Octobre 2006 - n°114
Neurosciences et Imagerie Médicale : Un axe thérapeutique prioritaire en Ile-de-France
La recherche scientifique en Ile-de-France dans le
domaine des Neurosciences et de l’Imagerie Médicale est l’une
des meilleures au monde, selon les études bibliométriques de
l’INSERM. L’excellence des équipes du Neuropole francilien
issues de l’ENS, du Collège de France, de l’Université
Pierre et Marie Curie et de l’hôpital la Pitié Salepétrière,
est comparable à celle des meilleurs campus américains ou japonais
dans ce secteur.
Gros plan !
La puissance du Neuropole francilien
Le Neuropole francilien rassemble plus de 5 000 chercheurs, ingénieurs,
doctorants, post-doc et techniciens de recherche publique, sur quelque 60
000 m2 de laboratoires. 86 brevets, dont 27 en ophtalmologie, y
ont été déposés par des équipes INSERM
et CNRS au cours des quatre dernières années, tandis que 88
contrats ont été signés entre acteurs publics et privés
en 2004.
A proximité des laboratoires de recherche académique, sont en
effet implantés de nombreuses sociétés de biotechnologies
ainsi que les centres R&D de Sanofi-Aventis, Servier, Ipsen, Serono et
du Laboratoire français des fractionnements et des biotechnologies
; tous impliqués dans des programmes de recherche dans le système
nerveux central. A leurs côtés, également : les sièges
de sociétés de technologie travaillant sur l’interface
homme/cerveau-machines : Sun Microsystems, Renault, General Electrics, Siemens,
Olympus…
L’imagerie médicale au CEA, au
service du Neuropole
Beaucoup de projets qui visent à mettre l’imagerie médicale
au service de nouveaux diagnostics, la mise au point et l’évaluation
de nouvelles thérapies, s’appuient sur les moyens techniques
du CEA – Service hospitalier Frédéric Joliot (CEA Orsay)
et sur la plate-forme Mircen (CEA/Inserm, Fontenayaux-Roses).
Précisons que le Service Hospitalier Frédéric Joliot
du CEA (SHFJ) constitue la seule unité de recherche en Europe à
regrouper la plupart des méthodes d’exploration fonctionnelle
et traumatique chez l’Homme (tomographie par émission de simples
photons, tomographie par émission de positons, imagerie et spectroscopie
par résonance magnétique nucléaire…), tout en possédant
à la fois des laboratoires de recherche fondamentale et une unité
clinique en médecine nucléaire.
MIRCEN, plate-forme préclinique d’imagerie pour la thérapie
génique et cellulaire, est quant à elle dédiée
aux traitements des maladies neurodégénératives. N’oublions
pas par ailleurs NeuroSpin, centre d’imagerie par résonance magnétique
nucléaire en champ intense, dont l’objectif vise à repousser
les limites actuelles de l’imagerie dans l’exploration du cerveau,
de façon à obtenir une résolution plus fine, plus rapide,
plus représentative de certains paramètres biologiques.
Un projet ambitieux qui implique la construction d’un aimant à
très haut champ magnétique unique au monde. Il constituera un
“ grand instrument en biologie ” offrant à la communauté
scientifique la combinaison nécessaire d’instruments, de matériels
et d’expertises nécessaires pour leur permettre de comprendre
le fonctionnement du cerveau. Ce regroupement unique au monde de moyens et
de compétences en région parisienne s’articule autour
de quatre enjeux majeurs :
- l’élargissement du champ d’application de l’imagerie
moléculaire in vivo ;
- le développement de traitements de données et de l’informatique
associée, le développement de méthodes d’imagerie
multimodalités ;
- la mise au point de médicaments et de nouvelles thérapies,
en particulier pour les pathologies neurodégénératives
;
- la réalisation de nouveaux traceurs pour l’imagerie.
L’ensemble de ces projets et thématiques est abordé de
manière coordonnée avec les autres organismes de recherche (CNRS,
INSERM), les universités et les CHU (Assistance Publique des Hôpitaux
de Paris), via un réseau de chercheurs, médecins, techniciens,
cliniciens, assurant ainsi un continuum entre recherche fondamentale et recherche
clinique vers la valorisation industrielle.
L’Institut du Cerveau et de la Moelle
épinière (ICM)
L’ICM réunira sur le site de l’Hôpital Pitié
Salpétrière, à Paris, 22 000 m2 de laboratoires
de recherche, 6 000 m2 de plates-formes technologiques, un centre
d’investigation clinique, et un incubateur d’entreprises combiné
à hôtel d’entreprises sur une surface de plus de 4000 m2.
L’effectif prévu atteindra environ 850 personnes. L’ICM
constituera ainsi un centre de recherche de premier au monde dans le domaine
des pathologies du système nerveux.
Ses travaux vont permettre aux patients de bénéficier sans délai
des découvertes issues de la compréhension des mécanismes
des maladies neurologiques : maladies neuro-dégénératives
(Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques…), traumatismes du
crâne et de la moelle, psychiatrie (dépression, schizophrénie,
démence…), épilepsies. Les collaborations étroites
établies entre recherche clinique et fondamentale permettront de créer
une véritable synergie entre biologie moléculaire et cellulaire,
neuro-sciences cognitives et sciences humaines (psychologie, sociologie…).
L’Institut de la Vision – CHNO Quinze
Vingt
En 2007, Paris sera doté d’un centre de recherches sur les maladies
oculaires, comparable au prestigieux Institute of Ophtalmology de Londres.
Ce projet d’Institut international dédié à la recherche
sur les maladies oculaires - l’Institut de la Vision - est le fruit
d’une réflexion entérinée il y a 3 / 4 ans, basée
sur la mise en commun des travaux de recherche de l’INSERM, de l’Université
Pierre et Marie Curie, du Ministère de la Recherche et du Centre Hospitalier
National d’Ophtalmologie (CHNO) des Quinze-Vingt.
Grâce au soutien de la Ville de Paris et de la Région Ile-de-France,
l’Institut de la Vision ouvrira ses portes en mai 2007 dans un bâtiment
de 5 500 m2 dont les travaux vont débuter en 2006 sur le
site du CHNO des Quinze-Vingt.
L’Institut sera doté de plateaux techniques communs : animalerie,
analyse du transcriptome, du protéome, bioinformatique, image, tests
comportementaux, électrorétinogramme, étude des canaux
ioniques par patchclamp… L’animalerie disposera d’une capacité
de 5 000 rongeurs, avec un secteur protégé d’élevage
hébergeant des animaux “ exempts d’organismes pathogènes
(EOPS), et un secteur conventionnel d’expérimentation indépendant.
Les laboratoires des secteurs académiques, dont l’équipe
fondatrice - l’Unité INSERM 592 dirigée par le Professeur
José SAHEL - et des industriels, partageront le reste de la surface.
La biologie du développement, les neurosciences visuelles, l’optique
physiologique, le traitement de l’information, l’administration
des médicaments, les sciences de l’ingénieur et le handicap
sont parmi les groupes pressentis.
Notez que l’enceinte de l’Institut abritera également un
secteur industriel qui s’appuiera sur une “ interface incubateur
”, puis sur une pépinière déployée sur 2
000 m2 qui pourra accueillir une quinzaine d’entreprises.
Ces dernières auront accès à l’ensemble des plates-formes
techniques, aux centres d’investigations cliniques et aux réseaux
de recherche liés à l’Institut. Une
unité complémentaire locative de 5 000 m2 sera parallèlement
construite pour accueillir un hôtel d’entreprise et une résidence
hôtelière pour l’hébergement des patients et des
chercheurs…
Fovea : une start-up en vue !
“ Créée mi-2005, FOVEA est née de la rencontre
de trois expertises : la caution scientifique et clinique du Professeur José
SAHEL de l’Institut des Quinze-Vingt, l’expertise financière
et entrepreneuriale de M. Bernard GILLY, Partner chez Sofinnova Partners,
et ma connaissance du business development dans le contexte des biotechnologies,
doublée d’une expérience significative de l’industrie
pharmaceutique ”, déclare M. Pierre BELICHARD, COO de FOVEA.
Ces trois expertises s’appuient sur un portefeuille de brevets solide,
issu des travaux de l’Unité INSERM U592, en relation étroite
avec l’Institut de la Vision des Quinze-Vingt dont l’excellence
en ophtalmologie a contribué à la création d’un
centre de référence européen et constitue un point d’entrée
de validation européenne pour les essais humains des laboratoires étrangers
dans les maladies oculaires.
L’objectif de FOVEA est de mettre à disposition d’une population
vieillissante les moyens thérapeutiques pour limiter ou stopper l’évolution
des rétinopathies dégénératives, jusqu’à
maintenant irréversibles, et traiter efficacement les rétinopathies
diabétiques.
Ainsi très bien financée depuis sa création, en dépit
de son jeune âge, FOVEA peut déjà répondre à
l’appétence de l’industrie pharmaceutique en négociant
des licences commerciales autour de ses compétences cliniques en attendant
que ses projets internes de recherche innovante ne donnent leur pleine puissance…
SD