de Biologie moléculaire
et de Biologie cellulaire de GENFIT et sur l’expertise du LFB concernant
notamment l’ingénierie des anticorps humains.
Autre exemple de partenariat mis en œuvre : celui mené entre le
LFB et la société BioProtein, portant sur des procédés
très novateurs concernant la production de protéines, et sur
des études dans les troubles acquis de la coagulation…
Notons que les coopérations scientifiques en recherche du LFB portent
essentiellement, aujourd’hui, sur des programmes permettant de mieux
comprendre et maîtriser certains mécanismes physiopathologiques
et leurs applications thérapeutiques. Il s’agit d’une étape
indispensable pour le futur développement de médicaments dans
les domaines de l’immunomodulation, l’onco-hématologie
et les maladies infectieuses.
Avec l’INSERM, les coopérations en cours concernent l’application
des propriétés fonctionnelles des anticorps monoclonaux in vivo
dans le domaine de l’oncologie, mais également l’activation
des cellules effectrices en vue d’application thérapeutique en
immunomodulation.
Afin de mieux comprendre les interactions entre les anticorps et leurs récepteurs,
des études structurales des fragments Fc d’anticorps par cristallographie
sont par ailleurs développées avec le CEA…
SD