Janvier 2006 - n°106
BioXpr, spécialiste de la bioinformatique (Belgique)
La philosophie de cette entreprise de bioinformatique belge est d’offrir
des services efficaces, flexibles et les plus fiables possible à ses
clients. Et réduire leurs coûts en R&D ! Un pari audacieux
que BioXpr relève avec brio depuis plus de deux ans.
Spin-off des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix de Namur,
la société BioXpr est née en octobre 2003 sous l’impulsion
de deux personnes : Benjamin DAMIEN et Christophe LAMBERT. Le premier dispose
d’un doctorat de biologie moléculaire doublé d’une
Maîtrise en Biotech et gestion. Le second est chimiste de formation
et a également un doctorat en bioinformatique.
Avant de lancer la société, les fondateurs ont bénéficié
de plusieurs aides :
- une bourse First de la région Wallonne qui paie pendant 2 ans un
chercheur afin de valoriser une technologie,
- le concours scientifique international « CASP » (Critical assessment
of structural predictions), un concours organisé tous les 2 ans en
Californie (USA). La société BioXpr a été classée
dans les 3 premiers en 2002.
- Le concours de biotechnologie belge qui récompense un travail allant
vers la création d’entreprise est le prix FBBF («FBBF Award»).
(FBBF : Fédération belge des biotechnologies - Belgische Biotechnologie
federatie), un prix attribué par des industriels belges du secteur
biotech.
Hébergée au départ dans un département de l’université,
la société BioXpr est maintenant basée dans un incubateur
de l’université, spécialisé dans les sociétés
en démarrage. L’équipe dispose de ses propres locaux (60
m2) avec son propre matériel. Cinq salariés sont
venus rejoindre les deux
fondateurs.
Concevoir le logiciel avec le client
La société BioXpr s’est spécialisée dans
la bioinformatique et notamment sur le traitement informatique des données
issues de la pharmaceutique, de la biotechnologie et de l’agro-alimentaire.
Elle réalise des bases de données, des systèmes de traitement
de l’information, de la prédiction de résultats concernant
les protéines ou les gènes, afin de réaliser des kits
de diagnostic de génétique avec un support informatique prédictif.
Sur la base du screening, il s’agit de déterminer un candidat
médicament intéressant (molécule) dans une bibliothèque.
La conception d’un logiciel pour un client répond à un
besoin non résolu. Il s’agit de prendre une base de données,
de croiser ces informations avec les résultats d’expériences
et voir la voie activée selon les circonstances, ou l’état
pathologique d’un patient.
Pour ce faire, chaque étape bénéficie d’un point
avec le client afin de redéfinir ou arrêter le programme pour
des raisons stratégiques. Le logiciel finalisé appartient après
au client (propriété).
La société BioXpr propose donc :
- des logiciels spécifiques et des bases de données biologiques,
- consultance pour des problèmes particuliers (aide du client)
- des formations pour des stagiaires ou du coaching (déplacement chez
le client). Un stage dure en moyenne
de 2 à 6 mois selon le niveau.
- Des services concernant la protéomique et la génomique.
La clientèle de la société est issue de l’industrie
pharmaceutique et des biotechnologies, par le biais de multinationales et
de grands noms européens.
Cependant, l’entreprise a généré également
des collaborations avec des départements universitaires (Namur, Liège,
France, Autriche, Slovaquie et pays de l’Est).
Par ailleurs, BioXpr participe à des projets européens avec
des institutions ou entreprises issues d’autres pays. La société
est également un partenaire d’IBM pour certaines sous-traitances
et elle est présente dans des grappes d’entreprises qui concernent
les bases de données ou la reconnaissance optique.
L’orientation de l’entreprise va vers la croissance. Les premiers
bénéfices sont apparus en 2005 et BioXpr prévoit de passer
à 10-15 employés d’ici à deux ans. L’entreprise
compte développer des logiciels plus généralistes, faciles
à utiliser en biotechnologie (cela pourrait concerner la prédiction
de sondes ADN par exemple). La jeune société devrait créer
un bureau sur le site universitaire de Liège et y installer deux personnes
début 2006, afin de faire partie d’un grand pôle spécialisé.
MH