Septembre 2004 - n°91

La Métropole de Nantes / Saint-Nazaire mise sur les biotechnologies marines

Proximité de l’Atlantique oblige, la Métropole de Nantes / Saint-Nazaire est à la pointe de la recherche dans les domaines du génie de l’environnement océanique, de la biologie marine ou encore de la technologie navale.

Le département Valorisation des Produits du centre IFREMER de Nantes et le pôle “ Mer et Littoral ” de l’Université de Nantes participent actuellement à un programme européen très prometteur de valorisation biotechnologique du potentiel maritime : le projet VALBIOMAR…

Un potentiel biotechnologique encore peu exploité…

Tous les spécialistes sont d’accord sur ce point : seule une petite partie des formidables richesses que recèlent les fonds marins, est utiliséeà ce jour.
“ Il y a notamment un gaspillage considérable du potentiel biotechnologique issu des ressources marines ”, explique M. Jean-Pascal BERGÉ, du département Valorisation des Produits de la Mer de l’IFREMER Nantes.
“ Le poisson issu de la pêche ou de l’aquaculture est commercialisé la plupart du temps sous la forme de filet. Résultat : la peau, la tête ou encore les viscères sont éliminés… De même, les pêcheurs récupèrent parfois dans leurs filets de nombreuses espèces de faibles valeurs commerciales,( comme par exemple le chinchard.) D’où, l’idée de valoriser tous ces “ co-produits ” pour en tirer de nouvelles exploitations notamment en agro-alimentaire, en pharmacie… ”

Un projet très fédérateur

L’idée a fait mouche ! L’Europe a retenu ce thème de recherche, devenu en janvier 2004 le projet européen VALBIOMAR (VAlorisation BIOtechnologique des ressources MARines, programme Interreg III B).
A l’origine de cette initiative, étaient associés les membres du GIS APROMAR (groupement d’intérêt scientifique) à savoir l’Ifremer Nantes, l’Université de la Rochelle, les Universités de Bretagne Occidentale et de Bretagne Sud ainsi que la station de biologie marine de Concarneau. Depuis, plusieurs nouveaux partenaires sont venus renforcés le Groupe : d’autres régions de l’Arc Atlantique, mais aussi d’autres expertises.
C’est ainsi que le pôle “ Mer et Littoral ” de l’Université de Nantes, dirigé par M. Pascal JAOUEN, a rejoint le projet, aux côtés du Muséum National d’Histoire Naturelle, du RUOA (Réseau des Universités de l’Ouest Atlantique), de la Technopole Quimper Cornouaille, pour la France, mais aussi l’Universidad de La Laguna, IPIMAR et Alicontrol au Portugal, Integrin Advanced Biosystems Ltd, en Ecosse et le CETMAR en Espagne…
Précisons que le pôle “ Mer et Littoral ” est une fédération de laboratoires de recherche constituée de huit équipes dont quatre sont associées au CNRS. Il regroupe 150 scientifiques permanents de l’Université de Nantes et un nombreéquivalent de jeunes chercheurs préparant leur thèse de doctorat. Trois équipes de Pôle “ Mer et Littoral ” sont aujourd’hui impliquées aux côtés du centre IFREMER de Nantes dans le programme d’initiatives communautaires VALBIOMAR : le GEPEA-CNRS (Laboratoire de Génie des Procédés Environnement Agroalimentaire), l’EMI (Laboratoire de Biologie Marine) et le SMAB (Substances Marines à Activité biologique, EA 2160)…

Une priorité : le transfert de technologies

Le département Valorisation des Produits du centre IFREMER et le pôle “ Mer et Littoral ” de Nantes, comme les autres partenaires du projet VALBIOMAR, poursuivent trois objectifs précis :
- La mise en place d’un réseau européen de laboratoires pour mettre en œuvre des recherches et réaliser des tâches en commun : la coordination de l’exploitation des ressources marines biologiques, le développement et le renforcement des technologies dans le domaine de l’évaluation biotechnologique des produits de la mer, le soutien du développement des activités commerciales à petite et moyenne échelle dans ce secteur ;
- La communication des compétences et des savoir-faire de ce réseau de laboratoires vers les PME via la création d’une plate-forme interrégionale atlantique pour le transfert technologique et la communication, l’organisation de sessions de formation et d’information adaptées aux PME désireuses d’intégrer dans leur activité les résultats obtenus par les laboratoires et centres techniques ;
- Le développement de coopérations spécifiques entre laboratoires et PME souhaitant des travaux plus approfondis. Dans ce cadre, les cellules de transfert mettront en place des accords de coopérations entre les parties concernées et coordonneront les activités mises en œuvre entre laboratoires et PME afin d’assurer le transfert de technologies…
Car, la finalité de VALBIOMAR réside bien dans le transfert de technologies. “ Notre première ambition est de démontrer la faisabilité de nos idées au niveau industriel. Avec les nouveaux procédés d’extraction et de purification maîtrisés par les partenaires, nous sommes d’ores et déjà en mesure d’élaborer de nouvelles substances tirées des co-produits, qui peuvent très bien entrer dans la composition d’un complément alimentaire. On peut également imaginer des débouchés industriels dans la dermocosmétique, la diététique… ” Autrement dit : un véritable marché peut naître de ces recherches…

Des journées thématiques pour convaincre les entreprises

Pour mieux convaincre les entreprises, VALBIOMAR va multiplier les conférences à leur attention. Ainsi le 14 Juin une conférence intitulée" Antitumoraux d’origine marine. Structures et mécanismes d’action " s’est déroulée à la faculté des sciences de l’Université de Nantes et, les 16 et 17 juin derniers, des journées thématiques ont été organisées au Centre de Recherche et de Transfert de Technologie (CRITT) de Saint- Nazaire sur le thème : “ Séparation par membranes de molécules et substances d’origine marine ”…

SD

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