Mars 2005 - n°97
Le Centre INRA de Rennes Bretagne et Basse-Normandie
Les premiers laboratoires de recherche agronomique ont été
créés, en Bretagne, il y a plus d’un siècle, à
Quimper (1873), puis à Rennes (1907), parallèlement au développement
des activités de l’enseignement supérieur agronomique.
Aujourd’hui, ce sont environ 1 000 personnes (dont 200 chercheurs et
enseignants-chercheurs, 90 ingénieurs, 80 doctorants et 400 personnels
techniques) qui collaborent au sein du Centre INRA de Rennes. Le Centre se
compose de 13 unités de recherche, 5 unités expérimentales
et 5 unités d’appui, réparties sur 11 implantations situées
en Bretagne et Basse-Normandie.
Du fait de son histoire, le Centre dispose de compétences en sciences
du vivant, sciences sociales, agronomie, technologie agro-alimentaire ; des
savoir-faire complémentaires qui favorisent son positionnement sur
des thématiques Agriculture – Alimentation d’une part,
et Agriculture-Environnement d’autre part.
L’INRA de Rennes, dont la présidence est assurée par Gérard
MAISSE, est aujourd’hui le 4e centre de recherche INRA de France et
l’un des Etablissements publics scientifiques et techniques les mieux
représentés en Bretagne et Basse-Normandie.
Quatre champs d’investigation autour de
la durabilité des filières agro-alimentaire
Principaux objectifs stratégiques de l’INRA : améliorer
et exploiter la connaissance du vivant, ainsi que les techniques de production
et de transformation des matières premières agricoles, pour
mieux nourrir les hommes et gérer durablement leurs espaces de vie.
Fidèles à ces orientations, les activités du Centre de
Rennes peuvent se décliner selon quatre champs d’investigation
dont le fil conducteur est la durabilité des filières agroalimentaires
en région tempérée :
- Adaptation de la filière lait dans un contexte de développement
durable
Pour rester compétitive, la filière lait doit innover
et diversifier son offre de produits laitiers en proposant notamment des produitsà
haute valeur ajoutée. Il s’agit également de valoriser
les différents composants du lait pour leur potentiel en matière
de transformation ou sur leur valeur nutrition et santé.
- Biologie animale et évaluation globale de la durabilité
des filières animales dans le cadre d’une approche territoriale
L’enjeu est de proposer des méthodes d’évaluation
de la durabilité des systèmes de production qui intègrent
l’ensemble des critères : impacts environnementaux, variabilité
économique et équité sociale, qualité des produits.
L’approche territoriale est privilégiée par la prise en
compte du caractère multifonctionnel de l’agriculture via ses
impacts sur l’économie, les milieux naturels et l’occupation
de l’espace. Cette approche s’inscrit dans la perspective de mieux
intégrer l’agriculture au développement des territoires.
- Maîtrise de la qualité de l’eau dans les bassins
versants agricoles
La reconquête de la qualité de l’eau est une
préoccupation majeure en Bretagne où 80 % de l’eau destinée
à la consommation humaine provient des eaux de surface. La qualité
de ces eaux bretonnes dépend principalement de l’hydrologie et
de la gestion des bassins versants agricoles.
Le premier objectif est d’appréhender les mécanismes de
transfert des polluants dans les bassins versants, leurs effets perturbateurs
et leur devenir dans les milieux aquatiques. Des indicateurs de la qualité
des écosystèmes sont également développés.
L’enjeu de ces recherches est de proposer des systèmes de production
qui soient compatibles avec une utilisation des eaux de surface pour la production
d’eau potable conjuguée à un usage récréatif
des rivières et plans d’eau.
- Biologie des bioagresseurs, génétique de la résistance
des plantes de grandes cultures aux maladies et gestion durable des variétés
résistantes
L’utilisation de variétés de plantes cultivées
résistantes aux principaux bioagresseurs (champignons, insectes ou
nématodes ravageurs des cultures) est une voix privilégiée
pour le développement de systèmes de production végétale
moins consommateurs de pesticides. La création de ces variétés
suppose la connaissance de la génétique de la résistance
des plantes aux bioagresseurs, la compréhension des mécanismes
de résistance et l’évaluation de leur durabilité.
Des partenariats formalisés
Le caractère résolument pluridisciplinaire du Centre INRA de
Rennes favorise son insertion dans les problématiques régionales
et le développement d’une politique active de partenariat. La
forte synergie qui existe entre la recherche, l’enseignement supérieur
et les acteurs du développement est à l’origine de la
création d’un pôle de recherche agronomique en Bretagne
auquel doivent êtreégalement associés le Cemagref et l’Afssa.
Travaillant en partie sur le même site, les chercheurs de l’INRA
et les enseignantschercheurs d’AgroCampus Rennes tirent profit mutuellement
de leurs compétences. Le partenariat entre l’INRA de Rennes et
AgroCampus Rennes a d’ailleurs été fondé dès
1946. Aujourd’hui, sur les 13 unités de recherche du centre INRA
de Rennes, 8 sont constituées en unités mixtes avec AgroCampus
Rennes.
Autre forme de partenariat très actif, celui développé
avec les acteurs du développement agricole dans le cadre de Groupements
d’intérêt public, GIP Bretagne Biotechnologies Végétales
ou scientifique, GIS Agro-transfert avec la Chambre régionale d’agriculture
de Bretagne, GIS Cerel (Centre européen de recherche et d’enseignement
sur le lait) avec les acteurs de la filière lait et GIS Porcherie verte
avec ceux de la filière porcine. Le Centre INRA de Rennes a également
développé de nombreuses collaborations scientifiques avec les
universités, le CNRS et l’Inserm dans le cadre de Ouest Genopole
pour le développement de la génomique, du projet EUROPIA pour
le développement de l’imagerie ou avec la création d’Instituts
fédératifs de recherche dans le domaine de la biologie des organismes
(IFR Génomique fonctionnelle, agro et santé) et de l’environnement
(IFR Caren).
SD