Juin 2006 - n°111

Zoom sur la « Filière Instrumentation pour les Biotechnologies » de l’ENSPG

La filière « Instrumentation pour les Biotechnologies » de l’Ecole Nationale Supérieure de Physique de Grenoble (ENSPG) apporte, grâce à son aspect théorique et pratique, des connaissances directement utilisables dans des projets de recherche et développement. Elle associe donc un enseignement de biologie moléculaire, cellulaire et de physiologie, assuré par des spécialistes de ces domaines, et un enseignement de sciences de l’ingénieur adapté aux techniques d’instrumentation appliquées aux sciences du vivant.

Les biotechnologies font appel à des disciplines variées comme la physique, la chimie, les sciences de l’ingénieur, la biologie ou la médecine. L’instrumentation y prend une part de plus en plus importante. Des ingénieurs pluridisciplinaires seront donc amenés à travailler en équipe avec des spécialistes de la biologie, de la pharmacie ou de la médecine. Une évolution nécessaire pour pallier à un besoin évident dans 3 domaines :
- L’imagerie médicale et l’imagerie fonctionnelle qui permettent de visualiser le fonctionnement des organes internes.
- La miniaturisation des tests biologiques, domaine relatif au diagnostic clinique et industriel, qui subit une révolution avec l’arrivée des tests basés sur la connaissance des génomes (puces à ADN, puces à protéines).
- La gestion et l’analyse de grandes bases de données issues de mesures parallélisées et le criblage de molécules d’intérêt pharmaceutique sont un élément de réponse aux défis de la santé de demain.
Pour ce faire, il est important que les ingénieurs aient la maîtrise d’une abondance de concepts et d’un vocabulaire précis.

La Filière Instrumentation pour les Biotechnologies

Dernière-née de l’Ecole Nationale Supérieure de Physique de Grenoble (ENSPG), la filière« Instrumentation pour les Biotechnologies », ouverte en février 2002, a donc pour vocation de former des ingénieurs physiciens possédant une culture de base en biologie, capables de dialoguer avec des biologistes et de s’intégrer dans des équipes pluridisciplinaires. Ils seront aptes à comprendre les processus physiques et biologiques intervenant dans des chaînes d’instrumentation appliquées aux sciences du vivant. Par ailleurs, ils seront également capables de mettre en œuvre les techniques d’instrumentation qui permettront d’acquérir un signal, de le mettre en forme, le traiter, le visualiser.

La formation, qui correspond à la 2e année d’études dans l’établissement, associe donc :
- un enseignement relatif à la biologie moléculaire, à la biologie cellulaire, aux interactions rayonnement-matière vivante à des éléments de physiologie et d’immunologie
- la physique de base à l’origine des signaux, ainsi que les techniques d’imagerie médicale
- les sciences de l’ingénieur relatives aux traitements des mesures et des signaux.
Cela concerne actuellement une vingtaine d’étudiants par an.

L’enseignement s’étend sur 397 heures de cours dont 82h de Biologie-Physique, 75h de physique et applications médicales, 75h de sciences de l’ingénieur, 90h de travaux assistés et de projets, 25h de cours optionnels et 50h anglais et sports. Un stage obligatoire de 3 mois termine cette deuxième année.

La 3e année comprend 420h de cours dont 62h de Biologie-Physiologie, 50h de Biopuces, 50h de physique appliquée, 35h d’Imagerie et sciences de l’ingénieur, 65h de travaux assistés et projets, 150h de module (choix entre « Sûreté et gestion des risques » ou « Gestion de projet et de la qualité ») et 20h d’anglais. Un projet de fin d’études de 5 à 6 mois vient finir cette formation.
Par ailleurs, les enseignements de 3e année sont compatibles avec la préparation d’un Master Physique pour les Sciences de la vie (environ 6 étudiants/an) ou bien un Master Physique pour l’Instrumentation : option RMN (Imagerie RMN – environ 2 étudiants/an).

Les étudiants viennent de divers horizons :
- soit, ils étaient déjà en 1ère année de tronc commun (3 semestres) et ont choisi ensuite cette filière parmi les autres,
- soit, ils ont passé le concours d’entrée aux grandes écoles (Concours communs Polytechniques)
- 10 % des élèves peuvent être admis en 2e année au titre d’une maîtrise (Master 1)

Pour mener à bien ses enseignements, la filière s’appuie :
- Sur des équipements de l’école en matière d’informatique et d’électronique
- Sur la plateforme d’instrumentation pour les biotechnologies mise en place au Centre Interuniversitaire de Microélectronique (CIME)
- Sur des travaux Pratiques de Biologie à l’Université Joseph Fourier (UFR pharmacie)
- Sur des laboratoires de la région grenobloise tels que l’Institut de Biologie Structurale (IBS), l’Institut Albert Bonniot (IAB), l’Institut des Neurosciences, l’Institut Laue-Langevin (ILL), le centre local de l’EMBL (European Molecular Biology Laboratory), le Laboratoire d’Electronique et de Technologies de l’Instrumentation (LETI), le Département de Biologie Moléculaire et Structurale du CEA Grenoble, le laboratoire de Spectrométrie Physique…

La Filière Instrumentation pour les Biotechnologies possède bien des atouts et rencontre un franc succès auprès desétudiants.

L’ENSPG, bientôt sur le Pôle MINATEC !

L’Ecole Nationale Supérieure de Physique de Grenoble (ENSPG) est l’une des 14 écoles et département d’ingénieurs de l’INPG (Institut National Polytechnique de Grenoble). Son objectif est la formation d’ingénieurs et chercheurs physiciens capables de comprendre, de maîtriser et faire évoluer les différentes technologies issues de la physique de la matière. L’originalité de cette école est de dispenser une formation équilibrée entre physique de base et sciences pour l’ingénieur. Pendant les 3 premiers semestres de tronc commun, les élèves reçoivent une formation généraliste permettant d’acquérir les bases indispensables à un ingénieur physicien. Ce tronc commun allie formation de base en physique, formation en sciences pour l’ingénieur, langues et sciences de l’entreprise. A l’issue du tronc commun, lesélèves s’orientent pour les 3 semestres suivants vers une des 6 filières proposées par l’école :
- Génie énergétique et nucléaire,
- Matériaux fonctionnels et nanophysique,
- Instrumentation pour les biotechnologies,
- Instrumentation physique,
- Physique des composants,
- Matériaux de structure.

L’ENSPG emménage en septembre 2006 au cœur d’un pôle international d’innovation en micro et nanotechnologies, MINATEC, qui regroupera des écoles d’ingénieurs et de grands laboratoires de recherche. Lancé en 2000 à l’initiative du CEA et de l’INP (Institut National Polytechnique) de Grenoble, le pôle MINATEC a pour buts :

- de doper la recherche en micro et nanotechnologies et faire, dans ce domaine, du site grenoblois un des tout premiers pôles au niveau européen et international,
- d’accélérer et optimiser le processus d’innovation en regroupant sur un même site formation, recherche amont et appliquée, entreprises,
- de faciliter les transferts de technologie vers le secteur industriel,
- d’impulser une nouvelle dynamique pour le site grenoblois et améliorer son attractivité.
A terme, le pôle va rassembler 3 500 personnes sur le polygone scientifique de Grenoble où sont déjà implantés les importants moyens du CEA-Leti, premier centre européen de recherche appliquée en micro-technologies.

Forte de ces nouvelles perspectives d’évolution, l’ENSPG s’ouvre également vers l’international avec différents accords de coopération et souhaite faire connaître davantage ses formations. Afin de devenir un acteur formateur de référence au sein de la Plateforme Formation du Pôle MINATEC !

M. HASLÉ

 

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