Février 2007 - n°118
L’expertise de l’ESTBB de Lyon grandit à l’internationalDepuis plus de 50 ans, l’Université Catholique de Lyon
abrite l’Ecole Supérieure de Techniciens Biochimie-Biologie (ESTBB).
La mission première de cet établissement est de former des techniciens
supérieurs de laboratoire, de niveau universitaire pour l’industrie
pharmaceutique, les biotechnologies et la recherche médicale. Associée
à la Fondation Mérieux, l’ESTBB exporte maintenant son
savoir-faire au Mali où vient d’être créée
une formation de biologie clinique.
L’Ecole Supérieure de Techniciens Biochimie-Biologie est née
en 1952 sous le nom d’Ecole de Biochimie pratique. Issue de la volonté
de l’Université Catholique de Lyon de former des techniciens
supérieurs de laboratoire de haut niveau, elle entend répondre
aux besoins en personnels techniques de la biologie industrielle naissante.
L’initiative de sa création revient au Docteur Charles Mérieux,
pionnier de l’industrie pharmaceutique. A cette époque, l’enseignement
de l’Ecole de Biochimie Pratique était à la fois à
un haut niveau technique et théorique de niveau universitaire, une
sorte d’IUT quelques 15 ans avant l’heure. Un Directeur le dirige
à partir de 1967 et l’établissement change de nom pour
son nom actuel en 1971. Successivement, l’Ecole est reconnue par l’Etat
(1988), le diplôme reçoit l’homologation niveau III (1977,
2001), puis la certification (2005). Depuis 1996, l’ESTBB est dirigée
par Vincent Goubier, épaulé par Isabelle Hardy, directrice adjointe.
Un diplôme de technicien de haut niveau
reconnu
Le diplôme préparé à l’ESTBB est celui de
Technicien supérieur de laboratoire en Biochimie-Biologie. Outre les
enseignements théoriques et pratiques incontournables de ce type de
formation (chimie, biochimie, biologie cellulaire, biologie moléculaire,
immunologie, bactériologie, virologie, mycologie, hématologie,
hémobiologie, culture cellulaire, histologie…), le cursus en
3 ans présente plusieurs spécificités :
- La nécessité de valider (évaluation des compétences
acquises, rapport, soutenance) deux expériences professionnelles de
5 mois chacune. De plus, depuis 2005/2006, la troisième année
peut-être réalisée en contrat d’apprentissage (13
mois).
- Une ouverture à l’international, que ce soit du fait de l’adoption
intégrale du système ECTS (European Credit Transfer System),
des enseignements en anglais (20 à 25 % de l’enseignement de
biologie), de la possibilité de poursuivre ou débuter d’autres
langues, de la possibilité d’effectuer son ou ses stages ou bien
un semestre universitaire à l’étranger (40 % des étudiants
font un séjour à l’étranger durant leurs études),
et enfin de l’incitation des étudiants à s’impliquer
sur des actions de solidarité avec l’Afrique.
- Un approfondissement dans quelques domaines scientifiques ciblés
(pharmacologie, cancérologie,…) et une initiation dans d’autres
(cosmétologie).
- Un apprentissage approfondi et tuteuré de la communication écrite
et orale, en français et en anglais.
- L’ouverture sur l’entreprise avec des enseignements de management
évalués par une étude de cas proposée par un partenaire
industriel ou scientifique.
L’enseignement proposé à l’ESTBB est assuré
par une équipe d’une soixantaine d’enseignants-chercheurs,
enseignants et professionnels. D’une durée de près de
2 000 heures d’enseignement, cette formation assure de solides bases
théoriques mais aussi un grand savoir-faire technique (50 % de l’enseignement
se déroule en laboratoire).
L’école accueille chaque année une cinquantaine d’étudiants
en première année. Quelques admissions parallèles sont
possibles en deuxième année, pour des étudiants ayant
validé un L1 ou obtenu la moyenne au concours de Médecine ou
de Pharmacie.
Le taux d’obtention du diplôme à la fin des 3 années
est de l’ordre de 90%. En 2004/2005, le taux d’échec a
été de 10% en première année, 6% en deuxième
année et 0% en troisième année.
Les diplômés de l’ESTBB exercent majoritairement leur activité
professionnelle dans l’industrie pharmaceutique humaine et vétérinaire
et les biotechnologies (55 à 60%) ainsi que dans la recherche médicale
(environ 25%). Ils y trouvent facilement un emploi à la fin de leurs
études (le taux de placement est actuellement de 100% à 5-6
mois) et occupent des postes d’assistants ingénieurs ou de techniciens
de recherche, de R&D, d’industrialisation, de contrôle qualité,,…
De Lyon à Bamako
Composante à part entière de l’Université Catholique
de Lyon, déployée sur 2 sites (place Bellecour et Place Carnot)
dans le centre ville de Lyon, l’ESTBB partage 2 300 m2 de locaux avec
3 autres formations scientifiques. Elle bénéficie aussi des
salles de cours banalisées, des amphithéâtres de l’université
et des espaces communs (cafétéria, salles informatiques, locaux
étudiants…). L’Ecole dispose actuellement d’une dizaine
de laboratoires répartis sur une surface totale d’environ 950
m2.
La restructuration du site Bellecour, prévue à partir de 2007,
permettra à l’ESTBB de disposer de 6 laboratoires sur une surface
d’environ 1 300 m2. Ces laboratoires possèdent de nombreux équipements
et appareils de chimie, biochimie, biologie cellulaire, biologie moléculaire,
immunologie, microbiologie, culture cellulaire, histologie (HPLC, CPG, Absorption
atomique, Spectrophotomètres, Réacteurs, Rotavapeurs, Sckolet,
Equipement électrochimie, Ultracentrifugeuses réfrigérées,
Hottes à flux laminaire, Incubateurs à CO2, Etuves, Armoires
bactériologiques, Autoclave, Microscopes optiques, Microscopes à
fluorescence, PCR, Cuves à électrophorèse, Cuves pour
gels immergés, Isofocalisation, Fermenteurs, Système vidéo
sur microscope, Analyseur d’image, Microtomes, Congélateur à
-80°C,…).
Depuis le 10 octobre 2006, l’Ecole Supérieure de Techniciens
Biochimie-Biologie et la Fondation Mérieux ont signé un accord
concernant la conception et la mise en place à Bamako (Mali) d’un
programme de formation professionnelle destiné aux techniciens de laboratoire.
Le but de ce partenariat est de renforcer les capacités de biologie
clinique en Afrique sub-saharienne.
Le partenariat avec la Fondation Mérieux au Mali entre dans le cadre
d’un ensemble d’actions conduites au sein de l’ESTBB et
regroupées sous la dénomination Scientifiques Solidaires, dans
un souci d’ouvrir les yeux des étudiants sur les problématiques
des pays pauvres. Les principales actions à destination des étudiants
sont :
- Un certain nombre d’enseignements (bactériologie, virologie,…)
davantage attentifs aux problématiques des pays en développement
- La possibilité de suivre des cours optionnels sur l’humanitaire
- Des Conférences – débats semestrielles
- La possibilité de stage en Gambie (2ème et/ou 3ème
année)
- Le Projet des étudiants « un camion labo pour les lycéens
des classes scientifiques du Mali »
- Une implication dans des échanges avec les étudiants du bachelor
of Biology and Applied Medical Sciences (BAMS) qui ouvrira en septembre 2007
à Bamako en partenariat avec la Fondation Mérieux.
Le BAMS s’adressera à des jeunes de l’Afrique de l’Ouest
ayant suivi un cursus de technicien supérieur en biologie. Ces jeunes
seront recrutés sur la base d’un concours qui se déroulera
à la Fondation Mérieux Mali à Bamako le 2, 3 et 4 avril
2007. Il comprendra deux examens écrits de 2 heures chacun et 2 entretiens
de sélection de 15 min. Les jeunes recrutés percevront une bourse
d’études pour les 10 mois que dure la formation.
L’élaboration et la coordination pédagogique de ce projet
sont assurées par l’ESTBB tandis que la Fondation Mérieux
accueillera la formation et ses élèves au sein du Centre Charles
Mérieux de Bamako. Le financement de ce projet, prévu jusqu’en
2012 (soit 5 promotions) sera assuré par la Fondation Mérieux.
Les autres partenariats développés par l’ESTBB concernent
essentiellement la mobilité des étudiants vers le Royaume Uni,
l’Irlande, le Canada, l’Italie, l’Espagne, etc… que
ce soit pour des stages ou des séjours académiques.
L’avenir est bien programmé… D’ici deux ans, l’Ecole
Supérieure de Techniciens Biochimie-Biologie va mettre en place la
Validation des acquis de l’Expérience (2006/2007), puis participer
à la montée en puissance de la troisième année
en apprentissage (une quinzaine d’étudiants par an). Le «
rodage » du fonctionnement aux normes de l’Espace Européen
de l’Enseignement Supérieur (catalogue de cours bilingue, mise
en ligne, supplément au diplôme,…), la restructuration
des locaux et la poursuite de l’expansion de l’Etablissement à
l’international font aussi partie des priorités.
D’ici 3 à 5 ans, les effectifs devraient augmenter, le suivi
des stages pourra se faire en ligne et l’Ecole devrait participer à
des Masters en partenariat.
A plus long terme, la rédaction des procédures en vue d’une
éventuelle certification, la banalisation des outils de management
de projet auprès des étudiants pour la réalisation de
certaines manipulations en laboratoire, et le travail avec les professionnels
sur l’évolution de carrière des techniciens devraient
amener l’ESTBB à gagner encore en efficacité…
M. HASLÉ