Novembre 2004 - n°93

Naissance du Centre Ingénierie et Santé de Saint-Etienne

Créé par l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint- Etienne, le Centre Ingénierie et Santé (CIS) vient de voir le jour. Sa mission est de décloisonner les savoirs pour mettre les sciences de l’ingénieur au service de la santé. Il apporte à la fois des formations, des recherches innovantes et travaille en synergie avec les structures existantes.

Une double vocation

La santé est désormais un domaine pluridisciplinaire qui fera appel de plus en plus aux ingénieurs pour concevoir, perfectionner et utiliser de nouvelles méthodes et de nouveaux outils. La santé a donc besoin de nouvelles filières de formation et d’axes de recherches encore inexplorés au carrefour de la santé et des sciences de l’ingénieur. Partant de ce constat, l’Ecole Nationale Supérieure des Mines a proposé en janvier 2003 la création de ce 6e Centre. Le choix d'implantation de Saint-Étienne n'est pas dû au hasard puisque la région Rhône-Alpes est la seconde région française pour le secteur de la santé (pharmacie, diagnostics in vitro, biotechnologies…). Pas moins de 450 entreprises y sont implantées dont des grands groupes comme Aventis-Pasteur, bioMérieux… 20 % de l'activité française y est installée.

Le Centre Ingénierie et Santé a une double vocation de formation et de recherche.

Formation

Le CIS dispense des cours aux cadres scientifiques et techniques aptes à exercer leurs métiers dans les différents domaines de l'ingénierie de la santé.
8 types de filières de formation sont mis en place :
- Ingénieurs civils des mines, Pharmaciens ingénieurs et Médecins ingénieurs,
- Ingénieurs en alternance et sous statut salarié en génie industriel pour la santé,
- Formations de 3e cycle : mastères spécialisés en ingénierie santé, masters recherche et doctorats en sciences et double compétence.

Ces filières accueilleront 200 étudiants.
Les futurs ingénieurs civils des mines orientés vers l'ingénierie et la santé recevront dans le cadre de leur cursus d'ingénieur une formation particulièrement adaptée au secteur de la santé. Par ailleurs l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Étienne offre depuis 1996 à des étudiants en pharmacie de la faculté de Lyon la possibilité de recevoir, en parallèle de leurs études de pharmacie, une formation qui leur confère un double diplôme de pharmacien et d'ingénieur civil des mines. Les étudiants en médecine (2e et 3e cycles) bénéficient de la même manière d'une formation de 18 mois validée par un stage qui leur permettra d'acquérir le double titre de médecin et d'ingénieur. Ils posséderont alors 3 compétences (médecine, sciences de l'ingénieur et management) qui leur permettront de s'orienter par exemple vers des directions de laboratoires ou la conduite de programmes de recherche dans les entreprises de R&D.

Recherche

Assurant une mission de recherche, le CIS souhaite se positionner sur des axes de recherche en complémentarité et synergie par rapport à l'existant. La recherche conduite sera de nature fondamentale et appliquée, de haut niveau scientifique et reliée aux milieux économique et médical. Par ailleurs, elle sera connectée à la formation en incluant des travaux personnels d'élèves. Cinq axes sont définis :

- Biomatériaux,
- Dynamique des systèmes biologiques,
- Imagerie et statistiques,
- Bio-environnement industriel,
- Organisation et gestion.

Vers un IFR…

Le Centre Ingénierie et Santé s'inscrit dans une volonté d'ouverture et de collaboration avec des laboratoires et des équipes relevant d'autres domaines de compétence. Il s'agit de scientifiques et d'ingénieurs relevant des Sciences Pour l'Ingénieur (SPI), des Sciences et Technologies de l'information et de la Communication (STIC), des Sciences Biologiques, Médicales, Pharmaceutiques ou Odontologiques.

A terme, le Centre devrait évoluer vers un Institut Fédératif de Recherche (IFR) qui incitera les équipes CNRS et INSERM existantes à mener en commun des programmes de recherche vers des applications médicales utilisant les techniques de l'ingénieur et les techniques médicales. De plus, il devrait s'associer avec le CHU de l'agglomération stéphanoise, le Pôle des technologies médicales… Le CIS va connaître un démarrage progressif qui s'accentuera à partir de septembre 2004. Son évolution régulière devrait l'amener en 2011 à être fort de 70 permanents pour moitié enseignants chercheurs et moitié d'ingénieurs, de techniciens et d'administratifs. Il est prévu d'accueillir en permanence 200 élèves répartis en 8 filières de formation et de recherche. Son budget annuel global est estimé à 4,5 millions d'euros pour 2004.

En 2006, le Centre Ingénierie et Santé devrait profiter de la modernisation du CHU Stéphanois qui va être réorganisé sur 2 sites : Nord et Bellevue.

Au sein de l'hôpital Nord, 15 laboratoires médicaux seront regroupés au sein du plateau commun de biologie. C'est à côté de ce dernier que seront construits les locaux définitifs du CIS dans un bâtiment de 6 000 m2.

M. HASLÉ