Février 2005 - n°96
Inauguration à Angers de l’IFR 132 et de 3 unités Mixtes de recherche
Le 3 décembre 2004, ont été inaugurés
conjointement à Angers : l’institut Fédératif de
Recherche 132" Interactions cellulaires et applications thérapeutiques
", l’unité CNRS" Circulations régionales et
microcirculation ", les unités Inserm" Remodelage osseux
et Biomatériaux " et " Mitochondrie : fonction métabolique
et pathologies ". Les inaugurations ont été réalisées
en présence des officiels par Christian Bréchot, Directeur Général
de l’Inserm, Christian Devaux, Directeur du Département des Sciences
de la Vie du CNRS, Dominique Aunis du Ministère délégué
à la Recherche et Alain Barreau, Président de l’université
d’Angers.
Angers est actuellement le théâtre d’un développement
important de la recherche biomédicale et en santé. Avec 11 laboratoires
de recherche et 5 plateaux techniques en service commun, le potentiel de recherche
du site angevin s’est considérablement renforcé. Les grandes
thématiques de recherche concernent la pathologie cardiovasculaire
et le métabolisme, Immunité et Cancer, Ciblage cellulaire et
moléculaire (biomatériaux, vectorisation d’agents diagnostiques
et thérapeutiques)…
La place croissante de la recherche
clinique vise d’ailleurs à évaluer de nouvelles stratégies
de prise en charge des patients.
Ces inaugurations en cascade montrent le dynamisme de la recherche angevine,
fière d’accueillir officiellement ces nouveaux fleurons.
L’Institut Fédératif de Recherche 132 " Interactions
cellulaires et applications thérapeutiques " a été
créé en janvier 2004 et est dirigé par Hugues Gascan,
Directeur de l’unité Inserm U564. Il rassemble 280 personnes
au sein de 11équipes ou laboratoires angevins.
En effet, les IFR ont pour vocation d’associer différents laboratoires
d’un même site pour le développement d’une politique
commune de recherche. Les principaux thèmes de recherche développés
au sein de cet IFR concernant les cancers et leur traitement par immunothérapie,
l’étude des maladies cardiovasculaires et maladies du métabolisme
(diabète). Sa spécificité réside dans le développement
de technologies de ciblage de nouveaux médicaments ou le développement
de matériaux de substitution de l’os.Tout cela afin de renforcer
et de guérir spécifiquement le tissu malade.
Pour mener à bien ses recherches, l’IFR 132 met à disposition
des laboratoires 5 plateaux techniques en service commun et le savoir-faire
technologique des équipes. Les équipements lourds mis en commun
ont le plus souvent bénéficié des soutiens financiers
des Collectivités locales et régionales, de l’Etat, de
l’Europe…
Cette animation scientifique forte sera renforcée par la construction
en 2007 – 2008 de L’Institut de Recherche en Ingénierie
de la Santé (IRIS), qui regroupera sur un même site la plupart
des laboratoires de recherche biomédicale angevins autour de 3 grands
axes : immunocancer avec le cancéropôle du Grand Ouest, cardiovasculaire
et métabolisme, ciblage moléculaire et cellulaire.
L’unité Inserm " Remodelage Osseux et Biomatériaux
" s’efforce de comprendre comment vit et vieillit le tissu
osseux, ce qui constitue un enjeu majeur pour la santé publique. L’unité,
créée en 2003 et dirigée par Daniel Chappard, va développer
une thématique de recherche sur le tissu osseux, ses mécanismes
de régénération et son comportement au contact de biomatériaux
implantés en site osseux. Cette activité implique l’étude
des mécanismes physiopathologiques des maladies osseuses et le développement
de modèles expérimentaux de ces maladies.
Cela concerne donc les pathologies comme l’ostéopose, l’élaboration
de matériaux polymères, l’étude des interfaces
tissu osseux et matériaux métalliques d’implantation.
Composée de 24 chercheurs, ingénieurs, techniciens et étudiants,
l’unité est pluridisciplinaire : histologistes spécialisés,
rhumatologues, orthopédistes, biochimistes et chimistes s’y côtoient.
L’unité Inserm " Mitochondrie : fonction métabolique
et pathologies " sera officiellement créée en
2005. Dirigée par Yves Malthiéry, elle étudie la fonction
métabolique mitochondriale et sa régulation à partir
de 3 modèles :
- Les cancers, en particulier les tumeurs thyroïdiennes. Les chercheurs
travaillent à repérer le rôle de la mitochondrie dans
les processus prolifératifs et comprendre le lien entre prolifération
tumorale et l’augmentation de mitochondries de la cellule.
- Les états de perte de poids. Il s’agit d’avancer dans
l’identification des différents paramètres impliqués
dans les états diabétiques et l’obésité,
et particulièrement la composition de la membrane mitochondriale et
les effets des hormones thyroïdiennes, des hormones digestives ou des
hormones de stress.
- Certaines neurodéficiences telle l’atrophie du nerf optique.
Comprendre comment un déficit métabolique de la mitochondrie
peut engendrer un déficit fonctionnel du neurone.
Cette unité de 36 personnes est directement liée au laboratoire
de Biochimie et Biologie Moléculaire du CHU d'Angers qui réalise
le diagnostic moléculaire des maladies mitochondriales ainsi que le
diagnostic des tumeurs de la thyroïde. Elle participe au Plan Cancer
dans le cadre du Cancéropôle Grand Ouest.
Enfin, l’unité CNRS " Circulations régionales
et microcirculation ", qui est dirigée par Jean-Louis
Saumet et Daniel Henrion, sera la 1ère en France à se consacrer
exclusivement aux pathologies vasculaires, de la biologie moléculaire
au lit du patient. Son objectif est d’identifier de meilleures cibles
thérapeutiques et de mieux comprendre l’effet thérapeutique
de certaines molécules végétales (polyphénols)
pour améliorer la fonction vasculaire par le maintien et la protection
de l’intégrité vasculaire et cardiaque. Créée
en 2004, elle se constitue de 3 équipes de recherche :
- modes de transmission des signaux mécaniques (pression artérielle,
débit sanguin) qui entraînent la réponse des artères
(variation de diamètre, remodelage de l’artère…),
- régulation neuro-humorale des fonctions des artères sous-cutanées,
- mécanismes de défense anti-oxydante des cellules vasculaires.
Le grand projet structurant de la recherche en santé à Angers
est bien l’Institut de Recherche en Ingénierie de la Santé
(IRIS) qui doit être achevé en 2008. Il permettra d’augmenter
de façon importante les espaces des laboratoires de recherche (6 700
m2), en dégageant des espaces à l’UFR Sciences
Médicales pour de nouvelles équipes émergeantes. Le regroupement
des équipes amènera une meilleure mutualisation et favorisera
les interactions entre chercheurs. L’IFR 132 y jouera un rôle
majeur dans sa mise en œuvre et son fonctionnement.
Par ailleurs, la recherche clinique devrait poursuivre son effort de structuration
avec la création à court terme d’un Centre d’Investigation
Clinique (CIC) commun au CHU et au centre régional de Lutte Contre
le Cancer Paul Papin, au service de la recherche biomédicale au bénéfice
des patients.
M. HASLÉ