Novembre 2006 - n°115
« NEOANGIO », premier programme d’excellence financé dans le cadre du plan Marshall: 25 millions € contre le cancer
Sur proposition de la Ministre de la Recherche, des
Technologies nouvelles et des Relations extérieures, Marie-Dominique
SIMONET, le Gouvernement wallon a lancé le jeudi 29 juin 2006 le premier
programme d’excellence financé dans le cadre des Actions prioritaires
pour l’Avenir wallon.
Premier programme d’excellence «
Marshall » : 12,5M € pour le traitement du cancer
« NEOANGIO », programme dédié au traitement du cancer,
est le premier programme d’excellence prévu par le Plan Marshall.
Son financement s’élève à 5 millions € par
an, pour une période de cinq ans. La moitié du financement est
allouée par la Région wallonne, l’autre moitié
est apportée par le partenaire, en l’occurrence l’Université
de Liège en partenariat avec l’ULB et l’UCL. Le budget
total de ce premier programme d’excellence financé dans le cadre
du Plan Marshall s’élève donc, pour la période
2006-2010, à 25 millions € (1 milliard BEF), dont 12,5 millions
€ à charge de la Région wallonne.
Trois programmes d’excellence ont déjà été
financés par la Région wallonne depuis 1998 ou se poursuivent
actuellement : le Centre Spatial Liégeois (CSL) de l’ULg, l’Institut
d’Immunologie Médicale (ULB/GlaxoSmithKline) et NANOTIC (UCL).
La volonté du Gouvernement wallon est à présent de lancer
un programme d’excellence « Marshall » par an, afin de favoriser
l’éclosion de nouveaux pôles de compétitivité.
Ces programmes d’excellence doivent répondre à des critères
objectifs qui visent non seulement à garantir l’assise scientifique
du projet (caractère interuniversitaire et renommée scientifique
des équipes de recherche), mais également à assurer des
retombées tant scientifiques qu’économiques notamment
au travers de partenariats avec le privé, de dépôts de
brevets et de création de spin off.
Des laboratoires performants regroupés
grâce à la Grappe Interdisciplinaire de Génoprotéomique
Appliquée (GIGA)
Concrètement, les moyens alloués au programme « NEOANGIO
» permettront de financer deux équipes de recherche sélectionnées
sur base de leur reconnaissance scientifique internationale. Il s’agit
de celles du Professeur Foidart (Prix Maisin 2005) et du Professeur Martial
(connu pour ses travaux sur le clonage et la production d’hormones de
croissance) ; tous deux ont déjà contribué à la
création d’activité économique en Wallonie (Jean-Michel
Foidart est administrateur de Mithra et Joseph Martial est président
d’Eurogentec). Ils collaboreront dans leurs travaux avec les Professeurs
Balligand et Feron (UCL) et le François Fuks (ULB).
Ces moyens permettront de renforcer le pôle GIGA, Grappe Interdisciplinaire
de Génoprotéomique Appliquée.
Le GIGA, une structure initiée par la Région wallonne, est un
projet unique en Belgique. Implanté au CHU de Liège, il vise
à intégrer dans un grand ensemble, 260 chercheurs, un centre
d’excellence en recherche académique, des équipements
de recherche communs, un espace d’implantation d’entreprises biotechnologiques
(de la spin off à l’entreprise établie) et un centre FOREM
de formation en biotechnologie, le tout axé sur les approches de génoprotéomique.
Son objectif est de développer une recherche interdisciplinaire de
qualité et une étroite coopération entre la recherche
académique et le monde de l’entreprise avec l’ambition
de développer une activité scientifique et industrielle de taille
dans le domaine des biotechnologies.
Valoriser les résultats de la recherche
Le programme NEOANGIO permettra de poursuivre et d’accentuer, l’effort
en recherche sur base des acquis obtenus à l’Université
de Liège, dans le domaine de l’angiogenèse liée
au traitement du cancer.
L’angiogenèse tumorale désigne le processus de vascularisation
qui permet à la tumeur de s’irriguer, de s’alimenter notamment
en oxygène et nutriments, et dès lors de se développer.
Les travaux de recherche financés par le programme d’excellence
NEOANGIO permettront d’étudier ce mécanisme dans le but
de l’inhiber : supprimer la vascularisation tumorale et bloquer la croissance
de la tumeur. Ces résultats seront valorisés économiquement
dans les entreprises régionales qui développeront les traitements
appropriés sous la forme d’inhibiteurs d’angiogenèse
dont les perspectives économiques sont fort prometteuses.
La recherche anti-cancéreuse du projet NEOANGIO se concentrera également
sur le traitement local des pathologies pré-cancéreuses et cancéreuses
de l’utérus qui représentent la seconde cause mondiale
de mortalité due au cancer chez la femme. Dans ce cas, l’application
locale d’agents anticancéreux sera étudiée.
Les résultats du programme d’excellence NEOANGIO intéressent
directement de nombreuses entreprises wallonnes parmi lesquelles : OncoMethylome
Sciences, Diagenode, Mithra, LTS, Uteron, Eurogentec, EAT, Thyssen, Pepite…